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De 1544 à 1560, la vogue du recueil amoureux pétrarquien signe la naissance d’un véritable genre, doté d’une poétique propre : les « Amours ». Avec Délie, L’Olive et les diverses Amours de Ronsard et de ses amis, ce ne sont pas moins d’une trentaine d’œuvres dont cette étude séminale montre pour la première fois la cohérence, le mode de fonctionnement et les enjeux littéraires et politiques. Ressuscite alors une facette inattendue de la poésie amoureuse : sa dimension collective. Du modèle explicite, Pétrarque, aux sources inavouées (anthologies italiennes, Marot), la généalogie du genre souligne tout d’abord la nouveauté d’un projet qui, malgré son importation d’Italie, impose une poétique de la variation spécifiquement française. La genèse des œuvres de Ronsard, Le Caron, Du Bellay, Tyard et Des Autels perce ensuite l’idéal esthétique de ces formes paradoxales, une et discontinues, et détaille les ressorts de cet art de la marqueterie. Enfin, la poétique des recueils montre comment œuvres et genre se structurent par imitation et différence, créant des codes et un canon nouveaux qui réalisent en pratique le programme collectif de la Défense et Illustration de la langue française.