Le 22 octobre 1781 Marie Antoinette mit au monde un enfant mâle. Le sentiment d’unité créé par cet heureux événement se dissipa rapidement pour révéler les grandes difficultés qui affligeaient le pays. Les divisions religieuses se poursuivirent. La condition des pauvres était très dure. Profondément touché de leur misère, Parmentier poursuivait ses efforts pour découvrir de nouvelles sources de nourriture à leur intention. En dépit des difficultés de l’époque, la vie culturelle conservait toute sa vitalité. Les traductions d’ouvrages de langue anglaise demeuraient nombreuses et on comptait un nombre de traductions de l’allemand supérieur à celles du passé. Et l’ouvrage influent de Mesmer, Mémoire sur la découverte du magnétisme animal, parut en 1779. Rousseau et Voltaire continuaient de retenir l’attention publique. La Collection complète des œuvres de Rousseau fut publiée en 1780-1781 et ses Œuvres posthumes en 1781. Le panégyrique de Voltaire était le sujet du prix de l’Académie française en 1779 et, en 1781, on annonça une souscription pour la publication de ses Œuvres complètes. Ce projet fut dénoncé au Parlement de Paris par Eprémesnil. Il fut aussi condamné sans réserve par Machault, évêque d’Amiens, et par Le Franc de Pompignan, archevêque de Vienne. Au delà des frontières de France, il se passait d’importants événements. De sérieuses discordes avaient cours dans la république de Genève. Cependant, ce fut avant tout la Révolution américaine qui retint l’attention publique en France.