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L’Académie royale de Peinture et de Sculpture a régi les arts en France pendant un siècle et demi. Or l’institution demeure largement méconnue et continue d’être présentée aujourd’hui encore en fonction des discours, élogieux ou critiques, qui ont été portés sur elle, tant durant son existence que depuis sa suppression.
Christian Michel fait son histoire et en retrace l’évolution à l’aune des rapports de pouvoir et des querelles de goût qui agitèrent la société française entre 1648 et 1793. Une histoire de l’Académie permet en effet d’apprécier la définition de l’art qu’elle mit en œuvre sous l’Ancien Régime. Sont successivement étudiés les conditions de sélection de ses membres, la façon dont elle construisit sa réflexion sur l’art et comment elle enseigna celui-ci, la fonction des Salons, l’élaboration des critères de fabrication pour qu’une pièce, d’objet manufacturé, pût être élevée au statut d’œuvre d’art, les effets économiques et sociaux qu’eut, pour les artistes, l’appartenance au corps et, enfin, la place que l’Académie tint dans le système des arts en France et en Europe.
Si l’histoire sociale et politique est interrogée par ce livre, son principal enjeu relève de l’histoire de l’art : il entend montrer comment la production artistique a été marquée par l’Académie.
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TABLE DES MATIÈRES
PRÉFACE
I. HISTOIRE DES DÉBATS
Statut des arts en 1789
Conjuration de mécontentements
Les débats sur la réforme de l’Académie (septembre 1789 - septembre 1790)
Intervention de l’Assemblée nationale
Rédactions de nouveaux projets de règlements pour les institutions artistiques
Le semestre des projets
L’exposition de 1791
De la Commune des arts à l’Assemblée des Artistes exposants
Débats sur le mode de répartition des encouragements
II. FONCTIONS ET PRINCIPES DE L’ART
Les rapports de l’art et de la liberté
Fonction politique de l’art
Fonction socio-économique des arts du dessin
Où se situent les principes de l’art ?
III. DE L’ACADÉMICIEN AU PEINTRE D’ENSEIGNE :
DOIT-ON DISTINGUER LES TALENTS ET
COMMENT ?
Les organisations d’artistes envisagées après la suppression des organisations professionnelles
Quelle place accorder aux peintres de genres ?
Gravure et miniature
Aux marges de l’art : les femmes
Le nombre des artistes doit-il être limité ?
SECONDE PARTIE
CHAPITRE PREMIER. Du système d’éducation publique
CHAPITRE II. De l’organisation générale de l’école
CHAPITRE III. Du système d’enseignement
CHAPITRE IV. Du système d’encouragements
CHAPITRE V. De la manière d’intéresser la nation entière aux sacrifices qu’exige l’encouragement des arts
TEXTE III. Mémoire et plan relatifs à l’organisation d’une école des Beaux-arts qui ont le dessin pour base, par une société d’artistes, Paris, Laillet et Desenne, [mars ou avril] 1791.
À l’Assemblée nationale
1. Définition des beaux-arts qui ont le dessin pour base
2. De l’utilité des beaux-arts
3. L’existence des artistes dans un état libre
4. De la protection que la nation doit accorder aux sciences et aux arts
5. Instruction
6. Concours
7. Exposition générale
8. Jugements
9. Récompenses
10. De la propriété des artistes
11. Des moyens de conserver la propriété des artistes
12. De la police des arts
13. Des monuments publics
Plan d’une École nationale des beaux-arts ayant le dessin pour base, et l’imitation de la nature pour but
TEXTE IV. Adresse, mémoire et observations présentées à l’assemblée nationale par la commune des arts qui ont le dessin pour base, Paris, [mai] 1791
Observation préliminaire
Adresse de la commune des arts à l’assemblée nationale
Mémoire de la commune des arts qui ont le dessin pour base
Projet de décret
Observations ultérieures
Réflexions sur le projet de la Société des artistes
TEXTE V. Louis-Pierre Deseine, Considérations sur les académies, et particulièrement sur celles de peinture, sculpture et architecture, présentées à l’Assemblée nationale, Paris, Veuve Hérissant, [juillet] 1791
ANNEXES
ANNEXE 1. Liste des textes publiés dans la base de données
ANNEXE 2. Chronologie
ANNEXE 3. Les protagonistes des débats
BIBLIOGRAPHIE
INDEX
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L’Académie royale de Peinture et de Sculpture a régi les arts en France pendant un siècle et demi. Or l’institution demeure largement méconnue et continue d’être présentée aujourd’hui encore en fonction des discours, élogieux ou critiques, qui ont été portés sur elle, tant durant son existence que depuis sa suppression.
Christian Michel fait son histoire et en retrace l’évolution à l’aune des rapports de pouvoir et des querelles de goût qui agitèrent la société française entre 1648 et 1793. Une histoire de l’Académie permet en effet d’apprécier la définition de l’art qu’elle mit en œuvre sous l’Ancien Régime. Sont successivement étudiés les conditions de sélection de ses membres, la façon dont elle construisit sa réflexion sur l’art et comment elle enseigna celui-ci, la fonction des Salons, l’élaboration des critères de fabrication pour qu’une pièce, d’objet manufacturé, pût être élevée au statut d’œuvre d’art, les effets économiques et sociaux qu’eut, pour les artistes, l’appartenance au corps et, enfin, la place que l’Académie tint dans le système des arts en France et en Europe.
Si l’histoire sociale et politique est interrogée par ce livre, son principal enjeu relève de l’histoire de l’art : il entend montrer comment la production artistique a été marquée par l’Académie.
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Parmi les termes auxquels recourent le plus volontiers les contemporains de Watteau pour évoquer sa peinture se distinguent les mots de nouveauté et de charme, tandis que l’artiste, mort à moins de quarante ans, est qualifié de peintre célèbre. Il n’y a probablement guère de peintres dont le succès ait été aussi extraordinaire. Travaillant hors des milieux de cour et de ceux du mécénat traditionnel, Watteau parvient en quatre ans à la célébrité, ainsi qu’à la reconnaissance par les institutions politiques, financières et artistiques. L’ensemble de son œuvre est gravé dans les années qui suivent son décès prématuré.
Christian Michel, sur les bases d’une documentation renouvelée, analyse les fondements de ce succès et reconstitue le système d’évaluation de la peinture dans les différents milieux – amateurs, artistes, marchands – qui ont acquis des tableaux de Watteau et ont contribué à sa vogue. Ce faisant, l’étude de la réception de Watteau par ses contemporains conduit tout aussi bien à s’interroger sur les processus qui ont mené à une toute autre lecture chez les historiens ultérieurs et sur les modes d’approche prisés de nos jours.
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Charles-Nicolas Cochin (1715-1790) était "le premier dessinateur de son temps" selon Grimm. Secrétaire de l'Académie des Beaux-Arts, chargé de commandes officielles, son influence fut grande à l'époque où il écrivit plusieurs ouvrages théoriques sur les arts. Plus tard, dans la foulée des Goncourt, les bibliophiles lui préféreront Eisen ou Moreau le Jeune, plus galants. Cochin représente le XVIIIe siècle sérieux, qui existe et qui reste à redécouvrir. Après son voyage d'Italie, en compagnie du futur marquis de Marigny, Cochin a voulu renouveler le grand genre des peintres bolonais, la peinture d'histoire ; il donne sa préférence aux grands formats. Renouvelant ainsi notre connaissance de l'art du XVIIIe siècle, M. Michel a complété son étude richement illustrée par un catalogue raisonné de 214 ouvrages illustrés par Cochin, auxquels s'ajoutent plusieurs ouvrages illustrés non publiés.