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L’édition du Jeu de saint Nicolas par Albert Henry « réussit à fournir en un minimum de pages l'essentiel et plus de ce qui pouvait être rassemblé sur le texte, sur ses supports – le manuscrit BnF, fr. 25566, le vers, la langue de l'auteur –, sur ce qu'on peut reconstituer de la mise en scène, sur Jehan Bodel, sur la place du Jeu dans l'oeuvre de celui-ci et dans l'histoire littéraire, ainsi que sur toutes les éditions et les travaux critiques dont cette pièce a été l'objet. Au-delà de la collation d'un abondant matériau, il y a la synthèse, car l'établissement du texte et les notes qui l'accompagnent sont nourris des études antérieures ainsi que d'une réflexion sur les relations entre les diverses composantes du texte [...]. S'y ajoutent les multiples éclaircissements fournis dans les notes sur l'intelligence de points particuliers. Le matériau proverbial, enfin, est rassemblé à part, pourvu des renvois utiles à [l'édition] Morawski ou à des textes médiévaux.
Somme donc que cette édition qui, dans des limites matérielles restreintes, fournit, avec le texte reconstitué dans son authenticité, tous les moyens d'approche souhaités de celui-ci ».
Nelly Andrieux, « Notes de lecture », Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, tome 148, 1982.
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Jehan Bodel, trouvère artisan, a composé vers 1202 une chanson de geste : la Chanson des Saisnes ou Saxons. Cette oeuvre considérable , faute d'éditions satisfaisantes, n'a pas pu jusqu'ici être appréciée à sa juste valeur. Deux des rédactions, que renferment des manuscrits parisiens, n'ont jamais été publiées ; seuls l'ont été - et séparément - les manuscrits de Turin et celui qui appartenait au XIXe s. à J.-L. Lacabane. Mme Brasseur a retrouvé le manuscrit Lacabane à la Bibliotèque Bodmer et a pu ainsi baser son édition sur les quatre rédactions, donnant la version A (manuscrit de l'Arsenal) sur chaque page de gauche, et en regard, sur la page de droite, le texte du ms. Lacabane, les deux autres versions apparaissant dans les variantes.