Renaissance
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TABLE
Préface
CHAPITRE PREMIER
Des parties du corps, des humeurs et des sens
Richard Cooper
« Ad formam nasi cognoscitur ad te levavi » (Gargantua, chap. XL).
Rabelais à la Foire des Nez
Elsa Kammerer
Toute de miel. La Gargamelle de Johann Fischart (1575-1590)
Danielle Jacquart
Médecine ou/et alchimie : l’étrange régime d’Angelo de Aquila (1415)
Max Engammare
« Avoir les oreilles dressées à la Parole de Dieu ». L’ouïe chez Jean Calvin
Anne-Hélène Klinger-Dollé
Le corps du sage et la notion d’art (ars) dans la philosophie de Charles de Bovelles (1479-1567)
Sylvie Deswarte-Rosa
L’Adam mélancolique de Francisco de Holanda
Anne-Pascale Pouey-Mounou
Brocards, pastiches et mélanges : bas morceaux choisis des Epithetes de La Porte
CHAPITRE II
Des exercices physiques, de la guerre et des jeux
Jean-Louis Fournel
Le corps du soldat chez Machiavel
François Cornilliat
Le corps intermittent : Louis de La Trémoille entrevu par Jean Bouchet
Guy Bonhomme
La géométrie des chasses contre l’arithmétique des points dans le Trattato del giuoco della palla d’Antonio Scaino (1555)
Ginette Vagenheim
La représentation dissidente du corps à l’époque de la Contre-Réforme :
un dessin inédit de saint Jérôme par Pirro Ligorio (1512-1583)
CHAPITRE III
Des promenades, voyages et terres pérégrines
Jean Céard
De Budé à Aneau : lectures de l’Utopie de Thomas More
Nada Grujić
A la recherche de l’Arcadie ragusaine
Rosanna Gorris Camos
« Je và et vien par volontaire fuite » : La Savoye en bleu, en vert, en noir
Frank Lestringant
Faut-il expier la Renaissance ? L’ouverture anthropologique du XVIe siècle
Hope Glidden
La Renaissance de Gustave Flaubert
CHAPITRE IV
Des bêtes volatiles, marines et fabuleuses
Michel Jourde
Alectryomancie dans la basse-cour : une page du Discours oeconomique de Prudent Le Choyselat (1569)
Stephen Bamforth
Monstre, mer et merveille à la Renaissance
Didier Kahn
Les lectures alchimiques du roman de Perceforest et de la « beste glatissante»
CHAPITRE V
De la redécouverte des livres
Catherine Magnien-Simonin
Le dernier voyage de Jeanne d’Albret en 1572 (Jean de La Gessée, Recueil des Letres missives, Discours et Harangues familiaires, Paris, Jean de Lastre, 1579)
Jean Balsamo
Le frontispice des Essais (1588) : Montaigne et ses décors
CHAPITRE VI
Chansons et facéties
Henri Vanhulst
Comment, d’après une chanson anonyme de 1529, confondre une femme adultère
Marie-Alexis Colin
Ung hu, deux hu, troix hurons de villaige : jeux de corps, jeux de mots et jeux musicaux dans une chanson de Benedictus Appenzeller (1544)
Annie Coeurdevey
Janequin vs Fresneau : double attribution, double version du « joly jeu »
Frank Dobbins †
Notes sur Rémy Belleau et ses musiciens
CHAPITRE VII
Poètes et poésies
François Rigolot
Nomen, numen : jeux d’enfants dans quelques épitaphes joyeuses de Marot
Marine Molins
La traduction à bras-le-corps : fragments de l’Enéide par Du Bellay
Sylvie Thorel
Baudelaire « chétif »
Bibliographie des travaux de Marie Madeleine Fontaine
Index
Le volume Textes au corps se veut entièrement tourné vers une littérature aimée avant tout pour elle-même, dans sa densité vivante, et vers l’empoignade qui en résulte avec les mots, les lieux, les hommes de la Renaissance et leur existence concrète. Composé à l'initiative d'élèves, d'amis et d'admirateurs de Marie Madeleine Fontaine, il vise à illustrer, souligner et célébrer une recherche et un enseignement qui se sont très tôt attachés aux traces les plus humaines et contingentes des enthousiasmes et des embarras de nos auteurs, à travers le parti-pris omniprésent du plaisir, du corps, des sens, et donc aussi de la gaieté, du rire. Le fait d'envisager sans solution de continuité l’art de rimer et composer et l’art du saut, de la voltige ou de la chasse, par exemple, a permis de repousser les bornes de la littérature, érigeant celle-ci en art total, et la circulation des savoirs en une réalité harmonieuse et vivante que ce volume reflète, tant dans ses jeux de miroirs que dans ses lignes de fuite.
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La base de données GLN 15-16 consacrée aux éditions imprimées à Genève, Lausanne et Neuchâtel aux XVe et XVIe siècles est aujourd’hui achevée. Ce Short-Title Catalogue est pensé comme le compagnon de la version électronique. Il permet de figer un état du savoir, mais surtout nous offre la possibilité, grâce aux index réalisés, d’envisager de nouveaux champs de recherche. Ce livre dresse une carte qu’il nous convient d’explorer. Aux chercheurs maintenant de recréer des territoires : le premier, du point de vue de l’histoire des religions, le deuxième pour la typographie, un troisième pour l’histoire littéraire, un quatrième pour la discipline qu’il choisira ou inventera. Une postface nous décrit, du point de vue d’un usager souvent narquois, l’envers du travail bibliographique et la mutation des bibliothèques occidentales au cours des 50 années nécessaires à la réalisation de GLN.
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En cette année 1599, Bèze a quatre-vingts ans et quelques ennuis de santé, mais ne cesse de se soucier du sort des Eglises réformées d’Europe. Malgré l’entrée en vigueur de l’Edit de Nantes signé l’année précédente, malgré la guerre de l’empereur contre les Turcs et la résistance des Pays-Bas face à l’Espagne, la Contre-Réforme est en marche un peu partout, provoquant chez Bèze des réflexions apocalyptiques. La situation des Eglises suisses est cependant meilleure et Bèze espère qu’aucune pensée hétérodoxe ne viendra les perturber. Cette année encore, la France a une place très importante : il y est question du synode de Montpellier, du problème récurrent de la pénurie de pasteurs, de l’admiration particulière de Bèze à l’égard de la sœur du roi, Catherine de Bourbon, protestante fidèle malgré son mariage avec le très catholique duc de Bar, futur duc de Lorraine. De même se poursuit la correspondance régulière avec Duplessis-Mornay, dont le traité sur l’eucharistie a ravi Bèze autant qu’il a fâché le roi. Henri IV, justement, est alors en pleine négociation avec le duc de Savoie à propos du sort du marquisat de Saluces, ce qui ne laisse pas d’inquiéter les Genevois qui craignent que le roi ne leur retire sa protection. A cela s’ajoute la suite de l’affaire des « bagues » du roi, laissées en dépôt chez Bèze depuis une dizaine d’années ; malgré les lettres du réformateur qui demande au roi et à son entourage de l’en débarrasser, l’affaire continuera en 1600... Enfin, en marge des transactions financières liées à la vente de sa bibliothèque aux Zastrisell, Bèze tente de persuader la généreuse famille morave de republier un Pentateuque imprimé autrefois à Constantinople.
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Table des matières
Remerciements
Liste des abréviations
Introduction
Le « grant paradoxe »
Pudeurs renaissantes
Périodisation
La Renaissance obscène
La Renaissance pudique
Historicisation de la pudeur
Le modèle foucaldien : le contrôle incitateur
Corpus : médecine, pudeur et rhétorique
L’agir du texte
De la pudeur des corps à celle du style
Le processus de civilisation et le retour de l’érotique
Le médecin « pornographe »
Trajet
Premier temps
Deuxième temps
Troisième temps
Enjeux et méthodes
Première Partie
Le Sacre ambivalent de la "pudeur"
Son nom, sa valeur, ses usages
Chapitre premier
De la "honte" à la "pudeur"
Naissance d'un nouveau mot
L’indistinction entre Honte et Pudeur
Les doublets grecs et latins
Thomas d’Aquin : la sexualisation de verecundia
Nudités coupables : les traductions de la Bible
« Pudorité »
Naissance du mot « pudeur »
Montaigne : l’ébranlement des valeurs
La promotion de « pudeur » ou les vertus de la civilité
La Civilité puérile
La pudeur : une nouvelle définition de l’intimité
Chapitre II
Les vices de la "pudeur"
La pudeur : vice ou vertu ?
Le De Verecundia de Coluccio Salutati
Traités renaissants : le pharmakon de la pudeur
Le choc des pudeurs : l’émergence du relatif
Erasme : le supplice du caleçon
Le paradigme en question : chastes nudités
Un labyrinthe relativiste : la Forest nuptiale (1595)
Exotisme paillard
Honte à la France
Le monde de l’autre
La pudeur à l’épreuve du scepticisme
Un vice moral : la pudeur du langage
La pudeur : un pas vers la folie
Rhétorique de la pudeur
Chapitre III
La difformité des signes
Un vice de la rhétorique : le kakemphaton
La place de l’obscénité dans la rhétorique renaissante
Le double visage de Virgile : vierge ou pornographe
Les fantaisies érotiques d’Annaeus Cornutus
Le Cento Nuptialis d’Ausone
La pudeur de Montaigne
Chapitre IV
L'obscénité mise à l'index construction d'une catégorie
Index
Index français
Listes noires
Rigueurs censoriales : l’établissement des dix règles
Le vernaculaire fustigé
La censure du style : l’index de 1596
Obscénité et hérésie
Les failles de la censure
Le Décaméron expurgé : les métamorphoses d’Alibech et Rustico
Défense de l’Eglise
L’indécence expurgée
La diffusion éditoriale : Boccace moralisé
Des effets pervers de la censure
La censure des livres « scientifiques »
Les critères questionnés : auteur hérétique, ouvrage savant
Impudicité du savoir : Cardan, Amatus Lusitanus, Fuchs
Deuxième partie
Hippocrate en chair
Ouverture
Corpus
Le style en question
Trajet
Chapitre premier
Contagions
De la puissance érotique des représentations
Du pouvoir « magique » de la parole
Les traités sur la maladie d’amour
De l’oeil corporel à l’oeil intérieur : les perversions de l’imagination
Les lieux de l’imagination : la séparation entre imagination et raison
Le procès de l’imagination : le courant néo-platonicien
L’imagination comme pharmakon : du bon et mauvais usage des phantasmes
Images perverses, lectures perverses
Faire l’amour avec l’image : rituels de fécondation
La vision : un acte physique
Chapitre II
Médiations
Les « secrets » des femmes révélés. La traduction du savoir gynécologique en français (XIVe-XVIe siècles)
Invention d’un genre : les secrets des femmes
Fortune et infortunes du De secretis mulierum
La tradition vernaculaire des Secrez des Dames (XIVe -XVe siecles)
L’art des préliminaires
Le Trotula ou les mutations du savoir gynécologique
Le Trotula et ses avatars au XVIe siecle
Agnodice mise au secret
Traductions stylistiques : la gynécologie galante
Le médecin en « transcrivain » : Laurent Joubert et ses erreurs populaires
Laurent Joubert : une figure médiatrice
« Culture populaire » et « culture savante » : un savoir partagé
Une fiction burlesque : les dépositions des matrones
La Muse médicale rhabillée ou l’édition amendée de 1579
Hippocrate et Vénus
Chapitre II
Le corps raconté : mises en récit
L’anatomie par le rire
Cadavres exquis
Le travestissement comique ou la farce médicale
Des contes « pour rire » : les affabulations du populaire
La séduction par le rire : l’intertexte fabulaire
De l’invention du cas
Modèles logiques et rhétoriques
La figuration de l’intériorité
Le Traité du Ris : une poétique des Erreurs populaires
Lecteur complice ou lecteur victime ?
Du rire médical à la médecine ridicule
Le récit de cas : entre nouvelle et (auto-)biographie
Crimes, stupre et dérèglements : les « Observations Anathomiques » de Cabrol
Poétique du récit de cas
Le cas Moyse de Marnas : enjeux de pouvoir et ruses du savoir
Un patient « réglé » : mélancolie et menstruation
Une thérapeutique subversive : cautères et speculum matricis
Défaite théorique, échec thérapeutique et domination rhétorique
Le « genre » incertain : de l’hermaphrodisme littéraire et médical
Un traité hybride, un public hétérogène
Cas légal et cas médical
Le modèle de l’anagnôrisis
Le toucher de la lecture
L’interprétation des signes
Une rhétorique « hermaphrodite »
Le dessous des mots
Portrait de l’auteur en hermaphrodite
La fonction auteur
Chapitre IV
Splendeurs et misères des figures
Les tribulations du français médical
Un travail de distinction : la création d’un vocabulaire
Une ascèse rêvée
Obstacles : la fête des mots
Adaptation au public : la médecine mondaine
Le style médical en question
« Balbutier en tropes » : l'inventaire de Jourdain Guibert
Le travail figural des anatomistes
Euphémismes anadyomènes
De la lamproye au verglas : la matrice dans tous ses états
Un monstre de langage : l’anatomie de Quaresmeprenant
Crypto-listes
Vertiges analogiques et homophoniques
Le nu et le couvert : le déshabillage des figures
Grandeur et indignité du terme propre
L’autre de la langue
La couverture euphémisante
Entre « rose » et « couillon » : le scandale du Roman de la Rose
Le « très vicieux Roman de la Rose »
De la moralisation a son échec : l’intentio lectoris
« Mettre le diable en enfer » : le médecin en Rustico
Le « propre » et le « couvert » : élucidation des notions
L’euphémisme à la question
Culpa lectoris
Chapitre V
« Medica Musa » : De la chair au poème
Savoir de la chair et érotique du savoir
La médecine dans le débat sur la poésie de la nature
Le bannissement de Nicandre
Pétrarque critique de la médecine
Imagination et raison
L’essor de la poésie naturelle en France : la confraternité des disciplines
Consécration d’une tradition
Rime, mémoire, savoir
L’ethos du poète médical a la Renaissance
Voyage au coeur de la chair : la poésie de Bretonnayau
Voyages anatomiques
La Fable mythologique
La Fable a ses raisons
De la vision à l’étreinte
Subversions simiesques
La grivoiserie thérapeutique : vers hygiénistes, burlesques et satiriques
Bombance du verbe et diète des corps
Hippocrate en style burlesque
La satire scandaleuse : Thomas Sonnet de Courval
Muse médicale contre Muse lascive : les « médecins de la Pléiade »
Grévin : le Nicandre français
La conversion
Jean Lebon, juge de Ronsard
La critique de l’obscénité
Troisieme partie
D’éden en luxure La chute des corps
INTRODUCTION
Chapitre premier
Le regard interdit
Adam et Eve : modèles de corps, modèles de regard
Voir par la lorgnette du sexe : la tradition des feuilles volantes anatomiques
Guldenmundt pornophile
L’obscénité sanctionnée
Permissivité de l’image
Pudenda voilés : une diabolique Invidia
Baubô : le sexe fait visage
Rendre visible l’invisible: Vierges ouvrantes et corps ouverts
La sexualisation du savoir
La différence sexuelle
Le regard concupiscent
La nudité du nu
Estampe érotique et planche anatomique
Berengario da Carpi : le corps comme oeuvre d’art
Poétique de la fenêtre
Eve (im)pudica : la tradition vésalienne
Postérité de Vésale : variations
L’anatomie vésalienne a l’Académie de dessin
Recyclage érotique : la mater pudica de Valverde
Nuditas criminalis : le scandale Crooke
Le théâtre anatomique de Leyde : mort, sexe et pudeur
Actéon, le regard interdit
Chapitre II
La révolte du membre. épopée organique et dissidence stylistique
« Monsieur ma partie… » : la geste de la mentule
Le corps-objet : blasonneries impudiques
Le corps-sujet : les mouvements involontaires du sexe et du rire
Une épopée médico-burlesque : la Mentule au pays de Penthésilée
Montaigne : la rébellion du « cas »
Poétique de l’insurrection : de l’impudeur
naturelle des femmes
Fureurs utérines
Poétiques animalières
Une obscénité thérapeutique : la masturbation
Insurrections clitoridiennes : la femme virile
Epilogue. Pour une histoire décentrée du sexe et de la langue
Conclusion
Poétique de la pudeur dans les textes de médecine
Y a-t-il un style médical ?
Le statut cognitif des analogies
La scène originelle de la pudeur
Trouble dans le sens ?
L’obscénité fantôme
Fabrique du corps, fabrique du discours
Annexe :Les points litigieux de l'affaire Paré
I. Propos concernant les parties, les fonctions et les plaisirs sexuels
II. Propos insultant la religion
III. Propos insultant le roi
IV. Propos concernant la prescription des drogues
Bibliographie
Sources
Sources manuscrites et archives
Sources imprimées
Textes de médecine, de philosophie et d’histoire naturelles
Autres textes
Dictionnaires
Etudes critiques
INDEX NOMINUM
« Qu’a fait l’action génitale aux hommes, si naturelle, si nécessaire, et si juste, pour n’en oser parler sans vergogne », s’indigne Montaigne qui ne se prive pas, quant à lui, de mettre la pudeur au service de l’économie sensuelle de son œuvre. Car qui « n’y va que d’une fesse » y va tout de même. Aussi fallait-il dégager la pudeur d’une approche anthropologique naïve, pour souligner l’ambiguïté d’une passion où le retour de l’obscène le dispute sans cesse au refoulement vertueux. Mesurer également combien la Renaissance dut repenser cette ambivalence, en confrontant l’héritage antique et médiéval à ses propres découvertes. Du De verecundia de Salutati (1390) jusqu’à l’officialisation du mot au XVIIe siècle par Vaugelas, s’invente en effet, au fil d’un débat où se croisent médecine, morale et rhétorique, un usage retors de la pudeur, à la fois épistémologique et poétique. Son enjeu n’est rien moins que le rôle assumé par les écritures du corps dans l’élaboration d’un savoir sexuel où la production de vérités conjugue toujours art érotique et art de ne pas dire.
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Sommaire : E. MACPHAIL, « Montaigne and the conciliators (I, 27) » ; M. VAN VEEN, «“… Stoica paradoxa…” Sebastian Castellio’s polemic against Calvin’s doctrine of predestination » ; L. BONTEMPS, « Un traité pacifique de François Béroalde de Verville : De la Guerre, de l’ordre qui s’y tient : de ses effetz et de sa fin (1589) » ; G. BRAGHI, « Riforma e censura sinodale nella Bassa Linguadoca del XVI secolo: un documento ritrovato sul caso di Jean Mutonis » – Notes et documents – F. ROUGET, « Une nouvelle édition pirate de Ronsard : Le Livret de Folastries, Lyon, G. Frillet, 1574 » ; F. MUECKE, « Beatus Rhenanus, the Roman Comitia and Biondo Flavio’s Roma triumphans » ; A. MOTHU, « Sur le chemin de Dabas. Trois notes sur le Cymbalum mundi » ; H. LAMERS, « Michele Marullo and the epitaph of Šimun Keglević (1579). A note on the use and function of latin inscriptions in Croatia » ; M. VALENTE, « “Mi Weiere, veni veni”. Appunti sur John Wier, philip Sidney e John James » – Chronique – M. ENGAMMARE, « La Renaissance d’âge en âge », T. MAULNIER, « Essai sur Agrippa d’Aubigné, édité par Max Engammare » – Comptes rendus.
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Quelles sont au juste les lectures scientifiques de Du Bartas ? A quels auteurs emprunte-t-il directement, quels autres lui sont connus de seconde main, par le truchement de vulgarisateurs ? Comment s’inscrit-il dans la longue tradition encyclopédique léguée par l’Antiquité et enrichie par le Moyen Age ? A quel traitement soumet-il cette ample matière scientifique, revisitée par l’Humanisme, pour lui donner forme littéraire ? En recourant à quels procédés linguistiques, rhétoriques, poétiques ? A quelle(s) fin(s) ? Et dans quelle mesure parvient-il à faire de La Sepmaine, suivant la célèbre, quoique tardive, définition du Brief Advertissement, une œuvre non seulement « en partie Heroïque, en partie Panegirique, en partie Prophetique » mais encore « en partie Didascalique » ?
Autant de questions abordées à Orléans, en juin 2014, en hommage à Yvonne Bellenger, par une douzaine de spécialistes de Du Bartas, à qui il n’avait plus été consacré de rencontres particulières depuis plus de vingt ans.
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Depuis soixante ans, Jean Paul Barbier-Mueller aime la poésie et les livres. Depuis quarante ans, il publie le catalogue de la plus importante collection de livres de poésie de la Renaissance jamais constituée, Ma bibliothèque poétique, dont le huitième volume (II-2, complément à Ronsard) paraîtra prochainement. Ce catalogue est devenu un usuel dans de très nombreuses bibliothèques. Aux descriptions bibliographiques précises, Jean Paul Barbier-Mueller a toujours ajouté des éléments biographiques et historiques à ses notices, et il a souhaité développer dans un dictionnaire une masse de renseignements tirés de documents rares, de pièces liminaires, d’épîtres dédicatoires... Il a donc rédigé un Dictionnaire des poètes français de la Renaissance, qui comptera plus de cinq mille pages en sept ou huit volumes, à raison de deux parutions annuelles. Il a ainsi sorti de l’ombre un grand nombre de poètes peu connus du XVIe siècle, plus de cinq cents, tout en donnant une quarantaine de grandes notices sur des poètes majeurs. Sa contribution sur Louise Labé, remarquable, nourrie de toute la recherche contemporaine et livrant une interprétation personnelle, risque de s’imposer parmi les seiziémistes. Chaque auteur est replacé dans le contexte historique de sa vie d’adulte et de sa région (situation politique, guerres de religion, etc.). Des généalogies et des notes biographiques de personnages influents, français et étrangers, ou de chefs militaires, chantés par “ses” poètes, sont données. Deux index, l’un des noms, l’autre des événements, sont ajoutés dans chaque volume, avant d’être repris et cumulés dans le dernier. Il s’agit du complément naturel et indispensable à Ma bibliothèque poétique.
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La fracture définitive de la chrétienté entérinée par le concile de Trente s’accompagna, au sein de l’Eglise catholique romaine, d’une volonté de promouvoir la prédication quotidienne et de redéfinir les mécanismes rhétoriques qui devaient en régler le fonctionnement. Sous l’inspiration des directives tridentines, théoriciens et praticiens de la chaire s’attachèrent à poser les principes d’une nouvelle éloquence chrétienne, retrempée aux sources de la tradition patristique et épurée des abus qui en avaient dénaturé les finalités premières.
Bien connu pour son œuvre de prédicateur et d’ardent controversiste anti-protestant, le mineur franciscain Francesco Panigarola (parfois francisé dans l'historiographie en François Panigarole) fut l’une des figures de proue du catholicisme militant de la Contre-Réforme. Théologien respecté et apologiste du Saint-Siège, il a surtout laissé son empreinte comme théoricien et orateur. Considéré comme l’initiateur italien de cet asianisme moderne dont Giambattista Marino sera, au début du siècle suivant, le plus célèbre interprète, il exerça une influence durable sur la tradition oratoire postérieure, contribuant, par l’originalité de ses procédés stylistiques et rythmiques, à fixer le sermon en genre littéraire.
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Sommaire : J. P. BARBIER-MUELLER, « “Ne vouloir rien fors que toy comprendre” : Défense et illustration de Louise Labé » ; J. DELLANEVA, « Reading and re-writing Rome : intertextuality and the sonnet sequences of Du Bellay, Magny and Picolomini » ; F. ELSIG, « Un peintre de la Renaissance à Troyes : le maître des sept sacrements (Girard Viarre ?) » ; S. E. B. NICHOLLS, « De justa reipublicae christianae in reges impios et haereticos authoritate (1590) » – Notes et documents – N. BALZAMO, « La querelle des reliques au temps de la Renaissance et de la Réforme » ; C. MARSICO, « Nell’officina di Josse Bade : La pubblicazione delle Elegantie » ; A MORENO HERNÁNDEZ, J. LÓPEZ ZAMORA, « La edición incunable de Bernardinus Venetus de Vitalibus de Opera et Dies de Nicolás Valla (Venecia, ca. 1498-1500) » – Chroniques – J. BALSAMO, « Lionello Sozzi (1930-2014) » ; J. R. N. ASHLEY, « Recent Publications on Elizabethan England and Related Fields » – Comptes rendus.