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Les «Paradoxes», attribués au grand lexicographe, médecin et vulgarisateur que fut Charles Estienne, sont une très libre paraphrase des «Paradossi» milanais d’Ortensio Lando (1543). C’est à travers l’œuvre d’Estienne, publiée pour la première fois en 1553, rééditée dix-neuf fois jusqu’en 1638, que le genre du paradoxe connut sa plus grande diffusion dans l’Europe de la Renaissance. Traitant de sujets aussi divers que richesse vs pauvreté, ignorance vs savoir, beauté vs laideur, lubricité vs sobriété, ces Paradoxes reprennent des thèmes chers à l’humanisme, mais pour remettre en cause leur valeur, ridiculisant la comédie humaine et esquissant, comme en filigrane, une certaine morale sociale de tendance stoïcienne.