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Le Contra libellum Calvini constitue, avec le De haereticis, an sint persequendi, l’une des contributions les plus importantes de Sébastien Castellion à la controverse sur la tolérance, née à la suite de l’arrestation puis de l’exécution sur le bûcher pour cause d’hérésie de l’espagnol Michel Servet à Genève le 27 octobre 1553. Écrit au cours de l’été 1554 à Bâle, il se présente comme une réponse au Defensio orthodoxae fidei de Calvin. Il ne fut publié pour la première fois qu’en 1612.
L‘ouvrage est construit sous la forme d’un dialogue entre Calvin et "Vaticanus" (Castellion). Dans une querelle empreinte d’ironie et de mépris amer, l’humaniste bâlois se dévoile comme un orateur colérique et passionné qui sen prend aux fautes et aux faiblesses de Calvin, à sa théologie et à ses occupations genevoises. C’est ici que l’on rencontre la célèbre phrase "tuer un homme, ce n’est pas défendre une doctrine, c’est tuer un homme".
L’édition critique d‘Uwe Plath inclut un long fragment autographe bâlois et s’attache à fournir un texte lisible et exempt de fautes, aussi proche que possible de l’original de Castellion.
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Il paraît enfin acquis que Sébastien Castellion fut un traducteur sagace et talentueux de la Bible en latin – la Biblia de 1551, après son essai sur le Pentateuque de 1546, le Moses Latinus – comme en français – la Bible nouvellement translatée à Bâle, chez Johann Herwagen, en 1555.
Après La Genèse qu’ils ont donnée en 2003 (TLF 553), deux des éditeurs de l’équipe initiale, n’ayant pu sans doute se dessaisir de la langue novatrice de Castellion, éditent aujourd’hui sa traduction des livres que la tradition attribue à Salomon (Proverbes, Ecclésiaste, Cantique des cantiques). Nicole Gueunier et Max Engammare rappellent l’histoire de l’agrégation de ces trois livres et examinent le contexte exégétique que la Réforme protestante leur a forgé. C’est ainsi que l’histoire de la traduction de ces derniers, celle du Cantique des cantiques en particulier, est rapportée au cadre éminemment polémique des controverses qui opposèrent Sébastien Castellion à Théodore de B¨ze et à Jean Calvin. Par ailleurs, le travail de traduction auquel s’est livré Castellion pour le français est comparé à celui qu’avait nécessité son édition latine. Les outils critiques usuels – notes, bibliographie, glossaire – serventla langue de Sébastien Castellion et en définitive célèbrent sa belle singularité.
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Enseigner le latin, certes, mais aussi former les écoliers dans les bonnes mœurs, tels sont les buts que poursuivent ces humanistes pédagogues, auteurs de colloques, que sont Erasme, Vivès ou encore Castellion.
Avec ses Dialogi sacri, dont David Amherdt et Yves Giraud éditent le premier livre, Sébastien Castellion se révèle un maître audacieux et soucieux de la formation de ses élèves genevois. Craignant que les comédies de Térence ne corrompent l’âme des écoliers, il a choisi la Bible pour thème ; désirant mettre la langue latine à la portée des plus jeunes, il a simplifié la syntaxe latine et adjoint une traduction française. Il propose ainsi un outil pédagogique dont les intérêts sont multiples : livre de lecture, manuel de langue pour le latin tout aussi bien que pour le français, dans la mesure où les Dialogues fournissent des modèles de conversation à voix haute et se prêtent à l’interprétation de saynètes par les élèves eux-mêmes, autant qu’ils servent à linstruction morale et religieuse.
Les Dialogi sacri, dont la version définitive réunira quatre livres en latin, connaîtront un immense succès. En 1844, Charles Nodier les qualifiait encore de " joli abrégé de l’Ecriture Sainte, composé sous u forme dramatique assez singulière, et qu’on appellerait romantique aujourd’hui ".
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Fondée en 1950 par Eugénie Droz, la collection des Travaux d'Humanisme et Renaissance a réuni, en soixante-cinq ans, plus de 550 titres. Elle s'est imposée comme la collection la plus importante au monde de sources et d’études sur l'Humanisme (Politien, Ficin, Erasme, Budé…), la Réforme francophone (Lefèvre d'Etaples, Calvin, Farel, Bèze…), la Renaissance (littéraire et artistique, Jérôme Bosch ou Rabelais, Ronsard ou le Primatice…), mais aussi la médecine, les sciences, la philosophie, l'histoire du livre et toutes les formes de savoir et d’activité humaine d’un long XVIe siècle, des environs de 1450 jusqu’à la mort du roi Henri IV, seuil de l'âge classique. Les Travaux d'Humanisme et Renaissance sont le navire-amiral des éditions Droz.