Jean CALVIN
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Face à la progression de l’hérésie luthérienne et afin de conforter les chrétiens dans la vraie doctrine, la Faculté de théologie de Paris rédige vingt-six articles qui résument ce qu’il convient de croire en matière de sacrements, de l’œuvre des saints et de la Vierge Marie, en un mot comme en vingt-six, toute la doctrine de la sainte Église catholique. Ces Articles de la Sorbonne sont adoptés par François Ier et par le parlement de Paris. Ils entrent en vigueur le 31 juillet 1543 et sont diffusés dans tout le Royaume. L’émotion est grande devant cette « réformation » autoritaire de l’Église qui laisse peu de chance aux tenants de la Réforme d’échapper à l’Inquisition. Encouragé par ses collègues, Calvin accepte de répondre à ces articles, mais de façon anonyme. Il construit sa réponse selon deux principes. D’une part, se gausser de la position catholique en imaginant un commentaire sarcastique et facétieux, faussement inspiré par la scolastique et ridiculisant la doctrine luthérienne. D’autre part, reprendre chaque article en leur apportant une « remédiation » calvinienne, à la lumière des Écritures et des Pères de l’Église, remède placé en regard de chaque Article. Ce traité paraît en latin puis, puis, revu et corrigé, en français à l’automne 1544. La présente édition offre les deux versions en juxtalinéaire, annotées avec savoir et précision par Olivier Labarthe. De riches annexes, bibliographiques et textuelles complètent cet ouvrage appelé à faire référence.
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Table des matières
Sommaire
Remerciements
Présentation générale
Un combat de titans
Les antagonistes
Caroli
Calvin
Les récits de Caroli et de Calvin
Caroli se met en scène
Calvin critique et corrige le récit de Caroli
Sources du conflit théologique
L’importance du vocabulaire
La doctrine trinitaire
La position de Calvin
La menace antitrinitaire
Motifs du conflit théologique
Une question sur le vocabulaire adéquat
Une question ecclésiologique et liturgique
Une question sur l’orthodoxie des réformateurs
[CALVIN, Jean], Pro G. Farello et collegis ejus adversus Petri Caroli theologastri calumnias defensio Nicolai Gallasii
Source et édition de la Defensio
Description
Contenu
Attestations bibliographiques
Dépôts
Remarques éditoriales
Le traité de Calvin
Elaboration et datation de la Defensio
Résumé de la Defensio
Texte
Introduction et plan de l’ouvrage
La rencontre de La Neuveville
La rencontre de Strasbourg
Les impostures du récit de Caroli
Caroli et la Sorbonne
Caroli à Genève
Caroli à Bâle
Caroli à Lausanne
L’accusation d’arianisme
Le synode de Lausanne
La confession de foi de Viret
La confession de foi de Calvin
Confessio Genevensium praedicatorum
Les mensonges de Caroli
Réponses aux objections de Caroli
Première calomnie
Deuxième calomnie
De voce Trinitatis et de voce Personae
Troisième calomnie
Quatrième calomnie
Cinquième calomnie
Sixième calomnie
De Christo Jehova
Le synode de Berne
Révélations sur la vie de Caroli
Le témoignage de Farel
Le débat sur la liturgie de deuil, prière pour les morts
Axiomata Caroli et probationes
Confutatio
Le témoignage de Viret
La défense de Caroli
Les suites du synode de Berne
La fuite de Caroli
Le témoignage du Conseil en faveur des réformateurs
Conclusio
CAROLI, Pierre, Refutatio blasphemiae Farellistarum in sacrosanctam Trinitatem
Source et édition de la Refutatio
Description
Contenu
Attestations bibliographiques
Dépôts
Remarques éditoriales
Le traité de Caroli
Elaboration et datation de la Refutatio
Le récit de Caroli
Résumé de la Refutatio
Avant-propos
Objectifs et date de publication de la Refutatio
Indications relatives à la présente édition de la Refutatio
Description bibliographique de la Refutatio
Texte
L’entretien avec le cardinal Sadolet, 1539, et le départ d’Avignon pour la Lorraine (R.B.)
Les séjours à Jametz et à Verdun, fin 1539 à début 1543
Le combat à Metz des erreurs de Farel, mars 1543
La mission en Lorraine
Les critiques essuyées en France jusqu’en 15354
L’affaire des « Placards », octobre 1534, et la fuite d’Alençon, janvier 1535
La fuite par Bayonne, Toulouse, Avignon et le Dauphiné. L’arrivée à Genève
La dispute de Rive, Genève, du 30 mai au 24 juin 1535
Le complot des Farellistes et l’évasion de Genève, fin août 1535
L’arrivée à Bâle, septembre 1535. L’apprentissage de l’hébreu avec Sebastian Münster
et les entretiens avec Erasme
Le court séjour neuchâtelois, de mai à octobre 1536
La Dispute de Lausanne, début octobre 1536
La nomination à la cathédrale de Lausanne
Les remords de la conscience
Le danger des antitrinitaires se cachant en Romandie
La comparution à Lausanne devant le premier synode vaudois, le 14 mai 1537
Caroli réfute la théologie des Farellistes (O.L.)
Manière de citer le texte des Farellistes et celui de Caroli. Mise en garde
Première réfutation
Deuxième réfutation
Troisième réfutation
Quatrième réfutation
Cinquième réfutation
Sixième réfutation
Septième réfutation
Conclusions de la réfutation
Les dernières exhortations de Caroli aux protestants (R.B.)
Les reproches essuyés par Caroli de la part des protestants
Réflexions sur le séjour auprès des « hérétiques »
L’évasion de Berne et le refuge soleurois, juin-juillet 1537
L’invitation à Lyon par l’entremise du sieur de Boisrigault, juillet 1537
La réhabilitation à la cathédrale de Saint-Jean-Baptiste-et-Saint-Étienne de Lyon
En route pour Montpellier
Le retrait forcé en Avignon
Les succès avignonnais
Un appel au financement de l’impression de ses écrits
Les écrits polémiques de Caroli
L’assentiment aux censures du Saint-Siège et de la Sorbonne
Ce qui importe : Le Christ et la gloire de Dieu
Postface de Martin Brion
Tables
Abréviations et sigles
Bibliographie
Manuscrits
Sources
Etudes et instruments de travail
Index des noms
Index des citations bibliques
En 1545, la querelle qui oppose Pierre Caroli à Jean Calvin à propos de la doctrine trinitaire est à son comble. Pierre Caroli, docteur de la Sorbonne, ancien pasteur de Lausanne, publie une Refutatio blasphemiae Farellistarum in sacrosanctam Trinitatem. Calvin, au nom de Farellistes et sous le nom d'emprunt de Nicolas Des Gallars, répond par une Pro G. Farello et collegis ejus, adversus Petri Caroli theologastri calumnias, defensio Nicolai Gallasii. Ces deux textes sont publiés conjointement pour la première fois afin que tout lecteur puisse aisément affiner sa perception du conflit qui opposa Caroli à Calvin entre 1537 et 1545. Pierre Caroli, par sa Refutatio, cherche à prouver sa bonne foi et obtenir quelque faveur princière de Nicolas de Lorraine, alors que Calvin, par sa Defensio, veut défendre la cause réformée malmenée par une critique qui se rapproche de procédés inquisitoriaux. Les deux antagonistes : Pierre Caroli, docteur de la Sorbonne (1521), épris d’un renouveau de l’Eglise (1522-1534), premier pasteur de Lausanne (1536), oscillant entre les deux cultes avant de prendre les armes d’un inquisiteur (1542-1545) ; Calvin, jeune auteur de l’Institutio (1536), fer de lance des réformés et défenseur de la vérité contre la Sorbonne, Sadolet et Caroli (1542-1545). Face à l’écrit de Caroli, Calvin rétablit la vérité des faits et rappelle les fondements doctrinaux de la Réforme, identiques à ceux de l’Eglise romaine, en ce qui concerne les doctrines de la Trinité et de l’Incarnation. Une relecture du contexte de 1537 met en évidence les motifs qui amènent Caroli à proférer son accusation d’arianisme à l’égard de ses collègues Viret, Calvin et Farel. Calvin assure la défense de la doctrine réformée en rédigeant une Confessio Genevensium praedicatorum de Trinitate. En 1545, ce texte se retrouve au cœur de l’accusation de Caroli et permet à Calvin de défendre la position réformée.
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Au cours des dernières années de sa vie, pendant presque deux ans et demi, entre avril 1560 et septembre 1562, Jean Calvin donna 193 leçons sur le livre du prophète Jérémie. Jérémie eut une grande importance pour Calvin, d’autant plus qu’il lui arrivait de s’identifier au prophète solitaire et triste, souvent incompris. Ces 193 leçons correspondent bien à l’organisation des leçons du Réformateur que nous connaissons, les trois premiers jours de la semaine, une semaine sur deux, qui font trois leçons par quinzaine pendant vingt-neuf mois.
Pour accompagner l’édition critique latine qui vient de paraître (Praelectiones in librum prophetiarum Jeremiae, Calvini opera denuo recognita – series exegetica, 2016), il était impossible offrir une traduction nouvelle de près de 2'000 pages. Il était plus approprié de reprendre et d’éditer la traduction de Charles de Jonviller, parue en 1565.
Dans son introduction, Max Engammare établit que Jonviller a traduit seul ces leçons re cherche à comprendre les raisons d’une première publication lyonnaise. Il compare également le texte latin de Calvin et la traduction de Jonviller. Etant donné que Jonviller avait rédigé le texte latin, à partir de ses notes de cours et de celles de Budé, on trouve chez lui des libertés de traducteur qui frisent parfois celles d’un auteur.
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Professées en latin entre 1559 et 1563 à l'Auditoire de Genève, les Praelectiones in librum prophetiarum Jeremiae sont l'œuvre de la fin de la vie de Calvin. Sténographié sur place, dédicacé à l'Electeur Palatin, l'ouvrage est publié en septembre 1563 par Jean Crespin, accompagné des Lamentationes (non reprises ici). Au XVIe s., il n'a connu que trois éditions et une traduction en français en 1565, puis n'a été repris que dans des éditions collectives à partir du XVIIe s. Calvin donne ses leçons selon le principe de la lectio continua : chaque verset est cité (souvent déjà glosé) en latin, puis accompagné d'un commentaire de longueur variable. La richesse de ces commentaires peut s'explorer d'un quadruple point de vue : d'abord, celui de la rhétorique: il s'agit d'une argumentation pour la parole prophétique de Jérémie auquel l'auteur s'identifie, explicitement ou non. Celui de la philologie (extrême attention à la lettre du texte bien que Calvin ne soit pas un hébraïsant confirmé). Celui de l'histoire avec un intérêt marqué pour les realia bibliques. Celui enfin du "style biblique", qui met en tension les principes de la copia (anaphores, synonymie) et de la brevitas (épiphonèmes). La présente édition élucide les citations et allusions aux nombreux interpretes antiques, médiévaux ou contemporains de Calvin, ainsi qu’à la Bible. Le texte des Prælectiones est encore comparé à celui des sermons sur Jérémie, donnés en français. Un index et la publication de l’édition française de 1565, disponible en POD et sur le site Calvin et Genève 16, sont des outils qui facilitent la consultation.
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Entre son commentaire des épîtres pauliniennes et de l’épître aux Hébreux et avant celui qu’il donnera des Evangiles, Jean Calvin, dans sa volonté de commenter tout le Nouveau Testament, s’intéressa à cinq des sept épîtres catholiques : Pierre 1, Jean 1, Jacques, Pierre 2 et Jude. En suivant l’ordre des péricopes, il commence habituellement par l’examen du vocabulaire, du sens des mots grecs, en commentant les traductions (Vulgate, Erasme) et en s’attachant aux cas (grammaire). Dans un deuxième temps, il étudie le contenu, paraphrasant et analysant, comparant à Paul, soulevant des interrogations et offrant un Respondeo (dialectique). Enfin, il conclut par la formule Summa est, qui se termine par une exhortation (rhétorique), saisissant le texte pour s’opposer aux arrêts du Concile de Trente sur l’ambiguïté des Ecritures et sur la notion d’élection par les mérites.