Renaissance
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Les «Paradoxes», attribués au grand lexicographe, médecin et vulgarisateur que fut Charles Estienne, sont une très libre paraphrase des «Paradossi» milanais d’Ortensio Lando (1543). C’est à travers l’œuvre d’Estienne, publiée pour la première fois en 1553, rééditée dix-neuf fois jusqu’en 1638, que le genre du paradoxe connut sa plus grande diffusion dans l’Europe de la Renaissance. Traitant de sujets aussi divers que richesse vs pauvreté, ignorance vs savoir, beauté vs laideur, lubricité vs sobriété, ces Paradoxes reprennent des thèmes chers à l’humanisme, mais pour remettre en cause leur valeur, ridiculisant la comédie humaine et esquissant, comme en filigrane, une certaine morale sociale de tendance stoïcienne.
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Irena BACKUS,
E.M. BRAEKMAN,
Christoph BURGER,
O. CARPI-MAILLY,
Max ENGAMMARE,
Marie-Madeleine FRAGONARD,
Jean-François GILMONT,
Francis HIGMAN,
Frank LESTRINGANT,
P. LIENHARDT,
Viviane MELLINGHOFF-BOURGERIE,
Daniel MÉNAGER,
J.E. OLSON,
A. PETTEGREE,
Michel REULOS,
Bernard ROUSSEL,
Y. TATARENKO,
Mario TURCHETTI,
Frans Pieter VAN STAM
Ce volume présente une grande diversité d'approches sur la personne et l'œuvre du réformateur français. L'histoire religieuse occupe évidemment la première place, mais elle s'enrichit de la philologie, de l'histoire du livre et du droit, ou des rapports de spécialistes plus spécifiquement littéraires. On a voulu que l'attention prêtée à l'homme et à son œuvre, à la genèse et au développement de celle-ci, s'appuie sur l'étude des rencontres biographiques et intellectuelles, des discussions, des collaborations, des influences et des ruptures qui rapprochent, distinguent le réformateur de ses contemporains, ou l'opposent à eux. L'élargissement du cadre historiographique, si sensible dans les études calviniennes de ces dernières décennies, en direction des réseaux sociaux et institutionnels, ou des questions liées aux moyens et aux supports de la communication (écriture, prédication, livre imprimé) va ainsi de pair avec la mise en relief du rôle et de la physionomie individuelle du réformateur. Il en ressort l'image d'un réformateur, certes exclusiviste dans certains de ses choix, mais dont la pensée manifeste aussi une capacité d'adaptation polymorphe.
Avant-propos de Olivier Millet. Articles de O. Carpi-Mailly, F.P. van Stam, M. Turchetti, F. Higman, M. Engammare, E.M. Braekman, J.E. Olson, D. Ménager, J.-F. Gilmont, Y. Tatarenko, Ch. Burger, I. Backus, M.-M. Fragonard, B. Roussel, M. Reulos, P. Lienhardt, V. Mellinghoff-Bourgerie, F. Lestringant et A. Pettegree.
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François Cornilliat, On words and meaning in Rabelais criticism; François Chatelain, Autour du proverbialisme des bienyvres: une approche des chapitres liminaires du Gargantua; Jean-Eudes Girot, «Livre de vie» et préparation à la mort dans le Tiers Livre; Emmanuel Naya, «Ne scepticque ne dogmatique, et tous les deux ensemble»: Rabelais «On Phrontistere et escholle des pyrrhoniens»; Jan Miernowski, Literature and metaphysics: Rabelais and the poetics of misunderstanding; Michelle Simondon, Le grec de Panurge; Samuel Junod, Lectures du Physetère ou le Physetère se dégonfle; Erich MacPhail, The masters of Medamothi: Rabelais and visual prose; Malcolm Jones, Rabelais and the Sylva cunnorum (...obscoenos illos Pantagruelem, Sylvam cunnorum...).
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Lorsque Calvin entreprend sa réforme religieuse, il fait appel à différents moyens de communication : le sermon, la correspondance, le livre. Quelle place accorde-t-il cependant à l’imprimerie pour assurer le rayonnement de son message ? Cette question suppose une enquête approfondie sur les relations que Calvin entretient avec le livre : les genres littéraires qu’il a illustrés; les raisons qui l’ont poussé à prendre la plume; la langue utilisée (latin et français) et les publics visés; plus concrètement encore l’organisation de son cabinet de travail et les relations avec ses imprimeurs et libraires. Il convient également de s’interroger sur sa bibliothèque et sur ses lectures, celle de la Bible et celle des auteurs anciens et contemporains. Comment intègre-t-il ses lectures dans son œuvre écrite ? Dernier volet de l’enquête: la censure. Comme les auteurs et les imprimeurs sont étroitement contrôlés à Genève, Calvin peut-il imprimé impunément tout ce qu’il veut ? Joue-t-il le jeu de la censure ? Pour mener l’enquête, Jean-François Gilmont tire profit de sa connaissance approfondie tant de la bibliographie calvinienne que de son œuvre, jusqu’à la correspondance relue à nouveau frais. Son étude, qui nous donne une image extrêmement vivante et parfois inattendue de Calvin, offre de nouvelles perspectives sur le Réformateur, sur son action pastorale et même sur son style et sa théologie.
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Les humanistes et les poètes de la Renaissance s’approprient le discours érotique de l’Antiquité pour le transformer en une érotologie littéraire et artistique dont l’empreinte sur la civilisation européenne a laissé des traces profondes. Fruits du colloque “Eros and the Erotic in neo-Latin Literature” tenu à Clare College, Cambridge, en septembre 1995 les essais rassemblés ici cherchent à relancer le débat sur le traitement de l’érotisme, de ses images et de ses lieux communs, de l’admiration quasi platonicienne à l’obscénité. Le champ couvert est celui de la littérature néo-latine, d’Enea Silvio Piccolomin jusqu’aux expériments poétiques latins d’Arthur Rimbaud. I.A.R De Smet & Ph. J. Ford, Préambule - J.-L.Charlet, Eros et érotisme dans la Cinthia d’Enea Silvio Piccolomini - B. Mesdjian, Eros dans l’Eroticon de T. V. Strozzi - A.Stewart, The Singing Boy and the Scholar: the Various Deaths of Politian - P. J. Ford, Jean Salmon Epithalamiorum Liber and the Delights of Conjugal Love - I. A. R De Smet, Innocence Lost, or the Implications of Reading and Writting (Neo-) Latin Prose Fiction - G. Berger, Dialogue-éros-libertinisme, ou comment l’esprit vient aux filles - R. De Smet, Hadrian Beverland’s De fornicatione cavenda: an adhortatio ad pudicitiam or ad impudicitiam - G.H.Tucker, Rimbaud’s (un)Holy Family? Metrics and Obscenity in Tempus erat ... re-visited.
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Depuis les années vingt, on n'a plus guère parlé de Pierre Belon, comme s'il fallait se satisfaire de l'image que nous a laissée l'histoire des sciences du siècle passé, portrait lisse, incorruptible, figé dans le panthéon des précurseurs. Belon passait alors sans transition du statut d'escroc, de plagiaire et d'illettré (chacun sait la virulence des critiques que lui adressèrent ses contemporains) à celui de découvreur inspiré de la taxonomie et de l'anatomie comparée. La démarche de l'auteur a pour but, dans une perspective historique, de réexaminer la pertinence des accusations proférées contre Belon, au travers de l'analyse systématique de son oeuvre. On verra ainsi se dessiner les rapports entre ses écrits et les textes des naturalistes que Belon a connus ou utilisés, en particulier ceux d'Edouard Wotton, Conrad Gesner et Guillaume Rondelet. Ce dernier se révélera même, au fil des préfaces acerbes, être un ennemi juré de Belon. Une lecture attentive permettra aussi une démarche épistémologique autour des motivations d'un naturaliste du XVIe siècle, trop vite comprises comme purement zoologiques selon notre division des catégories du savoir. Enfin, les notes devraient apporter un éclairage neuf sur les espèces détaillées, leurs appellations françaises, vernaculaires et antiques, l'identification des quelque cent cinquante gravures qui les illustrent, et toutes les remarques médicales, gastronomiques ou cynégétiques qui émaillent les descriptions.