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TABLE DES MATIÈRES
CONVENTIONS BIBLIOGRAPHIQUES ET ÉDITORIALES
INTRODUCTION
L’histoire-jugement : essai de définition
Écrire et juger l’histoire
Le conseil, « note fondamentale » de l’histoire-jugement
La vérité de l’histoire-jugement
PREMIÈRE PARTIE. Historia magistra prudentiae. Nécessité de l’histoire-jugement sous le règne de François Ier
PROLOGUE : Jeux d’ombres
CHAPITRE PREMIER : Le conseil, « note fondamentale » de l’histoire-jugement
Le « privé » au coeur de la décision politique
Le conseil, pratique et culture de gouvernement
Le conseil, le jugement et l’action dans la pensée de la prudence
Du jugement du conseiller à la « discrétion » de l’historien-juge
Historiographie et représentations des conseils
Le conseil à la jonction de l’éloquence et de l’ars historica
Rhétorique et raison politique : les « concions » ou la mise en discours des conseils
« Concions et privés discours » : vérité des conseils, franchise de l’historien
Autour de Plutarque et Lucien : franchise et discrétion de l’historien
Limites de l’hypothèse foucaldienne d’une parrhêsia anti-rhétorique et orale
Comprendre la parrhêsia par ses effets : la franchise est ce par quoi « brille » la vérité
Comprendre la parrhêsia par ses causes : « discrétion » du conseiller et de l’historien
CHAPITRE II : L’histoire contre mauvaise fortune
L’historien-juge, litteratus : l’utilité de l’histoire, une invention humaniste ?
Élever l’histoire par la rhétorique
« Restituer » l’histoire comme maîtresse de prudence
L’historien-juge, illitteratus : l’histoire comme expérience politique
Le modèle césarien
Enseignements de Commynes
L’historien-juge, « personne suffisante et digne » : l’historiographie à la croisée d’ambitions humanistes, nobiliaires et royales
« Les vaincus éclairés par la modestie » : Pavie et les lumières de l’histoire
« Apprendre son rôle » à la noblesse
L’honneur des armes et des lettres
Annexe 1. Paul Émile de Véronne, préface au De rebus gestis francorum
Annexe 2. Jacques Colin, épître dédicatoire à la noblesse de France
CHAPITRE III : L’épée, la plume et les corneilles. Mythes et mystères de Langey
Le mythe Langey, ou les visages d’un idéal
Mars et Minerve
Prudence et Fortune
Défaire le mythe
Histoire d’une histoire
La carrière de Langey : agir, donc écrire
La composition des Ogdoades : Langey maître d’oeuvre
La publication des Ogdoades : problèmes et hypothèses
Annexe 1. Pietro Aretino à Guillaume Du Bellay, 25 août 1541
Annexe 2. Tombeaux poétiques de Guillaume Du Bellay
Annexe 3. Tombeau de Guillaume Du Bellay, cathédrale du Mans
DEUXIÈME PARTIE. Empreintes et fragments. Langey en ses Ogdoades
PROLOGUE : Des visages de Langey
CHAPITRE IV : Les Ogdoades au coeur d’une réflexion collective sur l’historiographie
Culture et formation de Langey
Dolet historiographe
Jean Du Bellay : fragments d’une histoire-jugement
Sleidan : le regard du juriste
Rabelais ou l’histoire véritable
Annexe. Sleidan, « Praefatio »
CHAPITRE V : Une révolution historiographique. Le Prologue des Ogdoades
«Diligence » et « discrétion » de l’historien-juge
« Hystoire » contre « croniques »
Langey : « prebiteur » ou « prerepteur » ?
Une féconde indétermination générique
Annexe. Guillaume Du Bellay, Prologue des Ogdoades
CHAPITRE VI : Ulysse historien. La mise en oeuvre du projet des Ogdoades
«Débattre les causes et motifs des choses »
Les fragments latins : petites fautes et grands effets
L’Epitome : la raison dans le mythe
Les fragments français : comment le « feu » vient aux princes
L’expression du jugement des acteurs de l’histoire
Conseils précipités, conseils mesurés
Colères et expostulations
Paroles aux princes
Mémorialiste, avocat ou historien du roi ? La toile de Langey
« Ces memoires » : Langey, Je, Moi et la famille
La vérité des situations, ou la prudence vive
Haine, faveur et franchise
TROISIÈME PARTIE. L’art et l’inconvénient de « se mêler d’histoire »
PROLOGUE : Après les Ogdoades
CHAPITRE VII : Troubles dans les genres historiques
Développements de la méthode
L’ombre de Langey, dans celle de Commynes
Infortunes de Paul Jove
Fortunes de Langey
« Ce temps calamiteux des guerres civiles »
Les Du Bellay en une paix « Malassise »
Monluc : métamorphose d’une « remonstrance » en « commentaires »
Contours génériques et sociaux des Mémoires d’épée
Genres, limites, transgressions
Le regard de l’historien-juge
Histoires de famille
Annexe. Anonyme, Martin Du Bellay Seigneur de Langey preste serment de Chevalier de St Michel en 1555
CHAPITRE VIII : Ordre et désordres dans l’écriture du « commentaire »
« Le vent et la tourmente vint » : conseils et « hazards » de la guerre dans les Mémoires de Martin Du Bellay
La représentation des conseils : de la prudence à l’effroi
« Mais autrement en advint » : défaites et mauvaise fortune
L’écriture du désordre
Les voies de la vérité dans les Commentaires de Monluc
Le discours du professionnel : une question de maîtrise
À César, ce qui est à César : le discours sur les causes dans les Commentaires
Le bûcher des vanités : stratégies rhétoriques et ethos du parrhèsiaste
CHAPITRE IX : « Faits et dits » de soldats. La militarisation de l’histoire-jugement
Les « dits », ou l’éloquence de l’épée
La conformité du style au caractère
Les « dits » militaires
Les « petits faits », ou les limites de la prudence
Prudences bornées
Batailles et détails
À qui s’adressent les Mémoires et les Commentaires ?
ÉPILOGUE : Montaigne, « lecteur studieux et diligent » de Langey
Les Essais, l’histoire-jugement sans l’histoire
Du discours sur l’histoire à « l’histoire de ses moeurs et actions »
Le refus d’écrire l’histoire contemporaine
L’ombre de Langey dans les Essais
Montaigne vs. Langey : expérience et parrhêsia
Montaigne vs. Bodin : comment se mêler d’histoire sans être un « excellent historien »
Un emprunt au Prologue des Ogdoades dans les Essais (I, 5)
La « discretion » de Montaigne, ou comment se passer des « effets »
Des « effets » aux Essais
Juger les hommes : bassesse et excellence de la « discretion » montaignienne
«Comme un voisin, comme un arbre »
CONCLUSION: L’histoire au futur
Un « moment Guillaume Du Bellay » : le mythe du bon conseil sans effets
«Dire sur ce qui peut advenir »
Moi ou Je
Le poids des circonstances
BIBLIOGRAPHIE
Sources primaires
Sources secondaires
INDEX
La littérature renaissante accorde une place forte à l’histoire-jugement, soit l’histoire écrite du point de vue de ses acteurs, qui mêle témoignage et commentaire, méditation humaniste sur la fortune et réflexion politique sur les conseils et leurs effets. L’entourage de François Ier espéra que son règne serait ainsi raconté par un Thucydide ou un César français, rôle qui échut à Guillaume Du Bellay, seigneur de Langey (1491-1543).
Si ses Ogdoades inachevées furent le fruit d’une réflexion collective (associant Rabelais, Jean Du Bellay, Sleidan), elles sont pourtant profondément originales, comme le révèle l’analyse du Prologue (ici édité) et des fragments des Ogdoades. Leur influence se donne à lire chez Bodin et, plus encore, chez Martin Du Bellay et Blaise de Monluc, tous héritiers de la méthode de Langey. L’ombre de Guillaume Du Bellay s’étend enfin sur les Essais de Montaigne qui, tout en refusant d’écrire l’histoire, la commente en « diligent lecteur » – selon le mot de Langey.