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En 1297, la chancellerie du roi Jacques II d'Aragon enquête contre les usuriers. L'influence papale, la clameur populaire, le développement de l'administration judiciaire favorisent des procédures qui corrigent les taux d'intérêts immodérés. Témoins et accusés narrent les petits faits omis dans les autres sources, et décrivent des pratiques créditrices avec lesquelles tous jouent sans complexe, jusqu'à la faillite. Parce qu'il naît d'une crise de la confiance, le procès démontre combien les qualités humaines sont une valeur primordiale sur les marchés. Les hommes d'affaires, plus souvent chrétiens que juifs, doivent respecter une norme qui place l'équité au coeur de la cité. Cette étude d'histoire économique ouvre la voie à une histoire des juifs « désenclavée » et réhabilite l'usure. Alors que balbutie le stéréotype qui transforme le juif en usurier, les prêteurs issus de la communauté hébraïque se révèlent dignes de foi et membres du corps politique.