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Le parlement de Paris, voix de la « raison », a-t-il réussi à se faire entendre en ce XVIe siècle de luttes civiles et religieuses, alors que se déchaînaient les passions les plus irraisonnées ? C'est à cette question que répond Sylvie Daubresse en suivant les réactions du Parlement aux événements qui ont marqué les premières guerres de Religion en France. L'attitude du Parlement à l'égard de la politique religieuse et des exigences financières de plus en plus lourdes du pouvoir royal, engendrées par la « nécessité » de la guerre, est examinée dans le détail. L'étude apprécie les fondements théoriques et symboliques du pouvoir comme les pratiques de la première cour souveraine du royaume. Elle est centrée sur l'enregistrement des édits royaux et l'expérience du droit de remontrances, dont les sources sont principalement manuscrites, mais s'appuie également sur des sources imprimées comme les traités politiques et juridiques, la correspondance diplomatique, les chroniques contemporaines. Pendant cette époque troublée de l'histoire de France, le parlement de Paris et le gouvernement royal, malgré quelques heurts, arrivent généralement à des solutions de compromis qui sont les signes d'un travail de conciliation et de dialogue permanent. Ainsi l'auteur peut-elle démontrer que, si l'univers politique de la fin du XVIe siècle est animé par la violence et la contrainte, il est aussi fait de persuasion.