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TABLE DES MATIÈRES:
INTRODUCTION
DU COLLOQUE AU LIVRE
PREMIÈRE PARTIE
ENJEUX POÉTIQUES ET STYLISTIQUES
Maureen Boulton, « Imagination et théologie mystique dans les sermons français de Jean Gerson »
Vivianne Griveau-Genest, « Une riche matière? Sur un statut littéraire de la théologie dans les sermons latins et français de Gerson »
Matthew Vanderpoel, « Scriptual Rhetoric, Exegesis, and (Un)certainty in Gerson »
Isabel Iribarren, « Pia credulitas : vers une ars poetica gersonienne »
Giovanni Matteo Roccati, « Gerson poète : le témoignage de la métrique »
DEUXIÈME PARTIE
LA DÉVOTION GERSONIENNE, PRATIQUES ET MODALITÉ D'EXPRESSION
Cédric Giraud, « Du formulaire liturgique à la création littéraire : Jean Gerson et la prière »
Earl Jeffrey Richards, « Piété populaire et féminine et dévotion érudite : l'interface dynamique entre le latin et le vernaculaire chez Jean Gerson et Marguerite Porete »
Carla Casagrande et Silvana Vecchio, « Affectivité et dévotion à la fin du Moyen Âge : Gerson et la compassion »
Gareme M. Boone, « Gerson musicus, Dufay et le cantus affectif »
TROISIÈME PARTIE
GERSON SUR LA SCÈNE POLITIQUE ET INTELLECTUELLE
Lucie Jollivet, « Non occides : juger et punir l'homicide volontaire, d'après l'oeuvre polémique et poétique de Jean Gerson, 1408-1423 »
Nancy McLoughlin, « Gerson and Crusade »
Lori J. Walters, « Jean Gerson and Christine de Pizan as Teachers and Publishers to the Queen's Court »
Rudolf Schuessler, « Gerson and Moral Benevolence »
Marc Vial, « La théorie de Jean Gerson dans l'histoire du discours sur la (théologie) mystique »
QUATRIÈME PARTIE
FORTUNES DE L'OEUVRE GERSONNIENNE
Virpi Mäkinen, « Gerson's Legacy on Late Medieval and Early Modern Rights Discourse »
Gilles Polizzi, « Le fantôme de Gerson chez Rabelais : une référence au coeur de l'oeuvre? »
Yelena Mazour-Matusevich, « Jean Gerson et les premiers jésuites : un aperçu de la recherche »
Bénédicte Sère, « Jean Gerson ecclésiologue. Les réinventions de la modernité (XVe-XXie siècle) »
CINQUIÈME PARTIE
MANUSCRITS ET PROBLÉMATIQUES ÉDITORIALES : VERS UNE NOUVELLE ÉDITION DU CORPUS GERSONIEN
Isabelle Fabre et Geneviève Hasenohr, « Un pseudo-Gerson : le Petit traité du manuscrit BnF, fr. 1843 »
Béatrice Beys. « L'image de Gerson dans les manuscrits de son oeuvre : de l'Icon peregrini à l'écrivain donateur »
Daniel Hobbins, « Three Versions of Jean the Celestine's List of Gerson's Works, the "Annotatio II" (1429-1434) »
BIBLIOGRAPHIE
INDEX NOMINUM ET OPERUM
INDEX MANUSCRIPTORUM
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Écrivain, voyageur et courtisan, familier de Louise de Savoie et de François Ier qui lui commandent ses ouvrages, le franciscain Jean Thenaud (c. 1480-1542) est une figure décisive par les innovations qu’il apporte à la culture de la Renaissance française. Connu par son seul livre imprimé, le Voyage d’Oultremer, qui relate son séjour en Égypte et en Terre sainte, il est aussi l’auteur d’une importante synthèse poético-mythographique inspirée de Boccace. On lui doit également les premi¨res adaptations françaises de Lucien et d’Érasme. Son chef d’œuvre, les quatre volumes des Triumphes des Vertuz, est le dernier grand songe allégorique qui prolonge la tradition médiévale et préfigure les Tiers et Quart Livres de Rabelais, aec lequel l’auteur est en relation. Enfin, son traité de « cabale chrétienne » inaugure le genre en français et ses motifs talismaniques nourrissent le programme iconographique de Chambord. Ce recueil d’études, rédigées par des spécialistes des littératures médiévales et renaissantes, est le premier à lui être entièrement consacré.
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Pendant tout le Moyen Age, la musique n’a cessé de nourrir la spéculation dans les domaines mathématique et philosophique ainsi que d’inspirer l’art et la spiritualité, où elle est conçue comme le fondement de l’harmonie divine et humaine. Réalisant la synthèse de ces traditions, Jean Gerson élabore une théorie de l’ascension mystique à partir de ce modèle musical: au moyen d’une série de correspondances entre musique sensible et vie spirituelle, il décrit une gamme mystique dont les «voix affectives» sont disposées selon des principes empruntés au calcul des intervalles musicaux. Ce «chant du cœur», le Canticordum, que la Vierge Marie a fait entendre de manière incomparable dans son Magnificat trace pour le chrétien le chemin d’un pèlerinage vers Dieu.
Sans jamais réduire la musique audible au rang de simple outil pédagogique, Gerson maintient le «chant de la bouche» dans sa dignité liturgique et anagogique: la voix de la louange demeure un moyen adéquat pour approcher Dieu et le chant du cœur ne vise en fin de compte qu’à prolonger cet élan amoureux de l’âme. Transcendant toutes les formes concevables d’harmonie, la gamme mystique culmine ainsi dans une sorte d’unisson polyphonique avec la Trinité, au sein d’un chatoyant concert aux dimensions de l’univers.
Produisant l’édition critique, accompagnée de leur traduction, des textes consacrés au Canticordum, Isabelle Fabre examine les multiples aspects d’une théorie originale et reconsid¨re l’évolution de la pensée gersonienne, jalon, s’il en est un, de l’histoire de la théologie mystique à la fin du Moyen Age.