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Ephraïm Mikhaël est mort en 1890, à vingt-quatre ans. Catulle Mendès déclarait en 1903 que Mikhaël laissait “un livre qui, tant qu’on parlera la langue française, sera lu, relu, admiré”. Marcel Coulon estimait, quant à lui, en 1913, que “Mikhaël approche la perfection” et que “si le Symbolisme ne s’est point résumé sur une seule tête, c’est peut-être que Mikhaël n’a pas vécu”. Aujourd’hui il faut ressortir cette œuvre de l’oubli. Ces vers surprendront, d’abord parce qu’ils sont admirables, comme ces deux strophes des Dimanches parisiens: “Sur les promenades banales/ Elles vont montrer leurs velours/ Et les richesses hivernales/ Des manteaux orgueilleux et lourds./ Elles passent, frêles poupées/ Aux yeux cruellement sereins,/ Adorablement occupées/ A bien cambrer leurs souples reins.”