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Le texte de La Sophonisbe, dernière tragédie de Nicolas de Montreux, paraît ici pour la première fois depuis 1601, date de l'originale dont trois exemplaires seulement son connus. Pour les amateurs de l'ancien théâtre français ces vers à l'ample rhétorique, préfigurant parfois Corneille, seront une découverte:
O jour, ô jour heureux, qui finissant ta course,
Tariras de mes pleurs la cristaline source,
Jour dont la pasle fin la mienne emportera,
Puisqu'avec ton déclin Sophonisbe mourra,
Tu sois le bienvenue, ô beau jour agreable,
Pour t'oposer au cours de mon sors miserable!
J'ay veu ton chaud lever qui parfaitement beau
Sembloit luire à l'honneur de mon divin tombeau
Et qui contoit aux cieux en ceste alme journée:
Sophonisbe verra sa peine terminee;
Heureuse elle mourra, et l'heur de son cercueil,
Des cruels ennemis fera naistre le dueil.