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TABLE DES MATIÈRES
Avant-propos
Note sur la présentation des sources dans le texte
Introduction. L’histoire du captif ou le voyage sans repentir
Le paradigme littéraire, entre image et récit
L’« Histoire du captif », entre récit de faits et fiction
Chapitre premier
Contextes, cadres, formes
Contextes : course et piraterie en Méditerranée (Ve s. av. J-C-XVIe s.)
La piraterie : une question de droit ou de politique ?
Captifs et captives de guerre/ de course
La Barbarie comme monde du pirate
Le cadre de l’histoire : l’espace barbaresque (1571-1683)
Corsaires et pirates : les enjeux d’une distinction
De la course à la flibuste. Limites d’un paradigme
L’« histoire » et sa mise en récit
L’histoire : schéma de base et variantes
Division, suppression, transformation d’une étape
Formes et fonctions du récit
« Bacchus enlevé par les pirates », ou le récit idéalisant
L’« Heureux esclave » : réparation et compensation
« La Fiancée du roi de Garbe », ou le récit alternatif
Chapitre II
Constance et inconstances du captif, d’Homère à Boccace
Le héros enlevé. Transparence narrative de l’Odyssée
Parole rusée et pirates imaginaires
Suspense, curiosité ou surprise : structure narrative de l’enlèvement épique
Le roman grec ou l’histoire de la captive (IIe-IVe s.)
L’épisode de captivité : artifice et réalité romanesque
Chariton d’Aphrodise : crime et réparation
Achille Tatius : le spectacle de l’enlèvement
Héliodore d’Émèse : transport et dévoilement
Nouvelles de Barbarie : jeux de l’amour et de la fortune dans le récit profane (XIVe siècle)
Boccace ou la Méditerranée comme espace indivis : « Landolfo Rufolo se fait corsaire » (Décaméron, II, 4) et « L’histoire de Constance » (V, 2)
La barbarie civilisatrice, ou les deux histoires de « Cimon le sauvage » (V, 1)
Bartolomea (II, 10), Alatiel (II, 7) et le ravissement
Chaucer et l’idéal retrouvé : le périple de la princesse Constance (Contes de Canterbury)
Islam / chrétienté : vers un imaginaire de la frontière (XVe-XVIe s.)
Niccolò degli Albizzi en Barbarie (A. Firenzuola, 1525)
De Bandello à Camus, l’invention du barbare
Morales de l’histoire tragique (1550-1600)
De la « Vengeance du More » à la « Tragédie du More cruel » (An. 1607)
Eugène, Histoire grenadine et l’expulsion des sauterelles (J.P. Camus, 1623)
Chapitre III
Histoires de captifs véritables / Véritables histoires du captif (1580-1683)
Le récit encadré. Littérature et rédemption
Le témoin en otage. La littérature des ordres rédempteurs (1580-1715)
« Diálogo de los mártires ». Le modèle du martyrologe dans les récits de course espagnols (1575-1630)
« News from Barbary ». Le genre des récits de captivité anglais (1580-1640)
Histoires véritables. Invention d’une esthétique du témoignage (1627-1683)
L’histoire tragique et maritime de João Mascarenhas (Lisbonne, 1627)
Emmanuel d’Aranda à l’université du Bain d’Alger (Bruxelles, 1656)
Le roman véritable de la captivité du sieur Mouëtte au Maroc (1683)
Histoires extraordinaires. Entre fiction et document
Le vrai récit : contrat de lecture, réception, critique
Critique externe : l’authenticité en question
Critique interne : vraisemblance du récit extraordinaire
Au-delà du vrai et du faux : la valeur esthétique du témoignage
Chapitre IV
Fiction et valeurs. La scène barbaresque (1592-1640)
Comedias de cautivos (Espagne, 1580-1615)
La Vie à Alger [ca 1583] : racheter les vivants
Les Captifs d’Alger de Lope de Vega [v. 1598] comédie de la purification
Les Bagnes d’Alger et la force de l’illusion
Le Vaillant espagnol, le héros et son double
La Grande Sultane Catalina d’Oviedo : naissance de l’Aigle-Lion
Moor-, Turk- et Captivity Plays (Angleterre, 1592-1624)
Géographies imaginaires : le monde de la course dans le théâtre élisabéthain et jacobéen
De Marlowe à Shakespeare, intrigues commerciales et logique du change
Robert Daborne vs. Philip Massinger : faut-il tuer le pirate ?
Comédies et tragi-comédies corsaires (France, 1630-1656)
La course en scène dans les années 1630 : le tournant héroïco-sentimental
Grenadines et Barbaresques (1630-1670)
Galères de comédie, des Captifs de Rotrou (1640) aux Fourberies de Scapin (1671)
Chapitre V
Le grand divertissement. Romans, contes et nouvelles barbaresques en France et en Espagne (1615-1689)
La Barbarie entre ciel et terre (Espagne, 1615-1618)
L’Amant généreux, L’Espagnole anglaise, Ana Felix et le retour du tiers exclu
L’Histoire du captif et celle de son maître : Marcos de Obregón et le mystère d’Alger
Périandre et Auristèle vs. Persilès et Sigismonde : les deux voyages de l’Histoire septentrionale
Le dess(e)in de l’Histoire septentrionale : fil et trame narrative
Tours et détours du roman baroque français : le grand dessein (1620-1645)
Polexandre et le ravissement
Dévotion et divertissement : la double vocation de l’aventure
Du grand saut à la grande évasion
Le miroir mauresque, ou trois histoires exemplaires (1666-1682)
Le Calendrier des Vieillards et La Fiancée du roi de Garbe : « Gens de mer sont toujours prêts à bien faire » (1666)
Zayde, Histoire espagnole et le double idéal (1670)
La révolutionnaire « Histoire du prince Ali » (1689)
Conclusion
L’« histoire du captif », un paradigme daté
La fin du détour
Notes finales. Extraits des textes cités en langue originale
Bibliographie
Index
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Arbitre sans tribunal, diplomate sans ambassade, mondain sans titre, poète enfin sans œuvre majeure jusqu’à la publication tardive de sa «Pucelle» en 1656, Jean Chapelain (1595-1673) fut cependant le plus important et le plus écouté des critiques et des théoriciens littéraires du XVIIe siècle. Celui qui fut l’ami et le correspondant de Balzac, l’un des fondateurs de l’Académie française, et le principal interlocuteur de trois ministres dans la genèse du classicisme n’a jamais composé de traité de poétique. Dispersée de préfaces en lettres privées, et de libelles en projets d’ouvrage, la pensée littéraire de Chapelain n’en possède pas moins une indéniable cohérence, qui apparaît à la lecture de ses «Opuscules critiques». Habile à faire pour lui-même les choix les plus avantageux, et pourtant convaincu du pouvoir de la littérature à dire et à changer le monde, Jean Chapelain s’y montre sans cesse au croisement de la plupart des lieux réels et symboliques où se déterminèrent tour à tour les grandes orientations de la création littéraire.
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