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TABLE DES MATIÈRES
Introduction - Un constat, un diagnostic, une hypothèse
I. La littérature dans la logique des frontières
Le paradigme de l'Ut pictura poesis: hégémonie du logos
La sortie de l'Ut pictura poesis: le miroir brisé
II. La communauté des "créateurs"
La "critique des maîtres"
Un art d'interpréter et d'évaluer
III. L'âge des manières
Esthétique, éthique et théologie: sprezzatura, grazia, "yo no sé qué"
De l'âge de la conversation au rejet de la manière et des manières
IV. Du différend esthétique en contexte démocratique
Dissensus et hétéronomie
L'impératif de visibilité
V. Le contemporain, l'histoire et la mémoire
Non-fiction, exofiction, autofiction
Postmémoire et métamémoire
VI. Story, récit, scène
Le show d'un serial killer
Les médiations de l'intime
VII. Lire, lier, analyser (Sur Marie Moscovici)
Justesse du dire littéraire
La littérature, avec la psychanalyse
Envoi - Pour en finir avec une certaine idée certaine
Remerciements
Index des noms et des revues
Où en sommes-nous avec la « littérature » ? Comme l’art, selon Hegel, elle semble n’avoir reçu ce nom qu’après coup, il y a plus de deux siècles, bien longtemps donc après le moment où elle avait cessé de se confondre avec ce qui faisait la substance même des sociétés anciennes : cosmogonies, théologies, sciences, organisations religieuse, judiciaire, politique, militaire, économique ou sociale, codes comportementaux, us et coutumes, traditions populaires et pratiques savantes. Aussi bien ce nom de littérature sanctionne-t-il son entrée dans le monde de la connaissance comme dans celui de la relation affective : en ne se fondant plus dans le vaste espace de la parole et de l’écrit, que validait la poiesis grecque, elle est devenue l’objet de savoirs et d’affects, un domaine, un « espace », un « champ ». Du nom, il « suffirait » peut-être de revenir à la chose, aux textes.
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