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En août 1545, un an après la publication de Délie, sortaient des presses de l'imprimeur Jean de Tournes les Rymes de gentile et vertueuse dame D. Pernette Du Guillet Lyonnoise. Ce mince ouvrage posthume fut composé sur « les instantes, et affectionn©es remonstrances de son dolent mary » par Antoine du Moulin qui recueillit les « brouillars » de Pernette destinés à être « en grande admiration leu[s] de tous ». Parangon vertueux, comme le proclament l'ensemble des paratextes ? En cultivant lavariété au fil de pièces fines et vives dont Elise Rajchenbach donne l'édition, les Rymes offrent surtout l'occasion de relire d'une voix légère les codes de la poésie amoureuse. C'est en effet à une définition renouvelée des rapports littéraires et amoureux que se livrait celle couramment identifiée à Délie, quand elle n'hésitait pas à répliquer :
Je dy, combien que n'aye le sçavoir,
Ne les vertus, que ton R, m'advoue,
Qu'errer je fais tout homme, qui me loue.
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Au sortir de la seconde guerre mondiale, en 1945, Eugénie Droz fondait les Textes Littéraires Français, une collection dévolue à l’édition critique des textes significatifs du patrimoine littéraire de langue française du moyen âge au XXe siècle. Accessibles, dans un petit format maniable, chaque édition est accompagnée d’une introduction, de notes, d’un glossaire, si nécessaire, et d’index. Cet appareil critique exigeant accueille l’érudition des meilleurs spécialistes pour éclairer la genèse des œuvres et, quelle que soit leur époque, livrer au lecteur contemporain les explications les plus minutieuses sur le contexte historique, culturel et linguistique qui les a vues naître. Depuis soixante-dix ans, la collection a accueilli, outre quelques édicules, plus de 600 monuments littéraires français.