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Remerciements
Jean-Louis Fournel et Ivano Paccagnella,
Avant-propos. Traduire dans l’Europe de la Renaissance : bousculer
les mots et les textes pour l’amour des langues, de toutes les langues
Première partie
INSTRUMENTS ET CANONS
Instruments
Ivano Paccagnella,
« Profitable et nécessaire à ceux qui prennent plaisir en ces deux
langues » : strumenti per tradurre
Ronnie Ferguson,
Il nesso autore-lessicografo-traduttore nel Rinascimento britannico :
l’incontro tra Rabelais, Cotgrave e Urquhart
Isabella Lazzarini,
Lingua diplomatica, lingua politica, traduzione : il Vocabolario italianolatino
di Nicodemo Tranchedini da Pontremoli
Marie Madeleine Fontaine,
Le Printemps d’Yver et sa traduction anglaise dans le réseau des dictionnaires
: de Sainliens et Bynneman (1578-1580) à Cotgrave (1611)
Laetitia Sansonetti,
Le lexique de l’escrime en Angleterre à la fin du XVIe siècle : traduire ou
ne pas traduire les mots italiens
Pour un canon des auteurs traduits
Klaus Kipf,
From the Latin to the Italian Petrarch : translating Petrarch in
16th Century Germany
Sebastián García Barrera,
L’Amadis de Gaule en France au XVIe siècle : bien traduire, bien parler
Gilles Guilhem Couffignal et Michel Jourde,
Les Amours prodigieuses d’Auger Gaillard (1592) : du bilinguisme
occitan-français à l’auto-traduction (et retour)
Elisabeth Rothmund,
«Dieser deutsche Gottfried » : enjeux poétiques et politiques de la
première traduction allemande de la Jérusalem délivrée du Tasse (1626-
1651)
Jean Balsamo,
Traduction et création littéraire chez Montaigne
Véronique Duché,
Traduire les novelas sentimentales espagnoles sous l’Ancien Régime
Paola Cosentino,
Ancora sulla fortuna di Du Bartas in Italia : le Due prime giornate della
Seconda settimana di Defendo Amigoni
Deuxième partie
DOMAINES ET CHAMPS DE LA TRADUCTION
Langues et langages de la spiritualité
Manuela Bragagnolo,
Les voyages du droit, du Portugal à Rome : le Manual de confessores de
Martín de Azpilcueta et ses traductions
Annette Gerstenberg,
L’opera di Bernardino Ochino nelle sue traduzioni : percorsi europei e
rilievi linguistici
Claudia Rossignoli,
The Languages of Faith : Doctrine and Translation in Juan de Valdés
Elisa Gregori,
Gabriel Chappuys : « il più grande traduttore della spiritualità ». Tradurre
le prediche dall’italiano al francese nel XVI secolo
Françoise Crémoux,
Des traductions de livres de miracles entre espagnol, français et italien
(XVIe-XVIIe siècles)
Traductions scientifiques
Alessio Cotugno,
Dal «plagio orizzontale» alla «traduzione verticale»: traiettorie linguistiche
e intellettuali di Alessandro Piccolomini
Sophia Hendrikx and Paul J. Smith,
Ichthyology in Translation : Conrad Gessner’s Fish Books
Anna Laura Puliafito,
I segreti della Natura tra scienza e diletto: Alfonso de Ulloa traduttore
di Juan de Jarava
Susanna Gambino Longo,
La Sfera d’Alessandro Piccolomini relatinisée
Michel Jourde,
« Variété des pays » et agriculture européenne : la traduction des textes
agronomiques vernaculaires à la fin du XVIe siècle
Sara Miglietti,
Un caso di autotraduzione medico-scientifica nel Rinascimento: il
Pourtraict de la santé / Diaeteticon polyhistoricon di Joseph Duchesne (1606)
Juan Carlos D’Amico,
Le passage d’un langage républicain en France : la traduction française
d’un discours de Bartolomeo Cavalcanti
Laurent Baggioni,
La langue politique de la traduction : le cas de la Vie civile de Matteo
Palmieri
Elena Valeri,
Traduzioni, traduttori e stampatori di Paolo Giovio tra Italia, Francia e
Spagna nel Cinquecento
Alessandra Petrina,
Translations facing inwards: James VI/I’s Basilikon Doron
Elsa Kammerer,
Quelques hypothèses sur l’Anti-Machiavel de Gentillet dans la traduction
allemande de Georg Nigrinus supervisée par Johann Fischart
(Strasbourg/Francfort, 1580)
Jean-Louis Fournel,
L’auto-traduction chez Campanella : traductions et passages ou les langues
du philosophe-artisan
Traduire les voyages
Ivano Paccagnella,
Tradurre il Mondo Nuovo: la Carta di Cortés fra Savorgnan, Liburnio e
Ramusio
Fiona Lejosne,
Traduire les découvertes : les traductions depuis le portugais et l’espagnol
au sein des Navigationi e viaggi (1550-1559) de Ramusio
Romain Descendre,
Savoirs et conquêtes de l’Amérique entre Venise et Rome : les traductions
italiennes des Crónicas de Indias au XVIe siècle
Alvise Andreose,
Le traduzioni cinquecentesche del libro di Marco Polo: dal textus
receptus alla traduzione critica
Elisa Gregori,
Dal Devotissimo viaggio di Gerusalemme al Très dévot voyage de Iérusalem: Jean
Zuallart e l’autotraduzione
Romain Descendre et Jean-Claude Zancarini,
Épilogue. Servitude refusée et servitude comme manière de traduire 629
Bibliographie
Auteurs / Autori / Authors
Résumés / Riassunti / Abstracts
Index nominum
Index operum
Ce volume étudie les expériences de traduction dans la première modernité, entre XVe et XVIIe siècles, en partant de la traduction dite « horizontale », celle qui concerne les langues vulgaires entre elles et le neo-latin. En effet, ce type de traduction engage des protocoles, des pratiques, des régulations et des effets pour partie différents de ceux qui prévalent dans les traductions « verticales », de type humaniste entre langues anciennes (du grec au latin notamment) ou entre langues anciennes et langues vulgaires. Il est dès lors possible de réfléchir sur ce que dit l’acte de traduire à l’histoire du système des langues vernaculaires, mais aussi de poser ce qui dans cet acte touche la figure des auteurs, le statut des livres concernés et les formes de transmission des savoirs. Au bout du compte, c’est bien la construction d’un canon continental qui se dessine. C’est l’une des raisons pour lesquelles la question s’avère radicalement « européenne » et transnationale, car elle dépasse le simple mouvement binaire d’une langue à une autre. À la fois linguistique, littéraire, philosophique et scientifique, religieuse et laïque, cette contribution collective à l’histoire des pratiques de traduction propose de penser différemment par les mots l’histoire de l’Europe comme une histoire polyglotte en tant qu’elle est une histoire dont il est crucial de penser la polyglossie. L’histoire de la traduction se fait donc ici histoire de créations, d’équilibres toujours recherchés et de conflits potentiels, ouverts ou implicites, et non une simple histoire de transferts ou transmissions.