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Au XIXe siècle, la caricature connaît un essor sans précédent en France et les écrivains s’intéressent de près à ce phénomène médiatique qui n’est pas sans lien avec le réalisme littéraire. Déformation au service du dévoilement de la v©rité, écart face au discours politique officiel et en porte-à-faux vis-à-vis des canons culturels, la caricature modèle l’imaginaire des écrivains qui s’inspirent de ses codes et mettent au point une caricature textuelle. Art en constant dialoue avec le contexte historique, politique, social et culturel, la caricature est indissociable de ses supports de diffusion : littérature panoramique, presse satirique illustrée, monde du théâtre, albums… ces différentes formes éditoriales sont autant de sources pour les romanciers qui s’en inspirent en même temps qu’ils s’en distancient. De l’étude sémiotique à l’analyse socio-culturelle médiatique, cet essai détaille les implications littéraires des relations entretenues par le roman réaliste et la caricature en s’appuyant sur deux œuvres majeures qui mettent en abyme ce contexte culturel, social et médiatique particulier : les Illusions perdues de Balzac et L’Éducation sentimentale de Flaubert.