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Jean Tagaut, fils d’un médecin parisien, médecin et savant lui-même, était aussi un poète ami et apprécié de Ronsard, exilé à Genève et tôt disparu. On ne connaissait de lui, jusqu’ici, que quelques versets. Or le manuscrit complet de ses vers d’amour, les dix-neuf Odes à Pasithée, entièrement autographe, était conservé, passant d’un collectionneur à l’autre. Aujourd’hui, le voici enfin publié intégralement, avec une riche introduction et une savante annotation. L'identité recouverte par le nom mythologique de Pasithée est ainsi cernée au plus près grâce à deux documents notariés qui exposent deux points de vue différents – celui du père et celui de la fille – sur la mise au couvent de Claude Bernard. Ces magnifiques odes, qui reflètent la théologie calviniste en ayant recours à la mythologie classique comme réservoir d'images, sont parfois un peu cryptiques, à la manière de Maurice Scève et des Lyonnais, dont Tagaut se sentait aussi très proche.