-
Pierre Fröhlich & Patrice Hamon, «Introduction. Histoire sociale et phénomène associatif dans les cités grecques d’époque hellénistique et impériale»;
Première partie : TYPES ET PRATIQUES
Riet van Bremen, «Neoi in Hellenistic cities: age class, institution, association?»
Pierre Fröhlich, «Les groupes du gymnase d’Iasos et les presbytéroi dans les cités à l’époque hellénistique»
Léopold Migeotte, «Les souscriptions dans les associations privées»
Anne-Valérie Pont, «Les groupes de voisinage dans les villes d’Asie Mineure occidentale à l’époque impériale»
Deuxième partie : ÉTUDES DE CAS
Éric Perrin-Saminadayar, «Stratégies collectives, familiales et individuelles en œuvre au sein de l’éphébie attique¯: l’instrumentalisation d’une institution publique (IIIe s. av. J.-C.-IIe s. apr. J.-C.)»
Paulin Ismard, Les génè athéniens de la basse époque hellénistique : naissance d’une aristocratie ?»
Stéphanie Maillot, «Les associations àos»
Marie-Françoise Baslez, «Les associations à Délos : depuis les débuts de l’Indépendance (fin du IVe siècle) à la période de la colonie athénienne (milieu du IIe siècle)»
Thibaut Boulay , «Les « groupes de référence » au sein du corps civique de Téos»
Madalina Dana & Dan Dana, «L’intégration des indigènes dans les structures civiques de deux cités du Pont Gauche à l’époque impériale «
Léopold Migeotte, «Conclusion»
Les cités grecques de l’époque hellénistique et impériale sont des communautés politiques vivantes, comme le reconnaissent aujourd’hui la plupart des historiens. Chacune d’entre elles constitue aussi une petite société, avec ses clivages statutaires, ses pratiques collectives, ses réseaux et ses tensions internes. Depuis une vingtaine d’années, la recherche a profondément renouvelé les perspectives sur ce monde des poleis, en faisant toutefois la part belle aux institutions politiques plutôt qu’à l’histoire sociale. Le présent ouvrage, issu d’une table ronde, se concentre sur un phénomène apparemment caractéristique de la période considérée : la floraison des divers groupes et associations qui composent, découpent et structurent les sociétés civiques. Il s’efforce de multiplier les angles de vue sur le fait associatif en mettant en parallèle les groupes du gymnase et les associations cultuelles ou professionnelles, dans les grandes aussi bien que dans les petites ou moyennes cités de Vieille Grèce et d’Asie Mineure. Les différents auteurs tentent en particulier d’analyser comment l’identité de chaque individu, quel que soit son statut, se construit ou s’enrichit par l’appartenance à un ou plusieurs groupes. L’enjeu est également de mieux comprendre les mutations lentes qui s’opèrent dans les communautés civiques du monde grec entre la basse époque hellénistique et le Haut Empire.
-
Si aujourd'hui la polis n'est plus morte à Chéronée, la période qui s'ouvre avec le iie s. av. J.-C. n'en reste pas moins largement terra incognita, y compris pour l'étude des institutions des cités grecques.
Cette période, qui doit à Louis Robert son nom de « basse époque hellénistique », est marquée dans la documentation épigraphique par une rhétorique particulière et l'octroi d'honneurs exceptionnels à quelques grands évergètes, qui ont souvent fait conclure à la dépolitisation de la vie civique.
Pourtant, l'analyse systématique des inscriptions, région par région, permet de poser quelques questions essentielles : quelle périodisation proposer pour ces deux ou trois siècles d'histoire, où les charnières chronologiques semblent varier fortement ? Les citoyens sont-ils encore acteurs ou deviennent-ils les simples spectateurs d'une vie civique confisquée par une poignée de notables monopolisant les magistratures et les places au Conseil ? Enfin, peut-on mesurer les conséquences de la conquête romaine sur les institutions ?
Tels sont les axes de réflexion d'une table-ronde qui réunit autour de Philippe Gauthier un groupe de chercheurs, dont l'objectif est d'abord d'ouvrir des perspectives.
-
Rien n’était plus étranger aux conceptions grecques que l’éventuelle irresponsabilité des détenteurs de charges publiques. Dans les cités, le pouvoir exécutif était entre les mains de citoyens qui assumaient des charges limitées dans le temps et dans leurs attributions, ce que nous appelons les magistratures. L’ouvrage étudie la façon dont les Grecs tentaient de maintenir un contrôle sur les détenteurs de ces fonctions. La documentation disponible, essentiellement épigraphique, y est rassemblée pour l’ensemble du monde grec, à la période où elle est la plus abondante et la seule à laquelle le sujet puisse être étudié, l’époque hellénistique.
Fondée sur plusieurs dizaines d’exemples, l’étude montre qu’un contrôle très pointilleux était établi sur les magistrats de la plupart des cités. Soumis de façon systématique à une reddition de comptes en fin de charge – et parfois en cours de mandat –, les détenteurs de magistratures pouvaient en permanence être déposés et étaient passibles de toutes sortes de poursuites judiciaires. Il apparaît que les citoyens ordinaires tenaient une large place dans ce processus de contrôle et de sanction des magistrats.
L’ouvrage éclaire ainsi un aspect méconnu mais fondamental des institutions politiques grecques, montrant la validité de l’analyse d’Aristote bien au-delà du ive siècle. Il apporte une contribution à la compréhension des démocraties grecques, dont il démontre la vitalité et la diversité à l’époque hellénistique.