Renaissance
-
Table des matières
PRÉFACE
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION
PROLÉGOMÈNES. LA VIE ET LES OEUVRES DE JACQUES CUJAS
VIE DE JACQUES CUJAS
I. Jacques Cujas avant l’enseignement
§1 : Les origines
A. Éléments sur la famille Cujeus
1. La provenance géographique
2. L’appartenance sociale
B. Éléments sur l’enfance de Jacques Cujeus
§2 : Les études
A. La formation scolaire
1. Les humanités
2. Les études de droit
B. La formation personnelle
II. L’enseignement de Jacques Cujas
§1 : Les professorats de l’affirmation
A. Le conflit de l’ascension : de Toulouse au départ pour Bourges
1. Le cours libre d’Institutes à Toulouse (1547 – oct.1554)
2. L’affaire Cujas
3. Le professorat de Cahors (oct. 1554 – été 1555)
B. L’ascension dans les conflits : de l’arrivée au retour à Bourges
1. Le premier professorat de Bourges (sept. 1555 – été 1557)
2. Le premier professorat de Valence (janv. 1558 – nov. 1559)
§2 : Les professorats de la renommée
A. De la reconnaissance à la prééminence : Bourges et Turin
1. Le deuxième professorat de Bourges (nov. 1559 – été 1566)
2. Le professorat de Turin (oct. 1566 – août 1567)
B. La reconnaissance de la prééminence : les derniers professorats
1. Le second professorat de Valence (sept. 1567 – juin 1575)
2. Le troisième professorat de Bourges (juin 1575 – 4 oct. 1590)
III. Jacques Cujas en dehors de l’enseignement
§1 : Les charges extra-universitaires
A. Les charges judiciaires
1. Conseiller au parlement de Grenoble
2. Conseiller au présidial de Bourges
B. Les charges « politiques »
1. Conseiller du duc de Savoie
2. Conseiller du duc d’Alençon
§2 : La vie personnelle
A. La famille de Jacques Cujas
1. Le premier mariage
2. Le second mariage
B. La religion de Jacques Cujas
1. L’hypothèse du protestantisme
2. La thèse d’une « sensibilité religieuse d’entre-deux »
OEUVRES DE JACQUES CUJAS
I. Jacques Cujas éditeur
§1 : La quête des sources
§2 : L’édition de sources
A. Les éditions simples
1. Les compilations jurisprudentielles pré-justiniennes
2. Le Code Théodosien
3. Le droit byzantin post-justinien
B. Les éditions glosées ou commentées
1. Les sources pré-justiniennes
2. Les sources justiniennes
3. Les sources post-justiniennes
II. Jacques Cujas édité
§1 : La vigueur des éditions parues du vivant de Jacques
Cujas
A. Les multiples rééditions
B. Les premiers recueils d’oeuvres intégrales
§2 : La vitalité des éditions posthumes
A. Les éditions antérieures à celle de Fabrot
B. Les éditions de référence
1. L’édition de Fabrot (Paris, 1658)
2. Les éditions italiennes du XVIIIe siècle (Naples, 1722-1727 ; Naples, 1758 ; Venise-Modène, 1758-1783)
C. Les éditions du XIXe siècle
PREMIÈRE PARTIE. L’HUMANISME JURIDIQUE DE JACQUES CUJAS
CHAPITRE PREMIER. LA POURSUITE DE LA CRITIQUE HUMANISTE
Section I. Une position nuancée à l’égard de la doctrine antérieure
§1 : L’utilisation généralisée mais critique des glossateurs
A. La Grande glose comme base de travail
1. Le recours constant à la glose
2. La défense du travail des glossateurs
B. Le dépassement de la Grande glose
1. Les différences de méthode
2. Les critiques répétées
§2 : L’utilisation limitée et critique des commentateurs
A. Une prise en considération variable
1. La relative importance de Bartole
2. L’effacement des autres commentateurs
B. Une critique mesurée
1. Attaques et analyses divergentes
2. Louanges et analyses partagées
Section II. Une position distinctive au sein de la doctrine humaniste
§1 : La place de Jacques Cujas parmi les méthodes de l’humanisme
A. L’humanisme juridique de Jacques Cujas face à la diversité des courants méthodologiques
1. Le courant historiciste
2. Le courant systématiste
3. Le courant des praticiens
B. L’humanisme de Jacques Cujas à travers ses références littéraires et philosophiques
1. La culture classique de Jacques Cujas
2. L’éclectisme de Jacques Cujas
§2 : L’opinion de Jacques Cujas sur les juristes humanistes
A. Les prises de position « scientifiques »
1. Des analyses partagées
2. Des analyses rejetées
B. Les prises de position polémiques
1. La critique de ses adversaires
2. La louange des partisans de sa méthode
Conclusion du chapitre
CHAPITRE 2.. LAPOGÉE DE L’HUMANISME HISTORICISTE
Section I. Le rétablissement du texte
§1 : La critique externe
A. Les sources latines
1. Les différentes versions du corpus juris civilis
a. La place particulière de la Florentine
b. Les variantes manuscritest imprimées
2. Les autres sources juridiques
3. Les sources littéraires
B. Les sources grecques
1. La correction des textes latins
2. La reconstitution des textes grecs
§2 : La critique interne
A. La forme du droit
1. Le critère stylistique
2. Le critère grammatical et orthographique
B. Le fond du droit
1. Le critère historique
2. Le critère logique
§3 : La critique nuancée du travail de Tribonien
A. Le rejet des interpolations
1. L’opinion de Jacques Cujas
2. Les excès de certains humanistes
B. Le rejet d’une condamnation systématique
1. La défense du travail du compilateur
2. L’existence de modifications non triboniennes
Section II. Le rétablissement du contexte
§1 : Une nouvelle méthode fondée sur l’Histoire
A. La reconstitution des oeuvres classiques
1. Le plan historique de l’ouvrage
2. Le sens historique des fragments
B. La détermination de la logique du corpus juris civilis
1. La justification du plan des compilations
2. Les limites du plan des compilations
§2 : Une interprétation rénovée par l’Histoire
A. Un bouleversement : l’interprétation historico-exégétique du droit romain
1. L’analyse historique comme référentiel interprétatif
2. L’analyse exégétique complémentaire
B. Une technique novatrice de conciliation des contradictions : l’analyse historique du corpus juris civilis
1. La conciliation par l’histoire du droit romain
2. La conciliation par la critique historique des textes
Conclusion du chapitre
CONCLUSION DE LA PARTIE
SECONDE PARTIE. LA PRATIQUE JURIDIQUE CHEZ JACQUES CUJAS
CHAPITRE PREMIER. LE DROIT DES SUCCESSIONS EN PRATIQUE
Section I. Le recours axiomatique au droit romain
§1 : L’exemple de la succession testamentaire
A. La validité du testament
1. Les témoins
2. Le cas particulier des militaires
B. La désignation des héritiers
1. L’institution d’héritier
2. Les substitutions
§2 : L’exemple des legs et fidéicommis
A. La portée des legs et fidéicommis conditionnels
1. Cas d’un legs conditionnel
2. Cas d’un fidéicommis conditionnel
B. La transmission des legs et fidéicommis
1. Cas de transmission d’un legs
2. Cas de transmission d’un fidéicommis
Section II. Le recours nécessaire à des sources complémentaires et concurrentes
§1 : Les dispositions successorales du « droit français »
A. Les coutumes du royaume
1. Force des coutumes successorales
a. Face au droit romain
b. Face à une convention privée
2. Exemples d’application de coutumes successorales
B. La législation royale
1. L’insinuation d’une donation à cause de mort
2. Les dispositions testamentaires au profit d’un tuteur ou d’un curateur
3. L’étendue des substitutions fidéicommissaires
§2 : Les successions en droit féodal
A. Le régime exposé par Jacques Cujas
1. La détermination de l’héritier
2. La concurrence entre héritiers
B. Les cas pratiques résolus par Jacques Cujas
1. Le droit applicable à une dévolution testamentaire de biens nobles
2. L’étendue de la liberté testamentaire à l’égard d’une succession féodale
§3 : Le cas particulier d’une succession de droit public
A. Le risque de vacance du trône de Portugal
B. Les solutions proposées par Jacques Cujas
1. Les droits de proximité et de représentation
2. La loi salique et la création d’un nouveau roi
3. L’adoption d’un héritier au trône
Conclusion du chapitre
CHAPITRE 2.. LE DROIT FÉODAL, ENTRE PRATIQUE ET CRITIQUE HISTORIQUE
Section I. L’analyse historique du fief
§1 : Les fondements romains
A. Le rejet de la théorie médiévale du domaine divisé
1. La théorie pratique des commentateurs
2. La critique romaniste de Jacques Cujas
B. L’adoption d’une définition romaine du fief
1. Le débat sur l’origine du fief
2. Le fief comme usufruit
§2 : Les transformations pratiques ultérieures
A. Un usufruit avec charges
1. Fief, noblesse et obligation militaire
2. Fief, fidélité et obligations pécuniaires
B. Un usufruit héréditaire
1. De la concession à temps à la concession à vie
2. La concession de l’hérédité
Section II. Les pratiques de dessaisissement du fief
§1 : Le dessaisissement volontaire : la vente du fief
A. Le droit de cession
1. Un usufruit cessible
2. La situation de l’acquéreur
B. Les droits de retrait
1. Le retrait lignager
2. Le retrait féodal
§2 : Le dessaisissement forcé : la perte du fief
A. Les causes de la saisie
1. La négation de la foi
2. La rupture de la foi
B. La procédure de la saisie
1. L’action du seigneur
2. La défense du vassal
Conclusion du chapitre
CONCLUSION DE LA PARTIE
CONCLUSION
ANNEXES
1. Les oeuvres de Jacques Cujas
1.1. Dates de publication des ouvrages et Dates des cours
publiés
1.2. Table de concordance des tomes des éditions de référence.
1.3. Découpage de l’édition de Prato, 1836-1844
1.4. Découpage de l’édition de Prato, 1859-1871 et Turin-
Paris, 1874
1.5. Tableau de présentation synthétique des ouvrages de Jacques Cujas
2. Les références citées par Jacques Cujas
2.1. Tableaux généraux
2.1.1. Auteurs cités par Jacques Cujas : Tableau général par ordre alphabétique
2.1.2. Auteurs cités par Jacques Cujas : Tableau général par nombre de références
2.2. Regroupement par période
2.2.1. Auteurs de l’Antiquité cités par Jacques Cujas
2.2.2. Auteurs du Moyen Âge cités par Jacques Cujas
2.2.3. Auteurs des Temps modernes cités par Jacques Cujas
2.3. Regroupement par activité
2.3.1. Les juristes cités par Jacques Cujas
2.3.1.1. Tableau général des juristes cités par Jacques Cujas
2.3.1.2. Les glossateurs cités par Jacques Cujas
2.3.1.3. Les commentateurs cités par Jacques Cujas
2.3.1.4. Les juristes humanistes cités par Jacques Cujas
2.3.1.5. Les juristes byzantins cités par Jacques Cujas
2.3.2. Les références extra-juridiques de Jacques Cujas
2.3.2.1. Agronomes, Botanistes et Naturalistes cités par Jacques Cujas
2.3.2.2. Architectes cités par Jacques Cujas
2.3.2.3. Astronomes et Géographes cités par Jacques Cujas
2.3.2.4. Écrivains chrétiens et Théologiens cités par Jacques Cujas
2.3.2.5. Écrivains cités par Jacques Cujas
2.3.2.6. Grammairiens et Philologues cités par Jacques Cujas
2.3.2.7. Historiens cités par Jacques Cujas
2.3.2.8. Hommes politiques et Hauts fonctionnaires cités par Jacques Cujas
2.3.2.9. Humanistes cités par Jacques Cujas
2.3.2.10. Imprimeurs et Éditeurs cités par Jacques Cujas
2.3.2.11. Mathématiciens cités par Jacques Cujas
2.3.2.12. Médecins cités par Jacques Cujas
2.3.2.13. Panégyristes cités par Jacques Cujas
2.3.2.14. Philosophes cités par Jacques Cujas
2.3.2.15. Poètes et Fabulistes cités par Jacques Cujas
2.3.2.16. Rhéteurs et Orateurs cités par Jacques Cujas
2.3.2.17. Traducteurs cités par Jacques Cujas
2.4. Regroupement par langue / nationalité
2.4.1. Auteurs de langue latine cités par Jacques Cujas
2.4.2. Auteurs de langue grecque cités par Jacques Cujas
2.4.3. Auteurs allemands cités par Jacques Cujas
2.4.4. Auteurs bataves cités par Jacques Cujas
2.4.5. Auteurs britanniques cités par Jacques Cujas
2.4.6. Auteurs espagnols cités par Jacques Cujas
2.4.7. Auteurs français cités par Jacques Cujas
2.4.8. Auteurs italiens cités par Jacques Cujas
2.4.9. Auteurs d’une autre langue ou nationalité cités par Jacques Cujas
3. Généalogie simplifiée des prétendants à la Couronne de Portugal en 1580
BIBLIOGRAPHIE
I - Sources
Sources manuscrites
Archives départementales de la Haute-Garonne
Série B : Cours et juridictions
Série E : Féodalité, Communes, Bourgeoisie, Familles, Notaires
Série H: Archives ecclésiastiques
Archives municipales de Bourges
Série AA : Actes constitutifs et politiques de la commune.
Série BB : Administration communale
Série GG: Cultes, Instruction, Assistance publique
Archives municipales de Toulouse
Série AA : Actes constitutifs et politiques de la commune.
Série CC : Cadastre, Impôt, Comptabilité
Série HH: Agriculture, Industrie, Commerce
Archives nationales
Registre du parlement de Paris
Bibliothèque nationale de France
Fonds latin
Fonds français
Fonds Dupuy
Fonds Baluze
Nouvelles Acquisitions Françaises
Sources imprimées
Jacques Cujas
Droits romain et canonique
Droit byzantin
Législation
Doctrine juridique
Autres sources imprimées
II -Études
INDEX DES MATIÈRES
INDEX DES NOMS DE LIEUX
INDEX DES NOMS DE PERSONNES
INDEX DES SOURCES JURIDIQUES
Sources romaines et canoniques
Sources « françaises »
-
Après la révolte des Ciompi en 1378, la société florentine, pour qui la compétence politique est un savoir transmis de père en fils, a élaboré un ordre des générations qui exalte la sagesse des vieillards et écarte les jeunes gens de la scène politique. A la fin du siècle suivant, le dominicain Jérôme Savonarole explique aux Florentins que pour échapper aux fléaux divins incarnés par l’armée française de Charles VIII, ils doivent se détourner du modèle constitué par leurs ancêtres et imiter leurs enfants, qui ont compris le projet moral et politique de Dieu pour la cité. Sa prédication bouleverse suffisamment la hiérarchie des âges de la vie pour que la génération de la guerre, formée à la vie politique après 1494, voie dans les jeunes gens les médecins d’une cité que leurs aînés ont rendue malade par leur incapacité à s’adapter aux circonstances, leur sélection erronée des dirigeants et leur refus de confier les armes aux citoyens. Entre 1527 et 1530, le salut de la cité leur sera même confié.
-
Table des matières
Préface
C. Le Blanc et L. Simonutti
INTRODUCTION
Philosophie, traduction, histoire
C. Le Blanc
Renaissance, Contre-Réforme et Siècle des Lumières : tradition et traduction
M. Vittori
DU TEXTE A LA PENSÉE
Les réflexions humanistes sur la traduction
Humanisme et traduction durant la Contre-Réforme - Girolamo Catena
S.U. Baldassarri
Luther et la germanisation de la Bible
I. Ferron
Ronsard, apologiste de la liberté de traduire
J.-K. Sohn
Les traductions humanistes
Ficin traducteur de Psellus
F. Dell’Omodarme
La Boétie et Montaigne : La Mesnagerie de Xénophon et la « légende socratique »
R. Ragghianti
Montaigne traducteur de Sebond
N. Panichi
Jean Calvin et l’hébreu
M. Engammare
La version hébraique abrégée des Voyages de Jean de Mandeville réalisée par Yohanan Alemanno
F. Lelli
Le De interpretatione de Pierre-Daniel Huet : entre tradition humaniste et critique scripturaire
A. Del Prete
La question de l’auteur/traducteur
Marsile Ficin traducteur de lui-même. Le cas de Christiana Religione
G. Bartolucci
« Politique » dans la terminologie latine de Jean Bodin, auteur des Six livres de la République (1576)
M. Turchetti
« Voces propter res, non res propter voces ». Campanella traducteur de lui-même
G. Ernst
Thomas Hobbes traducteur de lui-même. Les deux versions du Leviathan et les deux procès, du roi et des régicides
M. Turchetti
TRADUIRE LA PHILOSOPHIE
La langue comme outil philosophique
Nāṣir-e Khosrow traducteur des Ikhwān al-Ṣafā’ ?
C. Baffioni
Comenius et le débat sur la langue universelle
A. Cagnolati
Philosophie, magie de la parole, encyclopédie : la Tipocosmia d’Alessandro Citolini
G. Dragnea Horvath
L’art philosophique de la traduction
Les traductions de Machiavel en Angleterre
L. Simonutti
« Aller au fond des pensées ». Giordano Bruno et les traductions
S. Bassi
L’instruction des princes dans l’Europe du XVIIe siècle : la traduction italienne (1677) des écrits pour le prince de La Mothe Le Vayer
L. Bianchi
Sorbière traducteur de Hobbes : l’irruption du politique en traduction
F. A. Cappelletti
Les Platoniciens de Cambridge traducteurs
J.-L. Breteau
Le cas Descartes
Les mots et les pensées. Sur la première traduction latine du Discours de la Méthode
M. Spallanzani
Descartes : traduction, vérité et langue universelle
G. Belgioioso
Descartes et la traduction latine de la morale par provision
L. Delia
La part de Descartes dans la traduction de ses oeuvres : Du Discours de la Méthode a la Dissertatio de Methodo
D. Donna
Spinoza « traducteur » des Principia philosophiae cartesii
C. Santinelli
Traduction et théorie du langage : pratique de la traduction
Verbum sermo ratio. Lectures hétérodoxes du logos de Jean entre les XVIIe et XVIIIe siècles
S. Brogi
Leibniz et la traduction universelle
M. Favaretti Camposampiero
Théorie du langage et philosophie de la traduction chez Christian Wolff
M. Favaretti Camposampiero
Traduction et théorie du langage chez Locke
J.-M. Vienne
Locke traducteur de Nicole : Of the Weaknesse of Man
L. Simonutti
Vico, traducteur de Le Clerc
F. Lomonaco
VERS UNE PHILOSOPHIE DU TRADUIRE : HERMÉNEUTIQUE ET CRITIQUE
Traduction et tradition
Les Epistola pseudo-hippocratiques. Entre traduction, tradition et translation
P. Schiavo
Lucrèce en Angleterre. Echos et traductions du poème lucrétien au XVIIe siècle en Angleterre
D. Pfanner
L’image de l’islam au XVIIIe siècle entre érudition et vulgarisation. Notes sur la traduction française du De religione mahommedica d’Adriaan Reeland
R. Minuti
Antiquité, modernité, traduction
Terrible merveille
E. Barilier
Une Antiquité controversée et diversement adaptée : l’Ars poetica d’Horace dans les commentaires et la poétique des XVIe et XVIIe siècles
S. Richter
Vers la modernité
La question de l’équivalence dans la traduction
F. Ervas
Vingt ans après : Alexander von Humboldt se réécrit et se traduit lui-même
S. Poggi
Wilhelm von Humboldt et le paradigme de la traduction
I. Ferron
INDEX des noms
S'interroger sur le point de vue du traducteur, dans la mesure où le sens produit en dépend, représente une démarche essentielle de l'étude de la pratique de la traduction. En effet, Nietzsche n'a pas lu Epicure comme Gassendi, Avicenne n'entendait pas Aristote comme Heidegger. La place du lecteur dans un espace-temps donné est fondamentale pour l'interprétation du sens d'un énoncé. L'Histoire apparaît ainsi comme ce qui définit une communauté ou une séparation d'univers et de discours, entre l'auteur et son lecteur.
Traduction et Histoire vont de pair au niveau théorique, et s'il est une chose qu'enseigne l'étude de l'histoire des traductions, c'est que la pluralité des lectures l'emporte toujours sur l'unité sémantique d'un texte. La nécessité de retraduire encore et encore certaines œuvres met clairement en évidence ce phénomène.
Si l'une des questions théoriques essentielles de la traduction est de s'interroger sur le sens des énoncés, question pressante en philosophie, il faut, pour comprendre ce qu'est traduire, inscrire la réflexion dans l'Histoire, mettre à jour et rendre intelligible le lien originel entre la question du sens des énoncés et celle de ses variations dans le temps. Cet ouvrage, contenant une quarantaine de contributions traitant de projets de traduction des XVIe-XIXe siècles, à partir du grec, du latin, de l'hébreu, de l'arabe, du français ou de l'italien, s'y engage.
Dans une large mesure, le travail des traducteurs, tant d'un point de vue philosophique qu'historique, a contribué à former la personnalité de l'Occident. Par rapport au texte original, la traduction parfois adoucit les traits, parfois les charge, parfois exagère une expression ou en atténue une autre, semblable en cela aux travestissements des fêtes ; car la lecture est une fête : elle l'a été de la Renaissance aux Lumières, et la traduction, elle, fut à maints égards le visage même de plusieurs auteurs. En une formule, elle fut souvent le masque de l'écriture.
-
Table des matières
Denis BJAÏ et François ROUGET, Introduction
Première partie
Stratégies éditoriales et création poétique
Michèle CLÉMENT, Les poètes et leurs libraires au prisme du privilège d’auteur au XVIe siècle : la proto-propriété littéraire
Isabelle PANTIN, Innovation poétique, innovation typographique : comment penser un synchronisme ?
Jean BALSAMO, Les libraires du Palais et les poètes (1530-1610)
François ROUGET, Philippe Desportes et ses libraires
Deuxième partie
« La Pléiade » et ses libraires
Geneviève GUILLEMINOT-CHRÉTIEN, Ronsard, Baïf et la veuve Maurice de La Porte : une nouvelle présentation du recueil poétique
Daniel MÉNAGER, Ronsard, Henri Estienne et Anacréon
Emmanuel BURON, La pratique du pème liminaire comme analyse pragmatique de l’acte
éditorial : Jodelle, Etienne Groulleau et André Wechel
Troisième partie
Poètes de province et ambitions éditoriales
Denis BJAÏ, Un imprimeur orléanais de la Renaissance et « ses » poètes : autour d’Eloi Gibier (1551-c. 1587)
Nicolas DUCIMETIÈRE, Coups d’essai : les étudiants poètes et leurs imprimeurs-libraires dans la seconde moitié du XVIe siècle
Anne RÉACH-NGÔ, Des Trésors poétiques à la Renaissance ? L’ambition éditoriale du Trésor immortel de Jacques Sireulde
Christine BÉNÉVENT, Auger Gaillard : les tribulations d’un poète en quête de libraire(s)
Quatrième partie
Les libraires lyonnais et leurs poètes
François RIGOLOT, D’un libraire l’autre : Marot, de Tory à Dolet via Montmorency
Mireille HUCHON, Jean de Tournes et ses poetrices
Elise RAJCHENBACH-TELLER, Charles Fontaine : le poète et ses imprimeurs-libraires
Cinquième partie
Les poètes chrétiens et leurs libraires
Max ENGAMMARE, Théodore de Bèze poète et ses imprimeurs
Véronique FERRER, Entre La Rochelle et Genève : les poètes protestants et leurs imprimeurs (1560-1610)
Yvonne BELLENGER, Du Bartas et ses libraires
Alain CULLIÈRE, Les éditeurs des Dévots élancements du poète chrétien d’Alphonse de Rambervillers (1602-1617)
Sixième partie
Poètes humanistes et transmissions éditoriales
Michel MAGNIEN , Vascosan éditeur de Guillaume Du Mayne (1556)
Philippe DESAN, La Boétie poète et ses deux éditeurs : Federic Morel et Montaigne
John NASSICHUK, L’oeuvre latin de Jean Rouxel et le monde de l’édition en Normandie
Index nominum
Comment le poète français du XVIe siècle, à Paris, à Lyon ou dans d’autres villes de l'espace francophone, choisit-il son libraire ou son imprimeur ? Pourquoi en change-t-il et fait-il parfois appel, successivement voire simultanément, à plusieurs d’entre eux? Quelles relations (contractuelles, financières, intellectuelles) le lient à ces hommes et femmes du livre ? Quel parti les uns et les autres tirent-ils du privilège exhibé en page de titre, mais dont l'extrait ne se retrouve pas toujours à l’intérieur de l'ouvrage ? Quelles logiques guident l’auteur pour diffuser au mieux sa production et lui ménager la plus large réception possible ?
Telles sont quelques-unes des questions qu’à la faveur d’un colloque tenu à Orléans, en juin 2013, se sont posées une vingtaine de spécialistes de la poésie française et néo-latine de la Renaissance, pour mieux comprendre les stratégies éditoriales mises en œuvre et éclairer les relations complexes, implicites voire conflictuelles qui unissaient alors le poète et son libraire... avant parfois de les séparer.
-
Table des matières
Préface de Gérald Chaix
Introduction
Marginalité, société, hérétiques : les anabaptistes – Une ville d’Empire et deux duchés dans la Réforme – L’enquête
Chapitre premier. L’hérésie, un moyen d’exclusion
Linvention de l’hérésie – De l’hérésie au crime – La loi de l’Empereur – La supériorité territoriale, un motif d’exclusion
Chapitre II. Pasteurs et brebis, autorité et sujets
L’indulgence des pasteurs – Le développement d’unepolitique propre aux États territoriaux – La « faillite » de l’autorité ?
Chapitre III. Voisins et concitoyens :
la pratique de la dénonciation
Désigner l’anabaptiste – Solidarités ordinaires et perturbation du consensus social – La défense des chrétiens
Chapitre IV. Des chrétiens comme les autres ?
Les pratiques des Frères en perspective – Le papier marbré des opinions religieuses – La dévotion sur les chemins de traverse
Chapitre V. Les assemblées rhénanes, des communautés locales aux réseaux internationaux
Réunions publiques et cercle restreint : dimensions de la Gemeinde – Nous et les autres, les voisins et les Frères : communauté locale et communauté supra-régionale – De Strasbourg à Amsterdam : inscription géographique des dissidents rhénans
Chapitre VI. Faire communauté
L’assistance aux rituel – Une culture commune ? – Le prédicant, autorité et lien
Chapitre VII. La dissidence dans la société : voisinages, milieux et complicités
Dispersion, concentration, cohésion – Occupation du territoire, microcosme et tolérance – Les milieux nobiliaires rhénans, facteur de cohésion de la dissidence religieuse
Chapitre VIII. Survivance et dissolution
Ceux qui partent et ceux qui restent – D’un groupe à l’autre – Mes enfants feront ce qu’ils voudront
Conclusion. La dissidence ordinaire
Bibliographie
Abréviations – Sources manuscrites – Instruments de travail – Sources éditées et imprimées – Littérature secondaire
Annexes
Méthodologie et sources – Avertissement sur la traduction
Index des noms de lieu et de personne
Noms de lieu – Noms de personne – Table des illustrations
-
-
Nicolas Bérauld (c. 1470- ap. 1545) a joué un rôle très important dans le développement de l’humanisme parisien, au début du XVIe siècle. Il n’était pas, comme ses amis et modèles Erasme et Guillaume Budé, un penseur épris de spiritualité ou un « militant politique », mais un juriste savant, un philologue infatigable, un professeur enthousiaste, érudit et fin ; il fut même un imprimeur actif. Il œuvra, aux côtés de l’éditeur Josse Bade, à publier et commenter des textes fondamentaux pour l’élaboration d’une Renaissance française, à transmettre des théories de l’écriture et du savoir, héritées des Italiens, qui devaient réapparaître au milieu du siècle, sous la plume des membres de la Pléiade. Dans le présent volume, P. Galand reproduit, traduit et commente le cours important (praelectio et commentaire) que Bérauld donna en 1513 sur la silve Rusticus du grand humaniste italien Ange Politien (le cours fut édité en 1513, puis réédité en 1518 et 1519) ; cette praelectio en hexamètres dactyliques, d’une impressionnante érudition, avait introduit elle-même un cours de Politien sur les écrits géorgiques d’Hésiode, de Virgile et d’autres. Les annotations savantes et vivantes de Bérauld montrent que l’élite parisienne contemporaine savait parfois se hausser au niveau du Florentin, pour décrypter et goûter son langage poétique allusif. Grâce au commentaire de Bérauld, Rusticus eut un vif succès en France et connut encore une traduction française en 1550, par Guillaume Haudent.
-
Table des matières
Introduction
PREMIÈRE PARTIE: L’ÉVIDENCE DE LA VÉRITÉ
Chapitre premier : Que Dieu se montre seulement
« Nos ennemys ne pourront resister »
De l’ombre à la lumière
La rhétorique du peuple élu
Dans les rets de Satan
Sortir du silence
Une première expression politique
Le premier appel lancé aux princes protestants étrangers
Le premier engagement nobiliaire
Des Eglises unies, dans l’attente d’un signe
Les pasteurs au pouvoir
Le jugement de Dieu
Chapitre II : La genèse d’une conscience politique
Les hésitations des princes
Une fausse piste : l’indifférence de la reine mère
A la recherche d’un prince
Où le réformé se métamorphose en huguenot
Les ferments de la révolte
Les trois pôles de l’activisme réformé
« Une croisade de chevaliers errants »
Le spectre de la guerre civile
La première guerre des pamphlets
La multiplication des prises d’armes
Au bord du précipice
Chapitre III : La parole impuissante
Légalit© et providence
Le recours aux Etats généraux
Le réveille-matin de Guillot le songeur
Les signes précurseurs d’une victoire promise
L’embryon d’un parti
Une hydre politique
Le rôle politique des institutions ecclésiastiques
Le temps de requêtes
L’illusion de la réunion dogmatique
Aiguiser le glaive de l’esprit
La concorde impossible
La coexistence refusée
DEUXIÈME PARTIE: LA PAROLE ET LE GLAIVE
Chapitre IV : La révolte du parti de Dieu
« Pour le soutènement de la Religion et délivrance du Roy »
« Une petite mousche contre un grand elephant »
Prise d’armes politique et défense de la foi
Les mécanismes de la propagande condéenne
La mobilisation huguenote
Le soutien massif de la noblesse réformée
L’appel aux Eglises d’avril 1562
De l’argent et des troupes : le financement de l’effort de guerre
La création d’un système politique et militaire
Les prémices d’une organisation défensive
Un système confédéral « pour maintenir la pure doctrine de l’Evangille »
Chapitre V : La solidarité évangélique
Religion et sécurité : les ressorts du jeu diplomatique intra-protestant
La conscience aiguë d’une communauté d’intérêts
Soutien diplomatique et neutralisation militaire
Les ambitions anglaises
L’appel aux mercenaires
Hésitations évangéliques : le rôle décisif de Philippe de Hesse
La mission de François d’Andelot
Un projet de ligue protestante internationale ?
La frilosité helvétique
La mission de Madeleine de Mailly
L’intervention anglaise en France
Pour Dieu, l’Angleterre et Calais
« Affligé et triste, usque ad mortem »
La confiance brisée
Chapitre VI : Se résigner à la coexistence ?
Voix dissonantes, voies divergentes
La tentation d’Augsbourg
La paix de la discorde
Pragmatisme nobiliaire et idéalisme pastoral
Combattre en temps de paix
« Ceste divine providence »
Le recours à l’Histoire
L’arène politique
Une guerre inéluctable
Paix inachevée et haines irréductibles
Un parti devenu impuissante ?
La phobie du complot papiste
TROISIÈME PARTIE: LE SALUT PAR LES ARMES ?
Chapitre VII : La « cause generalle » au péril de la guerre
Prise d’armes préventive, guerre défensive
La réorganisation du parti
Le réveil du système politico-militaire huguenot
« Quand Israël hors d’Egypte sortit »
Pax certa, victoria integra, mors honesta
La Rochelle, capitale du parti huguenot
La mobilisation nobiliaire et la conduite de la guerre
Les « deniers de la cause »
« Pour la foy, pour la France et pour la liberté »
D’Orléans à La Rochelle, les conditions matérielles de la production pamphlétaire
La noblesse française, plutôt que l’étranger
La défense du Bien public
« Dieu veut régner »
Droit de résistance et contractualisation
Chapitre VIII : Dans l’oeil d’un cyclone européen
Les nouvelles voies de la diplomatie huguenote
Des équilibres fragiles
Londres et Heidelberg, au coeur de la diplomatie huguenote
Une « saincte alliance »
Initiatives huguenotes
La grande ambition de l’Electeur palatin
Elisabeth, Jean-Casimir et Wolfgang au secours des huguenots
Un appui militaire décisif
Le financement des troupes étrangères
Impasses diplomatiques
Chapitre IX : Le parti assassiné
Sous le signe de la méfiance
La victoire paradoxale des huguenots
Un parti uni et solidaire
« Un edict en papier n’est pas suffisant gage »
Le coup de poker néerlandais
L’échiquier européen recomposé
Le jeu des chaises matrimoniales
Quand Josias se mue en « Hérode sanglant »
Un crime politique
L’agonie d’un rêve
Conclusion
Sources et bibliographie
Index des noms de personnes
Index des figures bibliques
Table des tableaux et illustrations
-
Des Rime d’Amomo (1535) aux oraisons funèbres sur la mort de Henri IV (1610), les imprimeurs-libraires parisiens publient une centaine d’ouvrages en langue italienne. Cette production, élaborée pour l’essentiel par des Italiens de l’entourage royal et des italianisants français, illustre la protection que les rois de France, depuis François Ier, portaient aux lettres italiennes et la contribution de celles-ci à la célébration monarchique, à l’agrément de la vie mondaine, à l’élaboration des savoirs et des arts. Par ses auteurs, ses textes et ses thèmes, elle se distingue des livres en langue italienne publiés tant en Italie que dans d’autres centres éditoriaux, mettant en évidence l’originalité de l’italianisme de la cour de France au XVIe siècle. Cette production est recensée et décrite en détail pour la première fois, dans le cadre du projet de recherche franco-allemand Eurolab, consacré au développement et à la confrontation des langues vernaculaires au début de l’époque moderne.
-
Le Printemps d’Yver, œuvre unique de Jacques Yver, fut publié une trentaine de fois de 1572 à 1600, traduit en anglais dès 1580, et réédité une seule fois, en 1841, par P. Lacroix. La présente édition redonne à ce grand texte son état originel avec les variantes et corrections nécessaires, en même temps qu’elle restitue son auteur, mort à 24 ans peu avant la parution du Printemps. Sous Charles IX, pendant les guerres civiles, cinq jeunes gens se réunissent cinq jours dans un château poitevin autour d’une « dame », et racontent chacun une « histoire ». Décor, dialogues et récits assurent à l’entreprise romanesque un caractère plus homogène et complexe qu’il n’y paraît. Inspiré notamment par ce qu’ont écrit Ronsard et Belleau avant 1572, Yver lie étroitement prose et poèmes et invente une « belle langue » aux registres très variés, au service d’un ensemble savamment composé: il lui importait de livrer avec humour les doutes et les inquiétudes d’un jeune gentilhomme sur les hasards tragiques de l’amour, le suicide, l’amitié, la guerre, la géopolitique, préfigurant parfois Montaigne, son aîné. Par ses connaissances et ses goûts multiples, le Printemps contribue à créer une réflexion nouvelle sur les arts de représentation et les plaisirs de la musique et de la danse. Par ses intrigues et sa langue, l’œuvre sert durablement de modèle en France et en Angleterre.