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Table des matières
Avant-Propos
Michel Bur
Abréviations
I. Une nouvelle histoire a l’échelle de l’Europe
Naissance de la médiévistique ? Des antiquaires-érudits aux historiens-professeurs
Jean-Marie Moeglin
De l’antiquary au médiéviste : révolution ou transition ?
Jean-Philippe Genet
Inventorier, publier, étudier. Naissance de la médiévistique en Belgique, du Romantisme à Henri Pirenne
Éric Bousmar
La médiévistique dans l’Italie unifiée (1861-1914) : intérêts de recherche et rapport aux sources
Franco Franceschi
Le « Renouveau national tchèque », un second souffle pour les sources médiévales de Bohème ?
Éloise Adde-WomÁČka
The editions of Polish narrative sources in the 19th century
Ryszard Grzesik
L’histoire du Moyen Âge dans les premières revues scientifiques en espagnol (1871-1964). Une première approche comparative quantitative
Denis Menjot – Agnès Magron
II. Pratiques de l’histoire et travail de l’historien
Une médiévistique romantique. Les sociétés françaises d’antiquaires et les sources médiévales (1830-1870)
Odile Parsis-Barubé
Archiver vs éditer. Apprentissage et méthodes de constitution des corpus documentaires et archivistiques de l’archiviste dijonnais Joseph-François Garnier (1829-1862)
Julie Lauvernier
Les Chroniken der deutschen Städte. Les chroniques urbaines allemandes entre fondation de l’unité nationale et usages d’aujourd’hui
Dominique Adrian
La publication des documents des Archives de la Couronne d’Aragon
(ca 1840 - ca 1920). Enjeux, pratiques, effets
Stéphane Péquignot
Travaux philologiques, recherches textuelles et identification des auteurs anonymes dans la médiévistique du XIXe siècle : l’exemple du Gallus Anonymus
Adrien Quéret-Podesta
Les historiens de la numismatique lorraine et la formation des grandes collections au XIXe siècle
Dominique Flon
III. Grandes entreprises érudites et figures d’historien
Les Monumenta Germaniae Historica
Gerhard Schmitz
Auguste Molinier et les Sources de l’histoire de France
Isabelle Guyot-Bachy
Charles-Victor Langlois. Le maître désabusé de l’école méthodique
Xavier Hélary
L’historiographie messine au XIXe siecle : enjeu scientifique et enjeu politique
Mireille Chazan
L’abb© Chatton : Un exemple du développement de la médiévistique en Lorraine avant la Première Guerre mondiale
Catherine Guyon
IV. Construire l’histoire entre rêve et instrumentalisation
L’invention du monument gothique
Jean-Michel Leniaud
Histoir, nation et politique : la place du Moyen Âge en France des années 1870 a 1914
Jean El Gammal
Écrire l’histoire des ligues urbaines et en éditer les actes
(espaces germaniques, XIXe - début XXe siècle)
Laurence Buchholzer
Les débuts de la médiévistique au Luxembourg ? L’oeuvre de Jean Schoetter (1823-1881) et la construction de la nation luxembourgeoise
Pit Péporté
Louis de Mas Latrie, historien du Maghreb. L’usage des documents d’archives européens dans la construction de l’histoire du Maghreb médiéval
Dominique Valérian
Famous debates on source criticism in nineteenth-twentieth century Hungary: the new foundations of medieval studies
László Veszprémy
En guise de conclusions. De l’art et la manière de « fabriquer » le Moyen Âge, de l’époque romantique a nos jours
Christian Amalvi
Index
Planches
Au lendemain des guerres napoléoniennes, le Moyen Age apparut comme cet instant fondateur où s'était révélé le génie propre des « nations ». Au service du discours politique, tous les supports culturels furent convoqués et l’on explora ou même exploita le Moyen Age sous toutes ses formes. En même temps cependant, au cours de ce même XIXe siècle, dans les pays européens, l’histoire voulut progressivement s’affirmer comme une discipline scientifique. Si la naissance de la médiévistique bénéficia incontestablement du nouveau « goût du Moyen Age » qui s’était emparé des esprits, leurs rapports ne furent donc pas dépourvus d’ambiguïté. Partant de la question des sources médiévales, assemblées en un corpus conçu d’emblée comme polymorphe (publication et édition critique des textes médiévaux, tri, classement, ouverture des archives aux chercheurs et au public, inventaire des œuvres d’art…), les vingt-six contributions de ce volume mettent en évidence les nouvelles pratiques de l’histoire et comment à travers elles furent posées les bases modernes du travail de l’historien. Confrontant les grandes entreprises érudites – et de plus modestes – lancées un peu partout en Europe, et les figures d’historien qui les animèrent, spécialistes du Moyen Age et du XIXe siècle conjuguent leurs approches pour comprendre comment s’ébaucha alors une construction de l’histoire entre idéal scientifique, rêve et instrumentalisation.