Matériaux pour l'histoire publiés par l'Ecole des Chartes
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Le XIIIe siècle, époque du grand essor des universités, correspond également à l’âge d’or de l’encyclopédisme médiéval. A côté des textes latins d’un Vincent de Beauvais ou d’un Barthélemy l’Anglais, paraissent les premières encyclopédies en langue vernaculaire dont le Livre du Trésor de Brunetto Latini. Largement diffusé sur plus de deux siècles, cet ouvrage se distingue des exemples latins par son orientation rhétorique et politique. De même, il s’en différencie par le fait qu’il est fréquemment illustré – plus de la moitié des copies –, tant dans la version française, que dans sa traduction italienne. L’étude comparative des programmes iconographiques révèle les différents centres d’intérêt des commanditaires selon leur origine sociale, linguistique et culturelle. Brigitte Roux étudie l’ensemble de ces exemplaires enluminés et, sur la base de critères iconographiques et stylistiques, regroupe les différentes copies, dont elle livre les notices dans le catalogue des manuscrits illustrés. L’examen de la totalité de la tradition illustrée du Livre du Trésor a permis le repérage d’iconographies constantes, en tête desquelles figure le portrait d’auteur, ainsi que d’un certain nombre de créations singulières, comme la table des matières enluminée ou l’image du trésor. Les stratégies d’emprunt, de citation littérale, de détournement ou d’invention à l’œuvre dans cette encyclopédie sont mises au jour, tout comme se d©couvre la dynamique propre au langage figuratif médiéval.