Après le premier volume paru en 1995 sur l’épigraphie des colonies eubéennes, ce livre a pour objet la présentation des monuments écrits des colonies achéennes de Grande Grèce, dont les plus anciennes furent fondées par les œcistes venus du nord du Péloponnèse, à la fin du viiie siècle av. J.-C. Même si les «textes» achéens sont attestés à une date plus tardive que les documents des colonies eubéennes, le dénominateur commun de ces inscriptions archaïques est un alphabet unique caractérisé par une combinaison de ductus plus anciens que ceux des colonies eubéennes. Le lecteur constatera avec regret que des cités au passé aussi prestigieux que Sybaris ou Crotone, sa rivale, n’ont pas livré une documentation épigraphique à la hauteur de leur renommée. Tant s’en faut! L’enfoncement inexorable des ruines de Sybaris dans la plaine alluviale du Coscile nous a sans doute dérobé à tout jamais les monuments d’une cité capable d’aligner 300 000 hommes face à Crotone en 510 av. J.-C.!
Débutant avec les célèbres statères incus, le monnayage des cités achéennes est en revanche aussi précoce qu’abondant et les légendes de ces pièces méritaient incontestablement de figurer dans ce livre puisque ce sont souvent les seuls vestiges d’une épigraphie civique. Les documents privés ressortissant à la sphère religieuse occupent ici une place d’autant plus importante que ce sont des inscriptions qui ont souvent permis d’identifier les ruines au milieu desquelles elles ont été trouvées.