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Aurais-je contracté une obligation à l’égard du valeureux Chevalier de Berquin du fait d’avoir publié ou pour mieux dire exhumé deux de ses œuvres qui ont échappé à la destruction voulue, en son temps, par ses adversaires et aux ravages de ces cinq derniers siècles ?…
La Declamation des louenges de mariage, unie, dans une reliure contemporaine, à un exemplaire de la traduction du Nouveau Testament par Lefèvre d’Etaples, est suivie, dans l’exemplaire unique de la Bibliothèque publique et universitaire de Genève, de deux opuscules qui méritent, eux aussi, de reparaître au grand jour. Comme je le disais à propos de La Complainte de la Paix, du Chevalier aussi, ce sont là des épaves de prix et des reliques d’un passé religieux cher aux étudiants de la réformation française.
Voici donc la Brefve admonition de la maniere de prier, et Le Symbole des Apostres déjà examinés par Mrs. M. Mann Phillips dans son ouvrage essentiel, sur Berquin entre autres : Erasme et les débuts de la Réforme en France, Paris, Champion, 1934, pp. 133-134 ; 134-140.
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La Complainte de la Paix, manifeste de l'irénisme érasmien, fait partie de la campagne offensive menée par le chevalier de Berquin contre la Sorbonne et son syndic, Noël Bédier, de 1520 à sa mort sur le bûcher, le 17 avril 1529. La traduction en langue vulgaire de la Querela Pacis d'Erasme est un chef d'oeuvre de fidélité élégante. Berquin, ami intime de François Ier, apparaît comme l'un des champions les plus hardis, et peut-être le plus doué, à l'aube de la réformation gallicane.
La version reproduite ici fut imprimée clandestinement en 1530, la condamnation ayant porté sur le manuscrit. Cette édition replace le texte dans l'ambiance théologique et historique du temps, et fait revivre la figure de Berquin à travers des souvenirs nourris, d'Erasme à Jean Bodin.
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