Nouveautés
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Les « trois magistrats niais » (Baudelaire), qui ont jugé que l’auteur des Fleurs du Mal et ses éditeurs outrageaient la morale publique et les bonnes mœurs, se doutaient-ils que la postérité les déjugerait, au point qu’au siècle suivant leur décision serait cassée par l’effet d’une loi d’exception ? Pour avoir blâmé « l’erreur du poète dans le but qu’il voulait atteindre et dans la route qu’il a suivie », les voici, à leur tour, reprochables d’un scandaleux manque de jugement en fait de littérature, pis ! d’erreur, voire de faute judiciaire. Méritent-ils, pour autant, les sentences à l’emporte-pièce dont on les accable si souvent, sans parler de l’opprobre jeté sur le procureur Pinard, redoutable mais hypocrite lecteur ? Raphaël Belaïche reconstitue ici les pièces d’un dossier détruit par les incendies de la Commune, recompose la scène du prétoire, explique savamment le droit, raconte, enfin, les enjeux et les combats politiques d’une époque où, plus souvent qu’à son tour, la littérature se voyait convoquée au banc des prévenus des tribunaux correctionnels.
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Le 5 janvier 1515, en la grande salle du palais du Coudenberg à Bruxelles, Charles de Habsbourg atteint sa majorité politique, devenant pleinement souverain des Anciens Pays-Bas. Débute ainsi, de 1515 à 1517, une ascension fulgurante qui va lui conférer une envergure continentale. Jonathan Dumont nous éclaire ici sur la manière dont l’avènement de Charles a été mis en récit et commenté dans les Anciens Pays-Bas, durant les années qui précèdent l’élection impériale (1519), en particulier dans l’œuvre de Rémi Dupuis, dernier « indiciaire de Bourgogne ». Son œuvre, tout entière dédiée à la célébration de Charles de Habsbourg, est le témoin privilégié du passage de la dynastie de Bourgogne-Habsbourg à une autre échelle de pouvoir. Tout en proposant une étude historique et littéraire des textes de Dupuis, cet ouvrage fournit également au lecteur une édition de son œuvre conservée, jusqu’ici inédite.
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Un paradoxe étonnant caractérise les débuts du théâtre français : alors même que la Bible constitue l’une, sinon la principale source du théâtre sérieux aux XVIe et XVIIe siècles, rares sont les dramaturges bibliques qui sont parvenus à s’assurer quelques lignes dans les manuels de littérature (La Taille, Garnier, Montchrestien, Du Ryer et Racine). L’explication de ce décalage a été donnée depuis longtemps : tragédie et Bible ne seraient tout simplement pas compatibles en raison d’une différence théologique incontournable, la première se fondant sur la confrontation entre l’homme et un destin incompréhensible, la seconde reposant sur une alliance nouée entre la créature et le Créateur, Dieu de justice et de miséricorde.
Prenant résolument le parti de la Littérature et non celui de l’Histoire, de l’interprétation dramaturgique des textes et non de leur contextualisation, le présent ouvrage se propose de redécouvrir cet ensemble disparate de fragments oubliés de l’histoire théâtrale, à la recherche d’une tragédie véritablement biblique et des preuves qu’une rencontre, sous une forme ou sous une autre, a bien eu lieu dans l’atelier de travail de certains dramaturges, démentant ainsi toute prétendue incompatibilité entre Bible et tragédie.
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Table des Matières
Préface par Jean TERRIER
DANIEL ANDERSON, RAFFAELLA CRIBIORE, Introduction
I. DANIEL ANDERSON, Drama in the classroom; classrooms on stage
II. ELEANOR DICKEY, Language learning: inside or outside the classroom?
III. LUCIO DEL CORSO, Oltre la classe: libri e sussidi per insegnamento e apprendimento
IV. DAVID KONSTAN, The space between: Fronto, Marcus, and the correspondence course
V. VÉRONIQUE BOUDON-MILLOT, Les lieux du savoir médical: de la table de dissection au chevet du malade
VI. KONRAD VÖSSING, Soziale Realität in der spätantiken Schulstube im Licht der Hermeneumata
VII. PETER SCHOLZ, Gymnasien, Bibliotheken, Mouseia und Odeia: Überlegungen zu Kontexten und Räumen des Lehrens und Lernens und deren Transformation in den griechischen Städten vom 5. Jh. v. Chr. biszum 2. Jh. n. Chr.
VIII. RAFFAELLA CRIBIORE, Spaces for teaching and their use
TABLE DES ILLUSTRATIONS
ILLUSTRATIONS
INDEX
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Marcel Cazes (1903-1987) est issu d’une famille girondine modeste : ce polytechnicien s’est inséré dans « la République des talents », levier de l’ascension sociale. Discret et méconnu, il est devenu un haut cadre du Crédit lyonnais, alors la première banque française, pendant 44 ans, puis même son directeur général entre 1962 et 1967. Il y a été le porteur d’une culture internationaliste, d’abord au niveau européen, puis à l’échelle mondiale, en Afrique, en Amérique latine puis à New York. Il parraina de nouveaux métiers (crédits à la consommation ou au logement, placement de produits d’épargne), soutint l’essor de la banque d’entreprise à l’échelle européenne et le déploiement de l’euromarché, des syndicats d’émission de titres en eurodollars et des alliances interbancaires.
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Comme en témoigne le nombre de manuscrits conservés, la Conception Nostre Dame de Wace, le Romanz de Dieu et de sa mere d’Herman de Valenciennes, le Roman de saint Fanuel et d’autres récits en vers français ont rencontré à partir des XIIe-XIIIe siècles un succès significatif. C’est que leur sujet n’est autre que la vie du Christ et de sa mère, racontée à partir des Évangiles, mais également de traditions apocryphes et légendaires, avec des épisodes inédits et de nouveaux personnages. Les emprunts à des sources non canoniques, comme à des motifs relevant du genre épique ou romanesque, posent la question du rapport entre l’Histoire sainte et la fiction, entre la lettre de l’escrit et la voix du narrateur, entre la parole d’autorité et l’art de « trouver » et rimer. Car ces poèmes visaient en principe à édifier plus qu’à charmer ou divertir, la théologie narrative contribuant de façon essentielle à la diffusion et à l’appropriation de connaissances religieuses. Le récit permettait en outre une expérience spirituelle par l’identification aux personnages mis en scène : il offrait par leur entremise un accès précieux à l’intimité du Sauveur et de sa mère, ainsi que des exemples de service ou de conversion. Ces exemples sont parfois appuyés par des « moralités », tandis que récit et discours explicite se complètent mutuellement pour soutenir une fervente dévotion mariale.
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Dans la seconde moitié du XVIe siècle, la Sorbonne fut le lieu de façonnement d’une idéologie sacerdotale qui, dès avant la réception du concile de Trente, fit corps avec le désir de réforme de l’Église. Thierry Amalou met ici en lumière la façon dont un modèle clérical, le « lévitisme », combina progressivement trois dimensions : celles du prêtre-sacrificateur, du prophète biblique et du prédicateur. Les livres historiques de l’Ancien Testament constituaient un matériau particulièrement adapté pour penser la lutte contre l’hérésie et encourager les violences criminelles. Le parallèle entre le zèle des catholiques et celui des Hébreux fut alors déterminant pour légitimer l’ingérence des théologiens parisiens dans l’espace public. Contrairement à une légende noire, la Sorbonne sut mettre au service de ses combats les armes forgées par l’humanisme biblique. Ainsi, un spectaculaire basculement ecclésiologique, jusque-là sous-estimé par l’historiographie, affecta l’institution universitaire : la promotion de la primauté pontificale au détriment d’une tradition conciliariste ancienne que le détachement à l’endroit de la figure paternelle du roi rendait moins vivace.
Thierry Amalou est professeur d’histoire moderne à l’Université d’Artois.
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TABLE DES MATIÈRES
V. FERRER et J.-L. FOURNEL, Avant-propos
V. FERRER et J.-L. FOURNEL, "Penser et inventer la nouveauté, une vieille histoire"
PREMIÈRE PARTIE. CONSTRUCTIONS D'UNE CATÉGORIE
D. MAIRA. "Pourquoi Michelet n'a pas inventé la Renaissance"
P. PETITIER, "De l'effet d'un vitrail sur un historien"
J. VERGER, "Le XIIe siècle de Michelet"
M. A. RUEHL, "L'invention de la modernité: la Renaissance de Burckhardt reconsidérée"
J. VON MÜLLER, " 'Age of Sail': Renaissance and Modernity in the Work of Aby Warburg"
Ch. LUCKEN, "De la Renaissance au Moyen-Âge: appropriations médiévales d'une catégorie historiographique"
DEUXIÈME PARTIE. ITALIANITÉS DE LA RENAISSANCE ?
R. RUBINI, "Sacrifier Pétrarque et Croce: l'Homme de la Renaissance entre De Sanctis et Gramsci"
A. SALVO ROSSI, "Une Renaissance néo-gibeline ? Décadence et renouveau de la République dans les écrits d'Atto Vannucci"
L. FERRARO, "Cosa resta dell'Europa dopo la trincea ? Umanesimo e Rinascimento nel pensiero di Gisueppe Toffanin"
L. BAGGIONI, "Renaissance et politique: la 'redécouverte' de Leonardo Bruni (1910-1928)"
A. COTUGNO, "Rinascimento in traduzione della fortuna linguistica di un'idea"
TROISIÈME PARTIE. RENAISSANCES, UNE QUESTION EUROPÉENNE
E. REFINI, " 'Not a period, but a condition': The 'impressionist' Renaissance of Walter Pater and Vernon Lee"
B. ROECK, "Jacob Burckhardt and His Heirs: The Construction of the Renaissance in the German-speaking World"
G. PEDULLÀ, "La Renaissance de Johan Huizinga: relire Burckhardt soixante ans après"
E. DOUDET, "Traduire la Renaissance: le 'problème' de Johan Huizinga"
G. LECUPPRE, "L'idée d'une Renaissance du Nord dans l'historiographie belge au XXe siècle"
S. GAMBINO LONGO, "La Renaissance du Nord et l'historiographie scandinave à l'épreuve de l'idéal burckhardtien"
Ch. MARGUET et Ph. RABATÉ. "Les métamorphoses de la Renaissance en Espagne ou brève histoire d'une catégorie instable"
F. ALAZARD, "La Renaissance à l'épreuve de la 'World History'
Ch. LUCKEN, "Intermezzo"
Index
Table des auteurs
Table des résumés
Relative et mobile, polysémique et malléable, variant selon les siècles, les disciplines et les pays, la catégorie de renaissance n’a cessé de faire débat depuis son invention au XIXe siècle. Sans chercher à ressusciter des querelles dépassées, ni à défendre ou déconstruire la notion, les études pluridisciplinaires ici réunies se proposent de reprendre à neuf le discours de la renaissance, de reconsidérer sa généalogie en insistant sur sa pluralité, en somme de repenser la catégorie à partir d’une approche transnationale et comparatiste qui l’aborde comme un phénomène polycentré, pluriséculaire et plurilingue. Elles forment le premier volume d’une série de quatre consacrés successivement à la construction et à la circulation de la catégorie aux XIXe-XXIe siècles (I), à la préhistoire de la catégorie du XIIe au XVIIIe siècle (II), à ses usages didactiques et ses enjeux disciplinaires depuis le XIXe siècle (III) et à ses réactualisations dans les productions artistiques contemporaines (IV).
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TABLE DES MATIÈRES
Introduction - Un constat, un diagnostic, une hypothèse
I. La littérature dans la logique des frontières
Le paradigme de l'Ut pictura poesis: hégémonie du logos
La sortie de l'Ut pictura poesis: le miroir brisé
II. La communauté des "créateurs"
La "critique des maîtres"
Un art d'interpréter et d'évaluer
III. L'âge des manières
Esthétique, éthique et théologie: sprezzatura, grazia, "yo no sé qué"
De l'âge de la conversation au rejet de la manière et des manières
IV. Du différend esthétique en contexte démocratique
Dissensus et hétéronomie
L'impératif de visibilité
V. Le contemporain, l'histoire et la mémoire
Non-fiction, exofiction, autofiction
Postmémoire et métamémoire
VI. Story, récit, scène
Le show d'un serial killer
Les médiations de l'intime
VII. Lire, lier, analyser (Sur Marie Moscovici)
Justesse du dire littéraire
La littérature, avec la psychanalyse
Envoi - Pour en finir avec une certaine idée certaine
Remerciements
Index des noms et des revues
Où en sommes-nous avec la « littérature » ? Comme l’art, selon Hegel, elle semble n’avoir reçu ce nom qu’après coup, il y a plus de deux siècles, bien longtemps donc après le moment où elle avait cessé de se confondre avec ce qui faisait la substance même des sociétés anciennes : cosmogonies, théologies, sciences, organisations religieuse, judiciaire, politique, militaire, économique ou sociale, codes comportementaux, us et coutumes, traditions populaires et pratiques savantes. Aussi bien ce nom de littérature sanctionne-t-il son entrée dans le monde de la connaissance comme dans celui de la relation affective : en ne se fondant plus dans le vaste espace de la parole et de l’écrit, que validait la poiesis grecque, elle est devenue l’objet de savoirs et d’affects, un domaine, un « espace », un « champ ». Du nom, il « suffirait » peut-être de revenir à la chose, aux textes.
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L’Académie royale de Peinture et de Sculpture a régi les arts en France pendant un siècle et demi. Or l’institution demeure largement méconnue et continue d’être présentée aujourd’hui encore en fonction des discours, élogieux ou critiques, qui ont été portés sur elle, tant durant son existence que depuis sa suppression.
Christian Michel fait son histoire et en retrace l’évolution à l’aune des rapports de pouvoir et des querelles de goût qui agitèrent la société française entre 1648 et 1793. Une histoire de l’Académie permet en effet d’apprécier la définition de l’art qu’elle mit en œuvre sous l’Ancien Régime. Sont successivement étudiés les conditions de sélection de ses membres, la façon dont elle construisit sa réflexion sur l’art et comment elle enseigna celui-ci, la fonction des Salons, l’élaboration des critères de fabrication pour qu’une pièce, d’objet manufacturé, pût être élevée au statut d’œuvre d’art, les effets économiques et sociaux qu’eut, pour les artistes, l’appartenance au corps et, enfin, la place que l’Académie tint dans le système des arts en France et en Europe.
Si l’histoire sociale et politique est interrogée par ce livre, son principal enjeu relève de l’histoire de l’art : il entend montrer comment la production artistique a été marquée par l’Académie.
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Sommaire : I. Études – La vie intellectuelle en Aquitaine à l'époque de Montaigne – E. CHAYES, V. GIACOMOTTO-CHARRA, X. PRÉVOST, « Avant-propos » ; M.-B. LE HIR, « Un colliege en la forme de celuy de Lisieux à Paris » ; H. PIERRE, « Élie Vinet, “enseignant-chercheur” ? » ; S. ROMMEVAUX-TANI, « Les ouvrages mathématiques d'Élie Vinet » ; C.MAZOUER, « Des tragédies pour le collège » ; M.-L. DEMONET, « Les bibliothèques des professeurs du Collège de Guyenne au temps de Montaigne écolier » ; S. GEONGET, « Jean d'Arrérac, juriste lettré, lecteur de Montaigne ? » ; D. BJAÏ, « Entre Gimone et Garonne, les réseaux aquitano-gascons de Guillaume du Bartas » ; B. MARPEAU, « Comment naît un “ouvrage de référence” ? L'Histoire de la France rurale des Éditions du Seuil (1975-1977) » – II. Variétés – A. LEGROS, « Sur l'exemplaire des Essais dit “de Bordeaux” le cachet des Feuillants » ; F.-R. MARTIN, « Les livres, les paroles et les constellations d'images. L'Atlas Mnémosyne d'Aby Warburg, hier et aujourd'hui » – III. Comptes rendus.
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Les vignettistes du XVIIIe siècle ont pour héritiers les illustrateurs qui se multiplient à partir de 1830, alors que se renouvellent le monde de l'édition et les arts de la gravure. Au XIXe siècle, presque tous les artistes ont travaillé pour la librairie. L'illustration, véritable journalisme du crayon selon Théophile Gautier, devient pour beaucoup un lieu de passage, un tremplin pour la notoriété et le plus souvent un lieu de relégation. Car l'illustration, jugée populaire, industrielle et mercantile, a mauvaise presse. L'illustrateur, quant à lui, se voit souvent accusé de trahir la pensée de l'écrivain, tandis qu'il souffre à son tour d'être trahi par les graveurs de reproduction.
Rodolphe Topffer (1799-1846), peintre frustré, professeur, romancier et critique d'art, doit sa renommée à la fortune inattendue de ses histoires en estampes, rebaptisées "bandes dessinées". C'est l'exemple typique de l'écrivain tenant la plume et le crayon, le modèle de cette double vocation si fréquente à l'âge de la fraternité des arts. L'illustration de ses œuvres par lui-même pose en des termes exemplaires la question centrale de l'autographie par rapport à la gravure de reproduction. J.-J. Grandville (1803-1847), tout au long de sa carrière, a réfléchi à la condition de son métier, défendu sa position de "professionnel" de l'illustration et lutté pour revaloriser le statut de l'illustrateur. Ses relations complices ou conflictuelles avec éditeurs, écrivains et graveurs révèlent les tensions qui caractérisent la librairie illustrée sous la Monarchie de Juillet. Gustave Doré (1832-1883) est certainement le plus célèbre des illustrateurs. Il est devenu l'incarnation de son métier jusque dans les moindres détails de son style de vie, de son comportement, de son corps même. Sa soumission tragique et paradoxale à l'étiquette de l'illustrateur, alors même qu'il se destinait au grand art, jette un éclairage sur le fonctionnement de la critique, sur la domination symbolique exercée par la hiérarchie des genres et des techniques.
Philippe Kaenel écrit l’histoire sociale des illustrateurs au XIXe siècle. Sur la base de documents souvent inédits, il montre que le métier d'illustrateur agit comme révélateur des catégories esthétiques et professionnelles sur lesquelles reposent alors les beaux-arts.
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SOMMAIRE
Brice Evain,
Anatomie de la mauvaise langue
Ullrich Langer,
Le déictique, validation de l'écrit par la parole du Grand
João Aidar,
La séduction du lecteur: les paratextes des recueils poétiques de Du Bellay (1549, 1550) et Montemayor (1554)
Igor Melani,
Espaces, cultures, identités: la longue Renaissance européenne et la définition de l'Occident
Oury Goldman,
Collecter la nature depuis Lyon au XVIe siècle: les illustrations, observations et spécimens naturalistes du médecin Jacques Daléchamps(1513-1588)
ÉDITER LES ŒUVRES COMPOSITES DE LA RENAISSANCE
Anne Réach-Ngô,
Perspectives d'analyse
Michela Lagnena,
Éditer le Receuil des rymes et proses (1555) d'Étienne Pasquier: composition éditoriale et circuits de diffusion
Romane Marlhoux,
Éditer les Diverses Leçons d'Antoine du Verdier: montage, démontage et intertextualité
Anne Réach-Ngô,
Éditer une bibliographie de troisième main: le Trésor des bons esprits françois, une nouvelle entrée dans l'histoire littéraire de la Renaissance
Yanet Hernández,
Rééditer la correspondance de Calvin par Jules Bonnet à l'ère numérique: la refonte éditoriale comme pratique d'investigation
Jorge Morales,
Chronique musicale
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Avant-propos
Gaëlle ARPIN-GONNET et Jean-Pierre WARNIER,
Introduction. Lucinge en sa retraite: doutes et écriture
Cédric MOTTIER,
Vivre après le traité de Lyon, ou le prix de la paix
Laurent D'AGOSTINO Évelyne CHAUVIN-DESFLEURS,
Le refuge de l'écrivain: restitution archéologique du château des Allymes
Volker MECKING,
Les trésors d'écriture de Lucinge
Gaëlle ARPIN-GONNET,
Du visage de l'Ambassadeur à la figure du Prince: de la raison d'État à la raison de l'État
Jessie DUVAL,
Comment préserver l'État du déclin et de la chute
Montserrat PERRET,
Le Missel de Lucinge et le chemin vers l'humilité
Emmenuel COUX,
Contextes et conséquences du traité de Lyon
Guy DE BRANTES,
Postface. Gaspard de Coligny (1519-1572) et René de Lucinge (1553-1624): une chronique familiale
Bibliographie générale
Les auteurs
Index
En 1601, René de Lucinge (1553-1624), ambassadeur du duché de Savoie auprès de la cour de France, prit sur lui de parapher le traité de Lyon, par lequel les pays de l’Ain furent donnés au royaume en échange du marquisat de Saluces, proche de Turin, la capitale du duché. Le duc ne le lui pardonna pas. Disgracié, René de Lucinge passa le reste de sa vie dans la solitude, la gêne et l’écriture en son château des Allymes et à Ambérieu. C’est aux années de retraite forcée de ce diplomate clairvoyant, théoricien subtil de la rationalité étatique et homme de lettres servi par une plume superbe, que sont consacrées les interventions rassemblées dans ce recueil, à l’occasion du quadricentenaire de sa mort.
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Le volume 18 des registres du Consistoire de Genève, qui couvre l'année 1561, soit l'année précédant le début des guerres de religion, fournit des preuves palpables des conflits qui sévissaient alors en France. Certains pasteurs notables se sont absentés de la ville pendant de longues périodes, notamment Pierre Viret, qui était au service des réformés à Nîmes, et Théodore de Bèze, qui a participé au Colloque de Poissy – tentative infructueuse de concilier les différences entre catholiques et protestants. On trouve dans ce volume un jugement sévère à l’encontre de l’anabaptisme et de fortes réprimandes envers la sœur de Sébastien Castellion qui affirmait que son frère, champion de la tolérance religieuse, était un homme bon. Le Consistoire continue à se montrer sceptique à l’égard des personnes soupçonnées de sorcellerie, et il s’attaque à l’ignorance religieuse de manière plus sévère qu’auparavant. Luttant toujours contre la prodigalité et la paresse, le Consistoire insiste même auprès du Conseil pour qu'il mette les pauvres au travail en creusant des fossés. Un exemple mémorable est celui de l'annulation d'une promesse de mariage faite sans le consentement des parents du jeune homme, étudiant français à l'Académie, et de la jeune femme, fille du pasteur François Bourgoin. N’ayant pas réussi à maintenir l’ordre au sein de sa famille, Bourgoin a d’ailleurs été destitué de sa charge à Genève et envoyé au service d’une église en France. Pour la première fois, les autorités ont poursuivi des personnes coupables d'avoir enfreint l'interdiction faite aux mariées de porter leurs cheveux sur les épaules lors de leur mariage, une pratique jugée impudique.
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TABLE OF CONTENTS
SERIES PREFACE
ACKNOWLEDGEMENTS AND THANKS
PART ONE
INTRODUCTION
Guy de Brès: preparing for Le baston de la foy chrestienne
Le baston de la foy chrestienne
The genesis of Le baston
The editions of Le baston: From personal notes to patristic anthology
Content and structure of Le baston
The books behind Le baston: The sources and their identification
The fortunes of Le baston: On readers, an unfortunate colporteur, and
book burning
Le baston de la foy chrestienne as a compendium of theology
Le baston within the world of anthologies
Style
From Latin to French
Le baston as one of the sources of the Confession de foy
Trajectory for follow-up research
Bibliography of de Brès's sources
Editions and translations
French editions
English translation
Dutch translations
Arrangement of Le baston
The present edition
The French text
The English text
PART TWO
GUY DE BRÈS, LE BASTON DE LA FOY, 1555 – 1558/1
THE STAFFE OF CHRISTIAN FAITH, 1577
La somme des choses contenues en ce livre
Le cathalogue des Docteurs et Conciles, desquelz avons recueilly ce
present livre, pour l'aprobation des articles de nostre foy, et pour monstrer
en quel temps il[z] ont flory
Epistre
Chapitre 1. De la saincte cene de nostre Seigneur Jesus Christ
Chapitre 2. De la confession à Dieu, et de la confession auriculaire
Chapitre 3. De la puissance de lier et deslier
Chapitre 4. Du franc arbitre, et du merite des oeuvres. De la justification
de la foy
Chapitre 5. Du merite et des bonnes œuvres
Chapitre 6. De la loy
Chapitre 7. Du Purgatoire
Chapitre 8. De l'honneur des Saincts
Chapitre 9. D'un seul Mediateur
Chapitre 10. Des Images
Chapitre 11. Des jeusnes et des viandes
Chapitre 12. Du mariage et des Voeux
Chapitre 13. Des Voeuz
Chapitre 14. De l'Eglise et comment elle peut estre cogneue, et de son
Authorité
Chapitre 15. De l'Escriture saincte, et comme il est licite à tous hommes
de la lire
Chapitre 16. Des assemblées et congregations des Fideles
Chapitre 17. Comment on ne doit contraindre personne à croire par force
Chapitre 18. Que les Magistratz qui persecutent les fideles souz ombre
de Religion, seront tourmentez de peines eternelles
Table pour trouver les principales choses contenues en ce present livre en
forme de l'Alphabet
PART THREE
GUY DE BRÈS, LE BASTON DE LA FOY, 1558/2 – 1565
La somme des choses contenues en ce livre
Epistre
Le Catalogue des Docteurs et Conciles, desquels ce present livre a esté
Recueilli
Chapitre 1. De Dieu, et des proprietez qui luy sont attribuées par la
saincte Escriture
Chapitre 2. Des proprietez de Christ
Chapitre 3. Les proprietez du sainct Esprit, lesquelles luy sont attribuées
par la saincte Escriture
Chapitre 4. De la Loy
Chapitre 5. Du franc arbitre
Chapitre 6. Des causes de nostre justification
Chapitre 7. Du merite
Chapitre 8. D'un seul Mediateur
Chapitre 9. De l'Eglise
Chapitre 10. Du Baptesme
Chapitre 11. De la confession à Dieu, et de la reconciliation avec le
prochain; où est aussi parlé de la confession auriculaire
Chapitre 12. De la Cene de Jesus Christ
Chapitre 13. De l'Escriture saincte
Chapitre 14. Les assemblées et congregations des fideles
Chapitre 15. Du mariage
Chapitre 16. Des voeus
Chapitre 17. Du jeusne, et des viandes
De la difference des viandes
Chapitre 18. De l'honneur des saincts
Chapitre 19. Des images
Chapitre 20. Du purgatoire
Chapitre 21. Comment on ne doit contraindre personne à croire par
force, non toutesfois qu'on entende que les heretiques convaincus ne doyvent
estre punis par le Magistrat
Chapitre 22. Comment les Magistrats qui persecutent les fideles sous
ombre de la religion, ne demeureront impunis
Chapitre 23. Du magistrat civil et de la puissance d'iceluy
Indice des matieres principales, et sentences notables contenues en ce
present livre
ABBREVIATIONS
BIBLIOGRAPHY
INDICES
1. Table of contents
2. Index of biblical references
3. Index of authors and works
4. Index of modern authors and editors
5. Index of names and places
GLOSSARY
TABLE : DE BRÈS'S CITATIONS IN LE BASTON DE LA FOY, 1555–1565.
Guy de Brès (ca. 1522 - 31 May 1567) is well-known as probable author of the Belgic Confession (Confession de foy). This confession has become one of the identity markers of the Dutch reformed Churches and is still used by churches in all continents. Less well known is the first fruit of his pen, Le baston de la foy chrestienne, published in 1555 and revised in 1558, 1559 and 1563. Wilhelmus H.Th. Moehn gives the first critical edition of this anthology of patristic and biblical quotations, presented in an apologetic framework. Wherever possible, this edition has keyed the 492 patristic quotations to modern editions, providing additional information from patrological scholarship as needed. It also traces almost all of these quotations back to sixteenth-century sources – i.e., patristic editions and translations, anthologies, and other sixteenth-century French and Latin works – on which de Brès presumably drew. Alongside the French text of the 1555 edition, John Brooke's 1577 English translation is reproduced.
Guy de Brès (ca. 1522 - 31 mai 1567) est connu comme l'auteur probable de la Confessio Belgica (Confession de foy). Cette confession est devenue l'un des marqueurs identitaires des Églises réformées néerlandaises et est toujours utilisée par les Églises de tous les continents. Moins connu est le premier fruit de sa plume, Le baston de la foy chrestienne, publié en 1555 et révisé en 1558, 1559 et 1563. Wilhelmus H.Th. Moehn donne la première édition critique de cette anthologie de citations patristiques et bibliques, présentées dans un cadre apologétique. Dans la mesure du possible, les 492 citations patristiques ont été référencées dans les éditions modernes, et des informations supplémentaires provenant de l'érudition patrologique ont été ajoutées, ainsi que les sources du XVIe siècle sur lesquelles de Brès s'est vraisemblablement appuyé. Le texte français de l'édition de 1555 est accompagné de la traduction anglaise de John Brooke.
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