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Ce volume est issu de deux colloques organisés par la FISIER à Montréal et Cambridge. Cet ouvrage a pour cœur les bibliothèques d’écrivains (Rabelais, Montaigne, de Thou, Aldrovandi). Les approches de la génétique textuelle et de la « forme » bibliothèque (contenu et contenant) se conjuguent pour étudier sur le vif le jaillissement créatif. Plusieurs études sur les bibliothèques encyclopédiques décrivent la circulation des livres, l’impact de la censure et leur rôle de diffuseur celturel. Des textes sur les bibliothèques publiques au XVIIe siècle, l’architecture des bibliothèques italiennes (de Pétrarque à Bembo) et la reconstitution de bibliothèques dispersées ou disparues de Rasse des Noeux, Etienne Pasquier, Philippe Desportes, Simone Porzio et Benedetto Varchi, permettent une réflexion sur le développement des bibliothèques de demain, et sur la renaissance de bibliothèques détruites (Turin, 1904).
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La base de données GLN 15-16 consacrée aux éditions imprimées à Genève, Lausanne et Neuchâtel aux XVe et XVIe siècles est aujourd’hui achevée. Ce Short-Title Catalogue est pensé comme le compagnon de la version électronique. Il permet de figer un état du savoir, mais surtout nous offre la possibilité, grâce aux index réalisés, d’envisager de nouveaux champs de recherche. Ce livre dresse une carte qu’il nous convient d’explorer. Aux chercheurs maintenant de recréer des territoires : le premier, du point de vue de l’histoire des religions, le deuxième pour la typographie, un troisième pour l’histoire littéraire, un quatrième pour la discipline qu’il choisira ou inventera. Une postface nous décrit, du point de vue d’un usager souvent narquois, l’envers du travail bibliographique et la mutation des bibliothèques occidentales au cours des 50 années nécessaires à la réalisation de GLN.
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Une fédération a pour vocation de fédérer des individus et des institutions, de fouler des champs non encore labourés, d’inspirer de nouvelles recherches. Pour fêter son cinquantenaire, la Fédération internationale des Sociétés et Instituts dEtude de la Renaissance (FISIER) a organisé à Bruxelles un colloque international sur la présence obsédante du droit dans la vie quotidienne des hommes et des femmes de la Renaissance, éclatants ou obscurs, célèbres et sans grade. La réflexion’est focalisée sur cinq figures qui apparaissent comme essentielles: le diplomate, le père, le maître, le pasteur et le juge. Ce faisant, cinq grands domaines ont été abordés: la politique internationale, la famille, l’enseignement, la religion et les questions juridiques proprement dites. Avec chacune de ces figures, réapparaissent Erasme et son oeuvre, cherchant à rendre justice à l’Humaniste par excellence dans les cinq domaines abordés. Du particulier au général, d’une famille de notaires aixois à des traités de diplomates européens, la réflexion se nourrit de détails qui ramènent à l’essentiel, des principes qui interrogent des usages régionaux, la réflexion juridique faisant de plus en plus référence au droit romain qui empiétait, en particulier à Genève, sur les prérogatives du droit coutumier. Cette réflexion offre surtout un panorama étendu qui donne à penser et ouvre des perspectives nouvelles jusque dans notre quotidien le plus contemporain.
Pour aborder la question différemment, Valérie Hayaert a commenté, au début de chaque partie, le Pegma de Pierre Cousteau (1555), ces emblèmes juridiques trop longtemps laissés dans l’ombre de ceux d’André Alciat.
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Les recherches d'Alexandre Vanautgaerden montrent qu’Erasme n’a cessé d’adapter, en fonction de chaque type de texte, les mises en page de ses livres pour en maîtriser au mieux la réception. A rebours de l’exégèse traditionnelle des œuvres d’Erasme, qui prête une foi parfois aveugle à sa correspondance, le présent ouvrage privilégie l’étude des manuscrits et des livres imprimés. Érasme ne s’est pas contenté d’écrire ses textes, mais s’est préoccupé, avec un scrupule croissant, de la façon dont ils allaient être lu. En complément de cette nouvelle biographie d’un Érasme que l’on découvre les yeux rivés à l’objet livre dans sa matérialité, le lecteur trouvera un grand nombre de documents jamais édités (lettres d’imprimeurs, pièces liminaires), donnés en latin et en traduction, ainsi qu’une liste des éditions princeps de l’humaniste. Ce volume offre un regard nouveau sur les statuts d’auteur et de lecteur au début du XVIe siècle. Il intéressera tant l’historien du livre que de l’humanisme.