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Ce neuvième volume des Registres du Consistoire de Genève (1554) est visiblement plus long que les trois précédents ; ceci s’expliquant par l’intensification des conflits entre, d’un côté, Jean Calvin et le Consistoire, et de l’autre, les Enfants de Genève qui cherchent à limiter l’influence des pasteurs, tous d’origine française.
L’administration de la Sainte Cène reste l’un des points principaux de la contestation, le Consistoire revendiquant le droit exclusif d’accepter ou d’exclure les fidèles du sacrement, tandis que d'autres personnes pensent que l’excommunication relève du Petit Conseil ; cette confusion n’est pas résolue avant l’année suivante. En 1554, Calvin et les représentants genevois se retrouvent aussi en conflit avec Berne où certains pasteurs condamnent comme hérétique la doctrine de la prédestination. C’est aussi en territoire bernois que Jérôme Bolsec, expulsé de Genève pour ses critiques à l’encontre de cette doctrine, continue à attaquer la théologie de Calvin. Le Consistoire poursuit ses mesures contre la danse, les chants profanes, les jeux de hasard et les superstitions, et punit même des couples déjà mariés qui auraient eu des relations sexuelles avant leur mariage. On trouve dans ce volume de nombreux exemples de personnes qui, après s’être converties à la Réforme, retournent dans leur France ou leur Savoie natale et assistent à la messe. Au grand désarroi de Calvin, nombreux sont ceux qui passent sans difficultés du culte réformé au culte catholique, et vice-versa, selon leur lieu de vie.
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Le huitième volume des Registres du Consistoire de Genève est caractérisé par l’intensification des conflits entre Jean Calvin et le Consistoire, d’un côté, et les Enfants de Genève, de l’autre. Ces derniers se lamentent de l’important afflux de réfugiés qui proviennent surtout de France, ainsi que du pouvoir croissant des pasteurs et du Consistoire. Le pouvoir de privation de la Cène reste toujours une source de disputes amères. Quand, en septembre 1553, le Petit Conseil réadmet à la Cène Philibert Berthelier, antagoniste acharné de Calvin, le réformateur rétorque qu’il préfère mourir plutôt que d’approuver cette décision. Mais la question de la Cène ne sera résolue qu’en janvier 1555. Le Consistoire ne joue aucun rôle dans le tristement célèbre procès d’hérésie contre Michel Servet, dont l’exécution en octobre 1553 provoque en Europe un vif débat sur la tolérance religieuse. Pourtant, l’on remarque dans ce volume une augmentation des investigations contre ceux qui avaient osé critiquer la doctrine de la prédestination ou avaient exprimé des propos hétérodoxes. Les actions contre la mauvaise conduite sont de toute façon beaucoup plus nombreuses que celles contre les croyances inacceptables. Dans ce registre, on continue à trouver des actions contre les pratiques magiques et la consultation des guérisseurs, les chansons profanes, les danses et les blasphèmes. Les actions contre les querelles et la sexualité illicite sont toujours très nombreuses et dans le contrôle du mariage, les enquêtes sur les contrats controversés sont bien plus communes que les demandes de divorces. Dans ce genre de disputes, l’attention du Consistoire est principalement concentrée sur les tentatives de réconciliation entre parties adverses et sur le maintien de la paix sociale.
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Les minutes des séances du Consistoire pour cette année nous révèlent le début de plusieurs conflits importants qui culminèrent en 1555 avec la défaite d’Ami Perrin et des Enfants de Genève face à Calvin. À la suite de la querelle entre Calvin et Bolsec à propos de la prédestination et le libre arbitre, nous retrouvons plusieurs souteneurs de Bolsec devant le Consistoire. En 1551, le Consistoire doit aussi faire front à plusieurs Genevois mécontents du pouvoir grandissant des pasteurs et du nombre de réfugiés qui cro^t rapidement. Des citoyens influents, tels que Philibert Berthelier et Jean-Philibert Bonna, un membre du Consistoire lui-même, se rebellent et tentent de restreindre l’autorité du Consistoire et des pasteurs. Ayant déjà réussi à détourner les Genevois des pratiques catholiques, le Consistoire peut maintenant se concentrer sur d’autres affaires morales. Ainsi, dans ce registre, on trouve beaucoup de personnes convoquées pour avoir dansé, joué aux jeux de hasard ou chanté des chansons profanes. Le Consistoire semble se concentrer en particulier sur le problème des blasphémateurs à tel point que, vers la fin de 1551, le Petit Conseil publie une ordonnance contre les serments frivoles et les blasphèmes. En plus, les actions du Consistoire contre la sexualité illicite continuent à être courantes, ainsi que les questions matrimoniales et les tentatives de réconciliation entre des parties adverses.
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Les minutes des séances du Consistoire pour cette année nous révèlent le début de plusieurs conflits importants qui culminèrent en 1555 avec la défaite d’Ami Perrin et des Enfants de Genève face à Calvin. À la suite de la querelle entre Calvin et Bolsec à propos de la prédestination et le libre arbitre, nous retrouvons plusieurs souteneurs de Bolsec devant le Consistoire. En 1551, le Consistoire doit aussi faire front à plusieurs Genevois mécontents du pouvoir grandissant des pasteurs et du nombre de réfugiés qui cro^t rapidement. Des citoyens influents, tels que Philibert Berthelier et Jean-Philibert Bonna, un membre du Consistoire lui-même, se rebellent et tentent de restreindre l’autorité du Consistoire et des pasteurs. Ayant déjà réussi à détourner les Genevois des pratiques catholiques, le Consistoire peut maintenant se concentrer sur d’autres affaires morales. Ainsi, dans ce registre, on trouve beaucoup de personnes convoquées pour avoir dansé, joué aux jeux de hasard ou chanté des chansons profanes. Le Consistoire semble se concentrer en particulier sur le problème des blasphémateurs à tel point que, vers la fin de 1551, le Petit Conseil publie une ordonnance contre les serments frivoles et les blasphèmes. En plus, les actions du Consistoire contre la sexualité illicite continuent à être courantes, ainsi que les questions matrimoniales et les tentatives de réconciliation entre des parties adverses.
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Dès les premières séances du Consistoire, certains Genevois trouvaient que le joug disciplinaire "frottait". Cependant, comme le chroniqueur Michel Roset l'a noté, ce n’est qu’au début de 1547 que François Favre et d’autres Genevois de premier rang, enflammés par les mesures disciplinaires, commencèrent à s'opposer ouvertement à Calvin. Certes, le Consistoire s’occupait toujours des affaires matrimoniales et des résolutions de conflits. Quelques personnes qui firent boire des aphrodisiaques à de jeunes mariées font leur apparition dans le présent tome. Certes, le Consistoire réprimandait ceux qui célébraient les fêtes "papistes" et qui préféraient prier en latin. Les gens qui emportaient le pain de la sainte Cène et tel ivrogne qui avait vomi pendant le sermon furent tous traînés devant le Consistoire. Ce volume reste donc une source riche et variée pour l’histoire sociale. Cependant, l’historien de la Réforme calvinienne y verra aussi l’amoncellement des nuages qui vont déchaîner l’orage de 1555, dont Calvin sortira victorieux. Les contestations de l’autorité consistoriale deviennent fréquentes, les remarques contre les réfugiés français communes. Il devient de plus en plus clair que l’avenir de la Réforme genevoise est en jeu. C’est un moment charnière, que cet ouvrage dévoile dans tous ses détails, et pour la première fois en forme accessible.
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Tous les spécialistes du XVIe siècle, des sociologues de la religion aux historiens des mentalités, des chercheurs calviniens aux historiens de la langue française, tous se sont réjouis de la publication du premier volume des Registres du Consistoire de Genève, cette institution de contrôle des mœurs et des idées religieuses. Ce second tome couvre les années 1545-1546, années pendant lesquelles les nombreuses traces de «papisme» sont traquées dans la population (cierges, prières, livres dHeures, etc.), années d’enseignement réformé pour des Genevois qui doivent se faire à la nouvelle religion en fréquentant sermons et leçons de catéchisme. Des affaires de mœurs au sens propre, promesses de mariage rompues, adultères ou femmesbattues, sont également traitées par les membres du Consistoire.