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TABLE DES MATIÈRES
Préface d’Ulrich Pfisterer
Avant-propos
Introduction
L’image féconde
L’évidence visuelle
Microhistoire
Corrège
Voir une image
« Naître de l’image »
PREMIÈRE PARTIE
AUTOUR DE LA PALAZZINA DELLA PALEOLOGA
La lettre aux dix tableaux
CHAPITRE PREMIER. Un cassone monumental
Le nouveau et l’ancien
La Grotta
La maison, le nom et les blasons
CHAPITRE II. Art, imagination et descendance
« Ce grand tableau que messire Giulio fera »
« Le tableau du Pape Léon »
« Le tableau de Votre Excellence qui a été fait par Titien »
« Celui de Votre Excellence qui a été fait par Raphaël d’Urbino à Rome »
« Ce tableau que Votre Excellence connaît, qui lui a été donné par un Vénitien, et qui représente une femme au putto, qui a été très loué par messire Giulio »
« Une très belle peinture à l’huile de saint Jérôme faite en Flandre, que Votre Excellence a achetée et qui est belle »
« Comme ces tableaux que Mantegna a peints du Christ en raccourci »
« Celui de saint Jérôme par messire Titien »
« Celui que Messire Giulio a fait de sainte Catherine »
« Celui de Léonard de Vinci que le Comte Nicolas a donné à Votre Excellence »
CHAPITRE III. Cadres, miroirs, fenêtres
Aux confins de la forme et du contenu
Pouvoirs du miroir
Le miroir et le lit
Miroirs – fenêtres – tableaux
Multiplications
CHAPITRE IV. Un fils dans le moule du père : portraits
Le père dans le fils
L’imagination des parents
Deucalion et Pyrrha
Les oeuvres-enfants de l’artiste
CHAPITRE V. Vénus, putti et la Sainte Trinité
Donne
Nostre donne et putti
Chasteté et piété : saint Jérôme, le Christ et le rosaire
Corps, sacrifice et infusion de l’âme
SECONDE PARTIE
LES AMOURS DE JUPITER DE CORRÈGE
Sources écrites
CHAPITRE VI. Léda
Les pouvoirs du « visage » de l’œuvre
Léonard et Michel-Ange
Les quatre éléments et les cinq sens
Nifo, Castiglione et Alberti
CHAPITRE VII. Io
« Mon âme a soif de Dieu »
Une main dans la nuée
Le corps et le vase
Capelli d’oro
CHAPITRE VIII. Ganymède
Le tronc et le chien
Un « double »
L’aigle
CHAPITRE IX. Danaé
La draperie
Aux confins du profane et du sacré
Image et imagination
Les « putti »
Un lit, orné « d’or et de sable »
CONCLUSION
Un ensemble harmonieux
D’un quadro à l’autre
L’ancien Studiolo d’Isabella d’Este
La Palazzina della Paleologa
Éros et dynastie
Une lettre – un cycle
Pouvoirs de l’imagination
Figure – surface – efficace
Le lit nuptial
Les putti et le flanc féminin
« Lascivi ma onesti »
L’amour, « cosa principale della spetie »
Sources et bibliographie
Table des illustrations
Index
Le thème de la relation entre l’image et le désir érotique est central. Combinant l’inventivité de l’interprétation avec la rigueur impeccable de la meilleure histoire de l’art, l’ouvrage se déplace avec élégance et perspicacité entre les sources anciennes et modernes, entre les textes théoriques et les récits historiques, entre les catalogues et les archives des musées, peignant une fresque à la fois pleine de nuances et toujours cohérente, capable de donner à l’observateur une vue d’ensemble, le tout sur fond de croyance ancestrale selon laquelle une image au moment de la conception pouvait influencer l’enfant à naître. En procédant de détail en détail, de ceux-ci à la construction picturale de l’œuvre, et de l’œuvre à son contexte, puis en revenant, avec une volée herméneutique, sur l’œuvre et ses spécificités, L’Image féconde fait revivre une époque et ses humeurs les plus profondes, retraçant les liens entre ses artistes et ses mécènes, exaltant ses protagonistes et leur aspiration à une sublime descendance.
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TABLE DES MATIÈRES
Jean-François CORPATAUX, « Avant-Propos »
Pedro STOICHITA, « Hors d'oeuvre »
Massimo LEONE, « Notes pour une sémiotique du noeud »
Fabio SPADINI, « Des mots en images ? Les noeuds astrologiques »
Barbara BAERT, « Occasio à Mantoue : Pathosformel - grisaille - danse »
Marco TIRELLI, « Sans titre »
Thomas KAFFENBERGER, « Un jugement dernier dans les marges ? L'iconographie relationnelle des peintures murales de Sogn Luregn (Saint-Laurent) à Paspels, dans les Grisons »
Manuela STUDER-KARLEN, « Mise en scène multiple et lecture simultanée: la "création" d'une sainte »
Michele BACCI, « Un regard autre ? »
Bertrand PRÉVOST, « Parures possessives : nom, drapeau, signature, blason et autres accessoires »
Dominic-Alain BOARIU, « Du repas au trépas »
Thomas HUNKELER, « Devenir Ronsard. À propos d'une variation pétrarquiste publiée en marge de l'Hymne de France de 1549 »
Tobia ERCOLINO, « Figure »
Jérémie KOERING, « L'ombre d'un pinceau. Greco au miroir de saint Luc »
Ralph DEKONINCK, « Gloses visuelles et spirituelles, ou comment la peinture s'interprète par ses marges. Le cas des cadres peints dans l'oeuvre de Frans Francken II »
Julia GELSHORN, « Peindre le je ne sais quoi. Chardin et la touche de la grâce »
Luca ZOPPELLI, « Les chevalets brisés : Rousseau, Donizetti et Pimmalione (1816) »
Nicolò CECCHELLA, « Visage - terre »
Diane H. BODART, « De face ou de profil ? Portraits de borgnes et d'autres infirmes des yeux »
Giorgia FIORIO, « Humanum »
BIBLIOGRAPHIE DE VICTOR I. STOICHITA
Joaquín BÉRCHEZ, « Hommage à Victor I. Stoichita avec son "Oublier Bucarest" »
INDEX DES NOMS DE PERSONNES
Ce recueil veut rendre un amical et reconnaissant hommage à Victor I. Stoichita, professeur ordinaire en histoire de l’art à l’Université de Fribourg de 1991 à 2019, dont la recherche et l’enseignement se distinguent par une méthodologie interdisciplinaire qui se focalise notamment sur des phénomènes situés à la fois en deçà et au-delà d’une frontière, d’un seuil ou d’une marge. Quatorze collègues de Victor I. Stoichita, de l’Université de Fribourg et d’autres universités à travers le monde, lui offrent ici des études sur des sujets allant de la plus haute Antiquité à l’époque contemporaine. Essentiellement dans le domaine des arts visuels, mais aussi de la littérature et de la musique, une grande variété d’œuvres y sont explorées sous le thème des parerga au sens large, dans leurs formes et manifestations les plus diverses : nœud, pli, marge, espace de perception, accessoire, regard dans et devant les œuvres, cadre intérieur et extérieur, paratexte, ombre, vision, frontière esthétique, intertextualité, glose, transgression, animation, etc. Les œuvres de six artistes viennent agrémenter ce livre, lui donnant autant de parerga que de respirations artistiques en résonance avec les hommages textuels, ainsi qu’avec les publications de Victor I. Stoichita, dont l’importante bibliographie paraît en fin d’ouvrage.
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Le corps à l’œuvre étudie la réception, très débattue, du moulage sur nature. Les empreintes de Geoffroy-Dechaume que les expositions récentes ont révélées au public, La Femme piquée par un serpent de Clésinger, qui émut en son temps, mais passe inaperçue des visiteurs du Musée d’Orsay aujourd’hui, la Pythie de Marcello toujours visible à son emplacement d’origine à l’Opéra, L’Age d’airain et le Balzac de Rodin, dont on admire toujours les exemplaires en bronze, enfin, La Danseuse de Falguière, dont on a perdu la trace, sont autant d’œuvres qui nourrissent la réflexion sur le naturalisme de la sculpture , au XIXe siècle, et sur le statut du modèle. Au cœur du problème se trouve l’imaginaire du corps tel qu’il hante la pensée de l’art. Pour le saisir, Jean-François Corpataux multiplie les points de vue : anthropologie, histoire de la réception, psychologie du sujet, analyse formelle, connaissance des techniques sont tour à tour convoquées. Un thème néanmoins domine : le jeu entre animation et pétrification. L’auteur, rendant hommage aux études antérieures les plus stimulantes, a cherché à en développer les implications de façon originale, et à donner une image d’ensemble nuancée des mécanismes matériels, intellectuels et psychiques qui gouvernent la création et la réception de la sculpture dans la seconde moitié du XIXe siècle.