-
Fruit de l’admiration d’Estienne pour l’excellence des artisans dont le « génie » assurait à la foire de Francfort son rayonnement international, et surtout pour son « Académie foraine des Muses », l’Eloge fut brandi après la Guerre de 1870 comme étendard d’une paix universelle garantie par le commerce international. Il est présenté ici dans trois traductions inédites (française, allemande, anglaise) et rendu à ses premiers lecteurs : outre le Conseil de Francfort, un petit groupe de poètes autour de Melissus et Posthius liés par leur croisade contre l’ivresse, Johann Fischart, le premier traducteur de Rabelais, et Marx Mangold, l’adaptateur méconnu de l’Eloge en vers allemands.
Estiennes Lob drückt die Bewunderung für die Kunstfertigkeit der Schausteller auf der Frankfurter Messe aus, die ihr eine internationale Ausstrahlung sicherte, vor allem aber für die „Musen-Akademie » der Buchhändler. Dieses Enkomion auf die Frieden stiftende Kraft des internationalen Austausches wurde nach dem Krieg von 1870 wiederentdeckt. Die Neuausgabe des lateinischen Texts mit drei bisher ungedruckten Übersetzungen (französisch, deutsch, englisch) erinnert auch an die ersten Leser: Neben dem Rat der Stadt Frankfurt waren das die Dichter um Melissus und Posthius, an deren literarischem Feldzug gegen die Trunksucht sich Estienne beteiligte, Johann Fischart als erster Rabelais-Übersetzer und Marx Mangold, der das Lob in einen deutschen Paarreim-Dialog brachte.
The fruit of Estienne’s admiration for the excellence of the artisans whose ‘genius’ secured for the Frankfurt Fair its international reputation, and especially for its ‘Academy-Fair of the Muses’, the Encomium was held up after the Franco-Prussian War as a banner for the lasting peace that would be brought about by world economic prosperity. Here it is presented in three new translations (French, German, English) and brought back to its first readers: the Frankfurt Council; a small group of poets close to Melissus and Posthius, united in their crusade against drunkenness; Rabelais’ first translator Johann Fischart; and the little-known author of a German verse adaptation of the Encomium, Marx Mangold.
-
«L’Apologie pour Herodote», publiée en 1566, n’offre pas seulement au lecteur une foison d’histoires constitutives d’une enquête anthropologique; elle présente un réquisitoire contre toutes les formes d’abus et de tromperie, celles auxquelles s’adonnent les marchands, les médecins, les gens de justice, et plus encore les clercs. Henri Estienne dénigre la superstition des catholiques telle qu’elle s’exprime dans leurs livres, mais il s’en prend aussi à la messe, à l’invocation des saints, au culte des images et des reliques. Sa dénonciation rallie le combat que l’humaniste mène contre la sottise avec les armes de l’esprit. Au-delà de la diatribe, «L’Apologie» est aussi une réflexion sur l’Histoire, qu’Estienne entend libérer de l’exemplarité et qu’il conçoit comme une science du concret. L’érudit se fait ainsi le peintre du temps présent et confronte à la connaissance des mœurs antiques l’observation immédiate des comportements quotidiens. Nouveau Démocrite, Henri Estienne se distingue par une écriture de l’ironie qui rapproche le lointain et met à distance le familier.