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Ronsard découvre, à l’articulation de l’âme et du corps, les richesses de l’imagination, de la fantaisie humaine. L’âme incarnée vit constamment entourée d’images, qu’elles proviennent des organes des sens, du sang, du spiritus fantasticus, de la mémoire, de la fantaisie libérée de tout contrôle rationnel dans le temps du songe, des démons... L’étude conjointe du sommeil et de la fantaisie nous permet d’appréhender les œuvres du Vendômois de façon chronologique. Dans la première décennie de sa création poétique, Ronsard se nourrit dans ses œuvres de multiples images fantastiques : les visions prophétiques, les images mortes de la sorcière, les secrets du puissant Dionysos, la mélancolie amoureuse, les songes... Au début des années 1560, le poète subit une double crise, interne et externe, qui le conduit à définir une « bonne santé » de l’imagination. Attentif à ne plus accueillir dans son esprit toutes les créatures fantastiques, le poète se montre de plus en plus à l’écoute de son propre corps, ou plutôt de la saine liaison entre son corps et son âme. A mesure que la mort approche, Ronsard veille à se débarrasser de toutes les formes d’illusion qui pourraient venir perturber une si belle association. ciation.