Il y a une énigme de Montesquieu, puisque ce représentant d'un monde que vinrent démembrer les révolutions successives demeure d'un apport réel dans l'argumentation des grands débats de la modernité. Pour tenter de circonscrire cette énigme, voire de l'élucider, Jean Ehrard prend le parti de presser Montesquieu d'un faisceau de questions originales, touchant la quête du bonheur, l'idée de souveraineté, ou bien encore l'Inquisition et la superstition. Des interrogations précises ainsi multipliées permettent de mieux approcher l'homme et sa personnalité. L'impossible portrait s'affine lorsqu'il saisit Montesquieu dans ses relations avec ses contemporains, précisant par exemple son approche de Voltaire comme, en aval, la lecture que firent de son œuvre Rousseau, Diderot et Condorcet.