Littérature
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Quêtes entravées d’un objet d’amour fuyant, déni du statut sacré attribué au poète, refus de la modernité sociale: à différents niveaux, l’expérience du deuil traverse et oriente la démarche littéraire de Gérard de Nerval. Une poétique du deuil à l’âge romantique expose comment thèmes et formes de l’œuvre répondent à la question centrale de la finitude. Hanté par une perte indéfinie, l’écrivain procède par deux voies apparemment opposées: la première, fondée sur le langage poétique, entend compenser la privation éprouvée en donnant figure – dans le discours versifié – à un subtil jeu d’inflexions vocales; la seconde en revanche se déploie à travers les récits et les nouvelles qui, tout en faisant état de pertes symboliquement irréductibles, sont appelés à conférer une forme poétique plus libre à la prose. Associant lecture thématique, approche psychocritique et poétique historique, Dagmar Wieser montre comment l’œuvre nervalienne devient lexpression fertile d’un conflit d’intentions. C’est la dialectique entre l’aveu et le déni d’un deuil subi dès l’enfance qui octroie au processus de la création tout son dynamisme.
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