Renaissance
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À l’occasion des dix ans de la mort de François Secret (1911-2003), nous publions dans ce livre les Actes de la Journée François Secret, Les Muses secrètes. Kabbale, alchimie et littérature à la Renaissance. J.-P. Brach, D. Kahn, J.-F. Maillard, J.-M. Mandosio et R. Gorris Camos ont voulu rendre hommage à ce grand Maître et savant qui a joué un rôle important en tant que pionnier et chercheur extraordinaire dans l’un des domaines du savoir renaissant les plus rares et les plus secrets, l’hermétisme et la kabbale chrétienne. Il a été le premier à savoir démêler les méandres de la pensée postélienne ainsi que l’imbroglio de ses manuscrits, en explorant les zones les moins fréquentées de la philosophie de la Renaissance, avec une humilitas et une ferveur typiquement renaissantes. Ses « recherches sont à la kabbale chrétienne ce qu’ont été celles de Scholem pour la kabbale juive » (Brach). F. Secret retrace l’histoire de ce courant, il en explore les problématiques, les connotations eschatologiques et prophétiques ainsi que les rapports avec l’humanisme, la philologie et l’étude des langues, la traduction et l’édition des grands textes de la mystique juive, et trace le portrait intellectuel des grands kabbalistes chrétiens : de Pic à Reuchlin, de Ricci à Francesco Giorgio Veneto, de Postel, qui en est le plus important représentant français, à La Boderie et à Vigenère. Que cette gerbe d’études sur la kabbale, sur la magie, sur Postel, sur ses disciples et sur leur poésie soustendue des mythes du Maître, sur l’alchimie soit un hommage à cet homme dont le sourire transparent a su sonder tant de mystères et redécouvrir tant d’auteurs et d’oeuvres restés méconnus pendant des siècles.
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La B.I.H.R. est le fruit de la coopération internationale entre dix-huit pays où la Fédération est représentée (pour l’Europe : Allemagne, Belgique, Bulgarie, Espagne, France, Grande-Bretagne, Grèce, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, Suisse ; sur les autres continents : Amérique hispanique et Brésil ; Etats-Unis d’Amérique, Japon). Chaque contributeur procède, année après année, au recensement de tout ce qui a paru dans son pays, à savoir les monographies et les articles contenus dans des revues et des collectifs (mélanges, actes de congrès, etc.), à l’exception toutefois des comptes rendus. La Rédaction centrale se charge de collecter les différentes contributions en vue d’une publication annuelle. Les termes Humanisme et Renaissance y sont entendus dans leur sens le plus large; ils embrassent toute l’activité humaine – économique, juridique, scientifique, technique, littéraire, philosophique, religieuse, artistique, au cours des XVe et XVIe siècles. Nous avons toutefois conservé une certaine souplesse à ces limites chronologiques, compte tenu du développement asynchrone de ces mouvements culturels dans les différents pays concernés.
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Paul E. Walker, «Préface»
Anne Regourd, «Introduction : qu’est-ce qu’un document ?»
Pascal Buresi, «Les documents arabes et latins échangés entre Pise et l’Empire almohade en 596-598/1200-1202 : la chancellerie au coeur des relations diplomatiques»
Abdelhamid Fenina, «Note sur un atelier monétaire peu connu et éphémère d’Ifriqiya à l’époque des gouverneurs abbassides : al-Mahdiyya»
Eva Mira Grob, «A catalogue of dating criteria for undated Arabic papyri with ‘cursive’ features»
‘Emad al-Din Sheikh al-Hokamaee, «La vision religieuse des Safavides, la conservation des archives pré-safavides et l’altération des documents»
Mohammed A. Jazim, «Un manuscrit administratif et fiscal du Yémen rassoulide : l’Irtifā al-dawla al-mu’ayyadiyya»
Geoffrey Khan, «Documents arabes du début de l’Islam, récemment découverts dans le Khorassan»
Marie Lamaa, «Quelques remarques à propos du remploi : un objet de métal inscrit d’époque mamlouke, appartenant aux ollections du musée du Louvre»
Julien Loiseau, «Les attestations de waqf de l’émir Qarāqugā al-Hasanī: documents et histoire urbaine dans l’Égypte mamlouke»
W. Matt Malczycki, «A Page from An Aspiring Muhaddit’s Personal Notes, dated mid-late third/ninth century (P.Utah, Ar. inv. 443v)»
Karl R. Schaefer, «Medieval Arabic Block Printing and Arabic Historiography»
Tasha Vorderstrasse, «Reconstructing Houses and Archives in Islamic Egypt»
Khaled Mohammad Younes, «Textile Trade between the Fayyūm and Fustāt in the IIIrd/IXth century according to the Banū ‘Abd al-Mu’min archive»
Liste des contributeurs
Les journées d’étude qui ont donné lieu à cet ouvrage avaient pour première mission de montrer l’existence de quantité de documents largement inexploités, voire ignorés, produits dans le monde arabo-musulman avant la période ottomane. Les documents abordés ici sont de tout type, diplomatique, légal, fiscal, correspondance de marchands, numismatique, objet d’art épigraphié, talismanique… Ces journées avaient aussi pour ambition de réfléchir à la définition d’un document suivant une approche épistémologique.
Les leçons ultimes tirées de l’ensemble une fois parvenu à la lumière soulignent la nécessité de traiter un document de manière totale, de l’analyser, d’en dégager des données, en tenant compte aussi bien de ses déterminations matérielles (support, matériau, encre, graphie…) que du texte qu’il porte, les déterminations matérielles ayant tout autant valeur documentaire que le texte.
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TABLE DES MATIÈRES
Préface du maire de Saint-Avold
Avant-propos de Frank Muller
Notes liminaires de Frank Muller
Jean Wirth, «Sur le statut de l’objet d’art au Moyen Age»
Freya Strecker, «Beziehungen. Die Stifter und ihre Heiligen»
François Boespflug, «Le ‘‘Trône de grâce à présentation latérale’’. Trinités pour prier, Trinités pour plaire» Solange Metzger, «Les desiderata des commanditaires dans les contrats provençaux du XVe et du premier tiers du XVIe siècle»
Philippe Lorentz, «Réversibilité de l’oeuvre d’art et retour à l’objetde culte : La Déploration du Christ par Wilhelm Stetter(1518) et ‘‘le premier retable luthériendepuis la Réformation’’»
Frédéric Elsig, «L’invention des genres»
Milan Pelc, «Putti und die Frührenaissance in Dalmatien. Über die regionale Rezeption, Funktion und Evolution eines ‘‘stilbildenden’’ Motivs»
Frank Muller, «Hans Baldung Grien et Jan Gossaert entre christianisme et paganisme»
Frank-Thomas Ziegler, «Sakraltopographie als methodisches Problem. Die Narrenbilder in der Pfarrkirche zu Birthälm in Siebenbürgen»
Naïma Ghermani, «D’une pratique dévote à une pratique confessionnelle : le portrait princier dans le Saint Empire (1510-1550)»
Martin Knauer, «Der Kupferstich zwischen Kultobjekt und Sammlerstück. Überlegungen zur Tobiasfolge von Georg Pencz (1543)»
Estelle Leutrat, ‘‘Pour récréation à l’oeil et contentement à l’esprit’’ : à propos de quelques estampes religieuses exécutées à Lyon au XVIe siècle (1540-1560)»
Emmanuelle Friant, «De l’objet cultuel à l’objet commercial : les enseignes et médailles de pèlerinage (XVe-XVIIe siècles)»
David Krašovec, «L’art religieux en Autriche intérieure sous Charles II (1564-1590) : de l’expression artistique chez diverses communautés chrétiennes à l’art catholique»
Grażyna Jurkowlaniec, «Between Cult and Antiquarianism Evaluation of Medieval Images in the Early Modern Era»
Ilja Veldman, «From Devotional Image to Work of Art. Some Aspects from the Evolution of the Early Graphic Arts in the North»
Philippe Martin, «Débats autour d’un ‘‘repas’’»
Paul Dupouey, «De l’image à l’oeuvre, un processus systémique d’individuation émancipatrice»
Liste des auteurs
Index
De l’objet cultuel à l’oeuvre d’art en Europe constitue une réflexion sur l’un des processus centraux de l’art européen: le passage d’une création destinée, au Moyen-Age, à célébrer les représentations et les rituels de la foi, à la conception moderne de l’oeuvre d’art, que l’on date communément de la Renaissance. La réalité est plus complexe: les critères esthétiques étaient présents bien avant le XVIe siècle, derrière une instrumentalisation souvent ambiguë de la religion, qui perdure d’ailleurs aujourd’hui sous d’autres formes. Ces différentes communications sont des repères de transition qui mettent en lumière quelques-unes des innombrables facettes de ce processus, dans le temps et l’espace européens, dans les relations aux oeuvres qu’entretiennent commanditaires et spectateurs, dans les motifs et les genres, dans les stratégies des artistes eux-mêmes et dans la ou les définitions explicites ou implicites de l’art qu’une époque se donne.
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Au croisement d’importants réseaux d’imprimeurs, de graveurs et de poètes qui la relient à l’Italie tout autant qu’aux pays germaniques, Lyon s’impose dans la première moitié du XVIe siècle comme le creuset d’expériences philologiques, iconographiques, symboliques et politiques qui innervent de façon décisive la lecture des textes bibliques. Figure centrale de cette étude, Jean de Vauzelles (ca. 1495-1563) incarne précisément la conciliation religieuse et humaniste qui y a été tentée. Secondant le désir qu’a Marguerite de Navarre de promouvoir les Ecritures en une belle langue française, il traduit pour elle l’Hystoire evangelique d’Ottmar Nachtgall, puis les adaptations que l’Arétin avait faites de la Bible à partir de tableaux contemporains. L’ensemble des textes qu’il dédie à Marguerite ainsi qu’à Louise de Savoie apporte un témoignage inédit sur la vie religieuse à la cour de France. Vauzelles, à qui sont confiées les entrées royales de 1533, participe en même temps, avec le dominicain lucquois Sante Pagnini (1470-1541), au renouveau des études hébraïques à Lyon et à la fondation de la célèbre Aumône générale. Au-delà du personnage de Vauzelles, ce livre met au jour la vitalité, à Lyon, d’un catholicisme ouvert et actif, poreux aux modes littéraires, aux apports humanistes et artistiques, en prise avec les exigences municipales de la charité, les préoccupations contemporaines de diffusion des Ecritures et le désir de développer une piété incarnée.
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Longtemps ignoré ou plutôt négligé, l’orientaliste Guy Le Fèvre de La Boderie est aussi l’auteur d’une ample œuvre poétique dont les trois livres principaux paraissent la même année, en 1578. Deux d’entre eux sont depuis quelque temps accessibles au lecteur moderne. Voici le troisième. Constatant le succès du Psautier protestant, Guy veut s’« opposer au chant pipeur des Sirènes » en proposant un hymnaire en français, c’est-à-dire en traduisant un ensemble imposant d’hymnes chrétiennes dont beaucoup appartiennent déjà au Bréviaire, mais dont d’autres lui semblent pouvoir contribuer à nourrir la ferveur des fidèles. S’il participe ainsi au puissant renouveau de l’hymnologie chrétienne à la Renaissance, il veut, pour sa part, mettre à son service les multiples ressources de la poésie française et il ne craint pas d’expérimenter des formes et des mètres nouveaux. De plus, convaincu du pouvoir de « la douceur du vers et chant », il formule l’espoir que quelques bons musiciens s’emploieront à donner l’âme à cette poésie comme lui-même lui a donné le corps.
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INTRODUCTION
CADRE DE RÉFÉRENCE
Émilie Séris, «La reverdie dans la poésie latine de la Renaissance : topos poétique et ancrage régional » ;
HUMANISME DU SUD
Anne Bouscharain, « Mantoue et la poésie bucolique : Battista Spagnoli, émule de Virgile » ;
Tristan Vigliano, « Ioannes Lodovicus Vives Valentinus : réflexions sur Vivès, sa patrie valencienne, ses deux identités » ;
HUMANISME BOURGUIGNON
Jean-Marie Cauchies, « ‘‘Des pays joinctz et uniz en concorde et obeissance’’... et de la difficulté de les nommer : l’héritabe ducal bourguignon sous la plume des indiciaires Jean Molinet et Jean Lemaire de Belges (fin XVe-début - XVIe siècle) » ;
Richard Crescenzo, « François Perrin, poète et antiquaire d’Autun » ;
Paul Delsalle, « Le comté de Bourgogne vu par Loys Gollut (1592) » ;
Nathaël Istasse, « Le régent humaniste Joannes Ravisius Textor : Nivernensis sive Navarriensis ? » ;
Sylvie Laigneau-Fontaine, « Nicolas Bourbon, gloire de Vendeuvre » ;
Arnaud Laimé, « Un poète en rave patrie : Eloge humaniste de la ‘‘petite patrie’’ bressane par Claude Bigothier dans sa Rapina seu raporum encomium (1540) » ;
Virginie Leroux, « Les ‘‘petites patries’’ de Jean Second » ;
Aline Smeesters, « La Venus Zelanda de Petrus Stratenus et Cornelius Boyus (1641) » ;
HUMANISME ALLEMAND ET SUISSE
David Amherdt, « De l’Alsace à la Suisse : d’une patrie à l’autre ? Ou la poésie et la religion comme remèdes à l’exil dans la vie de l’humaniste Ioannes Fabricius Montanus (1527-1566) » ;
Thomas Baier, « Johannes Trithemius über seine Heimat » ;
Brigitte Gauvin, « Steckelberg ou l’impossible petite patrie dUlrich von Hutten » ;
Marie-France Guipponi-Gineste, « Entre incarnation et atopie : la représentation paradoxale de la ‘‘petite
patrie’’ chez le poète alsacien Jacob Balde (1604-1668) » ;
Florian Hurka, « Der Heimatdiskurs in er neulateinischen Hirtendichtung von Eobanus Hessus, Euricius Cordus und Joachim Camerarius » ;
HUMANISME FRANÇAIS ET ÉLOGE DE LA FRANCE
Nathalie Catellani-Dufrène, « La ‘‘doulce France’’ de l’écossais George Buchanan » ;
Max Engammare, « Noyon, Orbe, Gap, Vézelay… Genève : la ‘‘petite patrie’’ des Réformateurs Calvin, Viret, Farel, Bèze… et les autres » ;
Philip Ford, « La ‘‘petite patrie’’ de Du Bellay entre latin et français » ;
Perrine Galand, « Jean Salmon Macrin compatriote de Jules César : pour l’amour de Juliodunum » ;
Michel Magnien, « Ronsard, Du Bellay, et leur ‘‘petite patrie’’ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . » ;
John Nassichuk, « Jean Rouxel, poète du Puy et du pays normand » ;
Catherine Langlois-Pézeret, « Visagier porte-voix de Marot sur les rives du Pont » ;
INDEX
Cet ouvrage, fruit d’un colloque international qui s’est déroulé à Dijon en mars 2012, réfléchit au thème de la région natale chez les écrivains de la Renaissance, qu’ils écrivent en latin ou en français. Il se propose de considérer l’image que ceux-ci ont laissée de leur « petite patrie », comme Cicéron qualifiait Arpinum. Tout en s’intéressant à des auteurs d’Europe du Sud (le Mantouan Battista Spagnoli, l’Espagnol Juan Luis Vivès), il fait la part belle aux écrivains de Nord, connus ou moins connus, issus de pays variés (Flamands, Germains, Ecossais, Français...).
Les communications dégagent les caractéristiques d’un humanisme du nord qui, par son ancrage régional, s’affirme en opposition ou en rivalité avec l’humanisme du sud, et analysent les différentes modalités de la description de la région natale: élogieuse souvent, plus rarement critique, celle-ci est parfois «biaisée» (la «petite patrie» n’est pas le lieu de naissance mais un autre lieu), voire refusée (en particulier par les auteurs protestants).
L’ensemble se présente comme un vaste aperçu de l’image qu’ont laissée de leur région natale une trentaine d’auteurs de genres littéraires divers, de pays divers, de confessions diverses, mais qui tous témoignent du caractère très riche de ce motif pour une herméneutique de leurs œuvres..
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TABLE DES MATIÈRES
A. CORBELLARI, « ‘‘Que ne vivent encor les Palladins de France !’’. De quelques survivances médiévales chez Ronsard » ;
G. MCDONALD, « Thomas More, John Clement and the Palatine Anthology » ;
CH. PISTOR, L. BEHIELS, W. THOMAS, « Translation, court networks, and the fashioning of an Imperial image : Charles V and the work of Luis de Ávila y Zúñiga » ;
M. CRAB, « Theophilus Chalcondyles’ Commentary on Valerius Maximus (1508). New Perspectives on the Conflict between Janus Parrhasius and Alexander Minutianus » ;
NOTES ET DOCUMENTS
O. DELSAUX, « La connaissance de Cicéron et de Plutarque en France à la fin du Moyen Age. Le témoignage inédit d’un recueil retrouvé » ;
F. ROUGET, « Une édition retrouvée de Philippe Desportes. Les Pseaumes de David mis en vers françois […]. Avec quelques oeuvres chrestiennes et Prieres du mesme Autheur (Rouen, R. Du Petit-Val, 1593) » ;
A. DÁVILA PÉREZ, « Nota de crítica textual a una carta de Cristóbal Plantino: Nuevas perspectivas sobre las relaciones entre Benito Arias Montano y Hendrik Jansen Barrefelt » ;
CHRONIQUE
J. CÉARD, « Jean-Claude Margolin (1923-2013) » ;
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Pierre et Marie-Hélène Servet rassemblent, pour la première fois dans une édition critique, plus de 90 testaments, fictifs dans leur immense majorité, écrits dans la lignée de l’œuvre de Villon entre la fin du XVe et la fin du XVIIIe siècle. Ces textes, inédits pour certains, souvent difficilement accessibles, sont accompagnés d’un apparat critique qui leur apporte la contextualisation et les éclairages historique, littéraire, linguistique, éditorial, indispensables. L’introduction générale propose une réflexion approfondie sur les sources juridiques – le testament civil – et littéraires, l’orientation facétieuse et/ou polémique de ces textes, la diversité de leurs registres, de la satire au pamphlet, et de leurs idéologies, leurs regroupements et leur évolution au fil des foyers pamphlétaires (guerres de religion, Mazarinades, phases de la Révolution). Cette édition permet ainsi de mettre au jour l’existence d’un nouveau genre littéraire, saisi dans son évolution, son apogée, son déclin ; elle propose aussi une réflexion plus générale sur la littérature de combat et sur le fonctionnement de la vie littéraire à travers les jeux de réécriture et de rééditions ; elle ouvre enfin des perspectives sur la subversion des formes et des genres par l’écriture polémique.
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Quels sont les rapaces les plus aptes à la chasse aux oiseaux ? Comment faut-il affaiter un faucon nouvellement capturé ? Comment soigner ses maladies et ses blessures ? Voici quelques-unes des questions auxquelles répond Jacques Auguste de Thou (1553-1617) dans son poème scientifique sur la fauconnerie. Dans ce livre admirablement documenté, Ingrid A. R. De Smet présente le texte latin nouvellement établi du Hieracosophioy, sive de re accipitraria libri tres, accompagné de sa première traduction française et d’un commentaire détaillé. Ainsi est-il possible d’accéder sans encombre à cet ouvrage complexe et savant, élaboré à l’époque troublée des guerres de religion et dédicacé, à l’origine, au Duc d’Anjou, puis au Chancelier de Cheverny. Une étude historique éclaircit le contexte socio-culturel, économique, et littéraire de la chasse, notamment la chasse au vol, pour laquelle se passionnaient les rois et grands seigneurs de France et dont s’inspiraient poètes et érudits à la Renaissance.
Auteur de plusieurs travaux sur les lettres néo-latines et françaises des seizième et dix-septième siècles, Ingrid A. R. De Smet offre ici un livre fouillé, illustré de seize planches et riche de quatre index, qui intéressera les amateurs de la fauconnerie et de la littérature cynégétique, ainsi que les spécialistes des études néo-latines et de l’histoire des sciences.