Renaissance
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Sommaire / Table of contents : F. Lestringant, « Avant-propos » ; J.- Y. Sarazin, «Images des cités antiques, médiévales et du Nouveau Monde sur les cartes-portulans du XVIe siècle» ; M.-C. Gomez-Géraud, «La Jérusalem illustrée dans les récits de pèlerinage» ; F. Lemerle, «Les villes du royaume de France à la Renaissance: entre antiquité et modernité» ; N. Dauvois, «La louenge et description de plusieurs bonnes villes et citez du noble royaulme de France (1534) de Pierre Grognet, de l’éloge au parcours» ; G. Holtz, «Une ‘‘cité autant belle, et riche, que j’en aye jamais vue’’ : la pérégrination urbaine de Ludovico Varthema (1503-1508) dans les Indes orientales» ; A. Lionetto, «Splendeurs et misères de la ville de Paris dans le Recueil des inscriptions, devises et masquarades (1558) d’Etienne Jodelle» , C. Liaroutzos, ««Voici en deux mots tout ce que je peux déposer» : le silence des pierres et la parole du chercheur dans les antiquités de villes au XVIe siècle» ; C. Roche, «Wolfgang Schmeltzl à la recherche de la Vienne céleste (1547)» ; M. Lezowski, «Portraits de Milan par Charles Borromée (1564-1584) : la dynamique rigoriste de l’écriture» , G. Oiry, «La comédie humaniste ou le siège de ville grotesque» ; N. Khattabi, «Du voix deville à l’airde cour: les enjeux sociologiques d’un répertoire profane dans la seconde moitié du XVIe siècle» ; R. Gorris Camos, «La Città del vero, une ville en papier entre utopie et hétérotopie» ; A. Tarrête, «Un portrait de Mantoue par Blaise de Vigenère (1576)» ; P. Nevoux, Le dernier des picaros espagnols sur les routes d’Europe : Estebanillo Gonzédez (1646) ou l’impossibilité d’une ville» – Varia – M.-J. Louison-Lassabliere, «L’enseignement de la danse par la métaphore macaronique» ; M. E. Severini, «Le prince et le capitaine : échos de Machiavel chez Loys Le Roy et François de La Noue» ; T. Shishimi, «La Bibliothèque historiale de Nicolas Vignier (1587): une ‘‘histoire universelle’’ au service des Français» ;
H. Baudry, «Artilleurs et philosophes : Descartes lecteur des Récréations mathématiques et Daniel Davelourt lecteur des Essais» ; B. Laroche, «‘‘La novella del Cinquecento’’ : Bibliographie pour l’Agrégation d’Etudes italiennes 2012-2013» ; C. Alduy, «‘‘Maurice Scève, Délie (1544)’’. Bibliographie pour l’Agrégation des Lettres 2013» ; J. Couleau & N. Khattabi, «Chronique musicale 2012».
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Table des matières / I. GARNIER et O. LEPATRE, « Introduction » – THEORIE – M.-H. SERVET, « Impertinent, Impertinence : les mots et la chose » ; M. LEVESQUE, « "Je m’en sers de ma seule autorité" : possibilité et enjeux d’un usage impertinent de la langue au XVIIe siècle » ; F. BOISSIERAS, « Approche rhétorique et pragmatique de la notion d’impertinence » – L’IMPERTINENCE GENERIQUE – A.-P. POUEY-MOUNOU, « Impertinences montaigniennes : la "suffisance" des Essais » ; M.-C. THOMINE-BICHARD « Les impertinences d’Eutrapel : Baliverneries (1548) et Contes et Discours d’Eutrapel (1585) » ; P. MOUNIER, « Le roman et l’humanisme : anticonformisme d’un genre à la Renaissance » ; A. ROOSE, « L’impropre et l’obscène dans Alector de Barthélémy Aneau » ; Y. CHARARA, « Les Aventures de Télémaque de Fénelon inspiration mystique et scandale générique » – LES GENRES DE L’IMPERTINENCE – M. AUBAGUE, « Les Trois Francion de Charles Sorel (1623, 1626, 1633) : impertinence générique et voix d’auteur » ; F. POULET, « De la satire des ridicules à la parrêsia : impertinence et extravagance dans l’histoire comique (1620-1660) » ; D. BERTRAND, « Impertinentes traversées urbaines : risque de la parrêsia et frontières de l’acceptabilité burlesque » ; H. DURANTON, « Au-delà de l’impertinence : la littérature satirique versifiée (1715-1789) » ; P. CAMBOU, « L’obscène et le saugrenu comme formes d’impertinence dans le conte voltairien » ; C. RAMON, « La transgression des libertins : une affaire de genre ? (Crébillon, Sade, Nerciat) » ; M. TSIMBIDY, « De l’impertinence des Mémoires ou des mémorialistes sous Louis XIV » ; K. ABIVEN, « Les impertinences de l’Histoire : une question d’aptum générique » ; F. WILD, « Savoir et impertinence dans les ana » ; P. GETHNER, « Le Proverbe dramatique, genre de l’impertinence » – Impertinence et bienséances – T. TRAN, « Les impertinences de la parole : collusions génériques et renversement satirique dans les Loups ravissans de Robert Gobin (c. 1505) » ; O. LEPLATRE, « L’impertinence des images : mont(r)er. A propos de l’Enigme joyeuse pour les bons esprits et du Centre de l’amour » ; P. EICHEL-LOJKINE, « Le conte merveilleux, un genre autorisant l’impertinence ? Bienséance, contrôle, image dans "Le Maître Chat ou le Chat Botté" » ; M.-M. FRAGONARD, « Livres de piété, prédication et modes féminines : l’enfer des bonnes intentions » ; C. ARONICA, « Quand les désirs sont désordre. Le corps impertinent de la tragédie classique » ; C. BARBAFIERI, « "La femme est le potage de l’homme" : les plaisanteries malséantes dans la France classique » ; M. BERMANN, « Les Contes et Nouvelles en vers ou une mondanité impertinente » ; C. LIGNEREUX, « Le conseil, un acte de langage contraire aux bienséances ? » – IMPERTINENCE, AUTORITE ET AUCTORIALITE – D. Reguig, « Impertinence et littérarité chez Boileau » ; C. BAHIER-PORTE, « Les réécritures "modernes" du bouclier d’Achille : l’inavouable pertinence d’un modèle inconvenant (Lesage, La Motte, Marivaux) » ; C. HAMMANN, « Pertinence du dé-plaire : une mise en cause de l’aptum dans les Lettres au XVIIIe siècle ».
L’impertinence a longtemps eu mauvaise presse. Sottise ou fatuité, extravagance ou importunité, l’impertinence choque, indispose, heurte l’usage ou la bienséance. Quand elle s’invite en littérature, elle fournit bien plus que l’étoffe de personnages de comédie – médecins ou coquettes – ou de romans burlesques : elle joue avec les codes sociaux et les normes de la représentation, bousculant les frontières des genres établis qu’elle subvertit ou régénère.
Après une mise en perspective conceptuelle de la notion, vingt-neuf études éclairent ici les multiples facettes de l’impertinence sous l’Ancien Régime. Elles les envisagent en diachronie d’un point de vue lexical, rhétorique, générique, en jouant de la complémentarité des approches. Composant un savoureux pot-pourri, roman, conte, histoire fabuleuse, énigme, recueil d’emblèmes, livres de piété, tragédie, mémoires, chansons satiriques, images tendancieuses, apparaissent tantôt comme lieux de l’impertinence générique, tantôt comme genres de l’impertinence.
Énergie créatrice au XVIe siècle, sulfureux débordement à canaliser au siècle classique, elle devient force émancipatrice pour les Lumières. En à peine plus d’un siècle, l’impertinence inverse totalement sa valeur socio-esthétique et contribue à faire jaillir la vérité en se soustrayant au carcan des codes. Stigmatisée comme vice par l’opinion commune, retournement de la folie en sagesse pour les écrivains indociles – qu’on peut considérer précurseurs –, elle apparaît comme qualité de l’intelligence et de l’esprit – pour ne pas dire vertu – et finit par imprégner toute une époque, valeur partagée d’un temps qui, par sa liberté de penser et d’écrire, marque encore le nôtre.
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AVANT-PROPOS, Max Engammare
INTRODUCTION
1. Pourquoi étudier les hébraïsants chrétiens en France ?
2. Définition du corpus et choix des dates
3. Place particulière de l’hébreu dans la réflexion grammaticale au 16e siècle
4. Objectifs de ce travail
CHAPITRE 1 : L’ENSEIGNEMENT DE L’HÉBREU EN FRANCE
SECTION 1 : Pourquoi étudie-t-on l’hébreu ?
1.1. Hébreu et théologie
1.1.1. L’hébreu langue sainte
1.1.2. Persistance du motif apologétique
1.1.3. Le paradoxe du recours aux sources juives
1.1.4. Une méfiance réciproque
1.2. L’étude de l’hébreu comme nécessité scientifique et intellectuelle
1.2.1. L’hébreu est absolument nécessaire à la compréhension de l’Ecriture
1.2.2. L'hébreu, langue parfaite
1.2.3. L’hébreu, langue primitive et universelle
1.2.4. Plaisir de l’hébreu
1.2.5. L’hébreu et les autres langues orientales
1.3. Conclusion
SECTION 2 : L’enseignement de l’hébreu en France à l’époque médiévale
SECTION 3 : Enseignants et étudiants d’hébreu (1500-1680)
3.1. Introduction
3.1.1. Nouvelles élites, nouveaux savoirs
3.1.2. « Par toutes les provinces de la Gaule »
3.2. Le rôle des juifs convertis
3.3. Les lecteurs royaux et leurs élèves
3.3.1. Les chaires d’hébreu de 1530 à 1670
3.3.3. Etudiants
3.3.4. Programmes et méthodes
3.3.4.1. Le premier document
3.3.4.2. Les autres témoignages
3.3.5. Conclusion
3.4. Catholiques et protestants
3.4.1. Les études hébraïques en milieu protestant
3.4.1.1. Dans l’enseignement secondaire
3.4.1.2. Dans les académies
3.4.2. Place de l’hébreu dans l’enseignement des jésuites
3.5. Leçons privées, autodidactes
CHAPITRE 2 : IMPRESSION ET DIFFUSION DES GRAMMAIRES HÉBRAÏQUES
SECTION 1 : L’imprimerie hébraïque en France
1.1. Lieux d’impression
1.2. Imprimeurs et typographes
1.2.1. Qui sont-ils ?
1.2.2. Premières impressions
1.2.3. La typographie royale
1.2.4. Ateliers juifs et ateliers chrétiens
1.2.5. Caractères
SECTION 2 : La publication des grammaires, de 1509 1670
2.1. Tableau des publications en Europe
2.2. Commentaires
SECTION 3 : L’alphabetum hebraicum, une spécialité française du 16e siècle
3.1. Généralités
3.2. La publication des alphabets
3.3. Le problème des alphabets de c. 1512 et c. 514
SECTION 4 : Les inventaires de bibliothèques nous renseignent-ils sur la diffusion des connaissances hebraïques ?
4.1. Introduction
4.2. Quels outils de travail trouve-t-on dans les inventaires ?
4.3. Apprenait-on vraiment l’hébreu ?
CONCLUSION DU CHAPITRE
CHAPITRE 3 : L’ALPHABETUM HEBRAICUM, CARACTÉRISTIQUES ET ÉVOLUTION
SECTION 1 : Avant 1520
SECTION 2 : Les alphabets d’Estienne
2.1. L’alphabetum graecum et hebraicum de 1528
2.2. L’alphabetum hebraicum de 1539
2.2.1. Présentation générale de l’ouvrage
2.2.2. Consonnes et voyelles
2.2.3. Règles diverses de prononciation
2.2.4. Les exercices
2.2.5. Conclusions sur l’alphabet de 1539
2.3. Editions ultérieures de l’alphabetum hebraicum
2.4. Les éditions de 1563 et 1566 (Paris)
2.5. L’édition d’A. R. Chevalier
2.6. Remarques finales
SECTION 3 : Autres alphabets
3.1. Les alphabets de Guidacerius
3.2. L’alphabet de Drosay (1543)
3.3. Les alphabets de G. Génébrard
3.4. Les ouvrages de J. Boulaese
CONCLUSION DU CHAPITRE
CHAPITRE 4 : FRANÇOIS TISSARD
SECTION 1 : Données biographiques
SECTION 2 : Les ouvrages publiés par F. Tissard
SECTION 3 : Pourquoi l’hébreu ?
3.1. Les motivations de Tissard
3.2. Tissard et les juifs
SECTION 4 : La première grammaire de l’hébreu publiée en France
4.1. Plan de l’ouvrage de 1509
4.2. L’alphabetum hebraicum (fol. 24r°)
4.3. Eléments de phonétique
4.4. Exercices de lecture
4.5. Le nom
4.6. Morphologie verbale
4.7. La terminologie de Tissard
4.8. Quelle grammaire Tissard a-t-il utilisée ?
CONCLUSION DU CHAPITRE
CHAPITRE 5 : SANCTES PAGNINUS, TRADUCTEUR ET GRAMMAIRIEN
SECTION 1 : Données biographiques
SECTION 2 : Pagninus traducteur de la bible
2.1. Relation à saint Jérôme
2.2. Quelques exemples de la méthode de Pagninus
2.3. Postérité de la nova translatio
SECTION 3 : Les Hebraicarum institutionum libri quatuor
3.1. L’édition de 1526
3.2. L’édition de 1549
3.3. Les éditions abrégées
SECTION 4 : PAGNINUS GRAMMAIRIEN
4.1. Plan de la grammaire
4.2. Théorie de la langue hébraïque
4.3. Phonétique
4.3.1. Les voyelles . 131
4.3.2. Le šewā
4.3.3. Les consonnes
4.3.4. Conclusion
4.4. Le nom
4.4.1. Le recours aux cas
4.4.2. Les catégories du nom
4.4.3. L’état construit
4.4.4. Morphologie du nom
4.4.5. Le pronom
4.5. Traitement du verbe
4.5.1. Le nipal
4.5.2. Le paradigme
4.6. La description morphologique chez Pagninus : conclusion
4.7. Le livre IV
4.8. Syntaxe
4.7. La question des sources
4.7.1. Auteurs juifs médiévaux
4.7.2. Pagninus et Reuchlin
4.7.3. Pagninus et Münster
SECTION 5 : LE THESAURUS LINGUAE SANCTAE
5.1. L’édition de 1529
5.2. L’édition de 1548
5.3. Les éditions annotées par Mercier
5.4. Les éditions abrégées
CONCLUSION DU CHAPITRE
CHAPITRE 6 : L’« ÉCOLE DE LOUVAIN », CLÉNARD ET CAMPENSIS
SECTION 1 : Clénard et les langues orientales
SECTION 2 : La Tabula in grammaticen hebraeam de Clénard
2.1. L’édition de 1529
2.2. L’édition de 1544 (Wechel)
2.2.1. Plan de la grammaire
2.2.2. Description phonétique
2.2.3. Les paradigmes verbaux
2.2.4. Le nom
2.2.5. Terminologie
2.3. L’édition revue par Cinqarbres (1550)
2.4. La réédition de 1564
SECTION 3 : La pédagogie clénardienne
SECTION 4 : Les relations Campensis / Clénard
4.1. La grammaire de Campensis
4.2. De la grammaire de Campensis à la Tabula de Clénard
4.3. « Campensem nollem videri emendare »
4.3.1. Rivalités
4.3.2. La personnalité de Clénard d’après sa correspondance
CONCLUSION DU CHAPITRE
CHAPITRE 7 : AUTOUR DES LECTEURS ROYAUX (1530-1587)
SECTION 1 : Les rudimenta de cheradame
1.1. Chéradame est-il l’auteur des Rudimenta ?
1.2. Des « rudiments » bien nommés
SECTION 2 : Agathius Guidacerius
2.1. Les préfaces de Guidacerius
2.2. Sa méthode
SECTION 3 : Le Dialogus de Paul Paradis
SECTION 4 : Vatable et le sens littéral
4.1.
4.2. Les notes de Vatable
4.2.1. Hébraïsmes
4.2.2. La philologie au secours de l’exégèse
4.2.3. Les temps verbaux
SECTION 5 : Un disciple de Guidacerius, Alain Restauld de Caligny
SECTION 6 : R. Baynes, continuateur de Pagninus
SECTION 7 : Jean Mercier et les commencements de l’étude du Targum 186
7.1. Le goût de l’exégèse littérale
7.2. Les tabulae in chaldaeam grammaticen (1550)
SECTION 8 : Un continuateur de Clénard Jean Cinqarbres
8.1. L’édition de 1546
8.2. L’Epitome operis de re grammatica de 1559
8.3. L’édition de 1609
SECTION 9 : L’émergence de la litteérature rabbinique : Génébrard
CONCLUSION DU CHAPITRE
CHAPITRE 8 : LA GRAMMAIRE HÉBRAÏQUE EN FRANCE DE 1500 A 1570, ESSAI DE SYNTHÈSE
SECTION 1 : La description phonétique
SECTION 2 : Questions de morphologie
SECTION 3 : « Les Hébreux n’ont pas de cas, mais… »
SECTION 4 : Apparition d’une terminologie spécifique
4.1. L’utilisation de termes traditionnels
4.2. La mise en relation des deux systèmes
4.3. L’utilisation métalinguistique de termes latins de la langue courante
4.4. Le recours à des néologismes
4.5. Deux cas particuliers : « affixe » et « radix »
4.5.1. Affixe
4.5.2. « Radix »
SECTION 5 : La question des sources
5.1. Le « priscien hébreu » : David Qimhi
5.2. « Transfert de connaissances » du monde juif au monde chrétien
5.3. L’influence de Lévita
5.4. Conclusion
SCTION 6 : Les « langues orientales » et les premières tentatives de grammaire comparée
6.1. L’arabe dans les grammaires hébraïques
6.2. Deux précurseurs de la philologie comparée : Postel et Caninius
CONCLUSION DU CHAPITRE
CHAPITRE 9 : LE DIX-SEPTIÈME SIÈCLE
SECTION 1 : Les grammaires publiées en france de 1600 à 1649
1.1. La grammaire de Bellarmin annotée par De Muis (1622)
1.2. La grammaire de G. Mayr (1622)
1.3. La grammaire de Thomas Dufour (1642)
1.4. La grammaire de Nicolas Abram (1645)
1.5. Conclusion
SECTION 2 : Hébreu rabbinique et lexicographie
1.1. Philippe d’Aquin (c. 1575-1650)
1.2. Jean Plantavit de la Pause (1576-1651)
SECTION 3 : P. RAMUS, P. MARTIN, ET J. BUXTORF
3.1. La grammaire de P. Martinius
3.2. Comparaison Buxtorf/Martinius : plan de la grammaire
3.2. Comparaison Buxtorf/Martinius : définitions
3.3. Postérité de la gramma
Sophie Kessler-Mesguich nous a quittés trop tôt, beaucoup trop tôt (8 février 2010), sans avoir eu le temps de donner la mesure de tout ce qu’elle connaissait de la grammaire historique de l’hébreu, sans avoir pu achever cette grammaire de l’h©breu moderne qui était devenue son dessein majeur. Elle n’avait jamais publié sa thèse de doctorat, soutenue le 19 décembre 1994 à l’Université de Paris VIII, voulant constamment la parfaire. Cette thèse, Les études hébraïques en France, d François Tissard à Richard Simon (1510- 1685), n'a pourtant pas pris une ride et il était indispensable de la publier. Une double compétence est exigible pour quiconque souhaite étudier les grammaires de l’hébreu en France au seizième siècle : une maîtrise de l’hébreu (et de l’araméen) et une familiarité érudite du latin linguistique de la Renaissance. Sophie Kessler-Mesguich avait acquis ces deux compétences. Personne avant elle n’avait si bien présenté et analysé l’œuvre de François Tissard, la publication de son Alphabetum Hebraicum et de sa Grammatica Hebraica, ayant identifié toutes les sources de Tissard. Qui est capable de reprendre un tel travail et de nous montrer que c’est en helléniste que Tissard a approché la langue hébraïque et utilisé la grammaire de Qimhi? On peut formuler une question identique avec Sante Pagnini et ses Hebraicarum institutionum libri quatuor de 1526. Sophie Kessler-Mesguich a ainsi établi que le premier livre des Institutiones Hebraicæ est “remarquable par sa précision, tant dans la description phonétique que dans les transcriptions”. Quant au deuxième livre, consacré au nom et au pronom, l'auteur montre que Pagnini s’appuie à la fois sur le Mikhlol de David Qimhi et sur le Ma‘aseh ’Efod. Tout au long de ce livre, le spécialiste comme le débutant sont éclairés et nourris, très souvent conquis.
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Stéphanie AUBERT-GILLET,
Irena BACKUS,
Jean Paul BARBIER-MUELLER,
Philippe DESAN,
Max ENGAMMARE,
Jean-Raymond FANLO,
Marie-Madeleine FRAGONARD,
Jean-François GILMONT,
Amy GRAVES MONROE,
Christian GROSSE,
Cécile HUCHARD,
Marie-Dominique LEGRAND,
Frank LESTRINGANT,
Olivier POT,
Ruth STAWARZ-LUGINBÜHL,
A. TOURNON,
R. ZUBER
TABLE DES MATIÈRES
PRÉSENTATION
Olivier Pot, «Quand la polygraphie devient une poétique»
PREMIÈRE PARTIE ÉLOGE DE LA CURIOSITÉ
Neil Kelly, «« Rendre commode ce qui pourroit nous nuire en beaucoup de sortes »le détournement des textes et de la curiosité chez Simon Goulart»
Frank Lestringant, «L’Osório de Goulart et ses fortunes, de Thevet à Montaigne»
DEUXIÈME PARTIE: LA SECONDE MAIN DU POLYGRAPHE ENTRE TRADUCTION, ADAPTATION ET COMMENTAIRE
Marie-Madeleine Fragonard, «Les additions à la traduction des Méditations historiques de Philippe Camerarius»
Marie-Dominique Legrand, «Simon Goulart éditeur de Plutarque: exploration de ses noteset de ses commentaires à la traduction de Jacques Amyot»
Irena Backus, «Quels témoins de quelle vérité ? Le Catalogus testium veritatisde Mathias Flacius Illyricus revu par Goulart»
TROISIÈME PARTIE: LA FABRIQUE DE L’HISTOIRELES LIEUX DE MÉMOIRE
Jan Miernowski, «La mémoire des massacres chez Simon Goulart et les origines de la fable protestant» Jean-Raymond Fanlo, «Du monument religieux à l’écriture de l’histoire: la continuationde l’Histoire des martyrs par Simon Goulart»
QUATRIÈME PARTIE: LES AMBIGUÏTÉS DE LA NATURE PARACELSISME, ASTROLOGIE, DÉMONISME
Max Engammare, «Les intérêts astrologiques de S.G.S»
Isabelle Pantin, «Les enjeux du commentaire: Goulart, Du Bartas et Du Chesne»
Cécile Huchard, «Merveille et vanité : la nature et les livresdans le Thrésor d’histoires admirables»
Amy Graves-Monroe, «Ce n’est pas sorcier: la place du surnaturel dans l’oeuvrede Simon Goulart»
André Tournon, «Le diable de Delphes et les commentaires prophylatiquesde Simon Goulart»
CINQUIÈME PARTIE : GOULART ET SES RÉSEAUX ÉDITORIAUX
Jean-François Gilmont, «Simon Goulart et ses imprimeurs»
Stéphanie Aubert-Gillet, «Une école poétique autour de Simon Goulart»
Jeltine L.R. Ledegang-Keegstra, «Simon Goulart dans les alba amicorum»
Philippe Desan, «Simon Goulart éditeur de Montaigne»
SIXIÈME PARTIE: COELO MUSA BEAT POÉSIE, THÉÂTRE ET MUSIQUE
Jean Paul Barbier-Mueller, «Trois poètes réformés à Genève : Goulart, Poupo et Du Chesne»
Olivier Pot, «‘‘Numero, ordine et pondere’’. Les Imitations chrestiennes :manifeste d’une Ecole poétique Réformée ?»
Roger Zuber, «Goulart et ses « consolations » contre la mort»
Christian Grosse et Ruth Stawarz-Luginbühl, «‘‘La Pastorale’’ (1585) de Simon Goulart: théâtreet tradition bucolique au service d’une célébration politique»
Annie Coeurdevey, «Simon Goulart, mélomane et contrefacteur»
ANNEXES
Annexe I. Les impressions genevoises de Simon Goulart
Annexe II. Les oies de l’Escalade ou quand le hasardse fait Providence
Annexe III. Couronnes et guirlandes
Annexe IV. Une synopsis du sens
Né à Senlis, réfugié à Genève dès 1561, Simon Goulart (1543-1628) est un des écrivains « polygraphes » les plus féconds de son époque. Traducteur de Plutarque, éditeur de Montaigne, adaptateur des chansons d’Orlande de Lassus, commentateur de Du Bartas, auteur d’« histoires extraordinaires », poète lyrique et satirique voire dramaturge, il fut un « passeur » entre les Réformes d’expression allemande et française. Au carrefour de plusieurs disciplines, mêlant philosophie, théologie, morale, musique, astrologie, démonologie et alchimie, son oeuvre encyclopédique qui résume les préoccupations de la Renaissance tardive oriente le calvinisme vers une sensibilité moins austère, plus « littéraire » et humaniste. Successeur de Calvin et de Bèze à la tête de la Compagnie des Pasteurs il s’engagea dans l’action politique de son temps qu’il a analysée avec sagacité en tant qu’historien des guerres de religion.
Les études réunies ici explorent pour la première fois la complexité d’une œuvre dont les « intérêts vastes comme le monde » concernent un public averti aussi bien que curieux.
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Selon une idée préconçue contre laquelle il est difficile de lutter, franciscains, augustins, carmes, minimes et, dans une moindre mesure, dominicains seraient incultes et même illettrés. Or, l’enquête de Fabienne Henryot prouve de manière incontestable que dans les domaines de la vie spirituelle et de l’observance, de l’enseignement théologique et de la pastorale, ces ordres ont développé une gestion de l’écrit très originale, bien différente des pratiques bénédictines et jésuites. La bibliothèque conventuelle occupe une place centrale dans la vie intellectuelle de ces religieux mendiants, place définie par leurs textes juridiques et disciplinaires. La pratique effective de la lecture, longtemps limitée à quelques livres indispensables pour ne pas déroger à la sainte pauvreté et humilité des mendiants, a connu un essor spectaculaire. Quotidienne, spirituelle, apostolique ou érudite, elle a emprunté des chemins parfois éloignés des rayons de la bibliothèque commune. De plus en plus autonomes dans leurs choix livresques, les religieux rejoignent progressivement au XVIIIe siècle une communauté de lecteurs ecclésiastiques dépassant les limites de l’univers mendiant.
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TABLE DES MATIÈRES
Introduction : Quel modèle théorique pour penserle conte ?
I. Le territoire du conte, champ de coexistences et lieu de transferts culturels
II. L’apport critique de Grimm
La reconnaissance des racines italiennes
L’oeuvre à l’©preuve de la variance
III. Sortir de l’opposition Structure / Devenir
Les postulats à interroger
Discontinuité, dispersion, transformation
Mémoire, « rémanence », réseau
Circulation et interaction
PREMIÈRE PARTIE : RÉMANENCES
Chapitre premer : L’identité plurielle du conte
I. Le mot et la chose
Pour une approche « générative »
La construction d’un système de contraintes génériques propre
Une temporalité récursive
II. Un genre faussement intemporel
Cumul, migrations, reconfigurations
Diffraction du conte entre sociétés chrétienne et juive
Reformulations renaissantes et classiques
Chapitre 2 : Comment des histoires sont devenuesdes contes au sens où nous l’entendons
I. Le creuset médiéval
Le temps des fables édifiantes
Le temps de la prédication
L’intégration du matériel folklorique dans la poésie et la littérature romanesque
II. « Mode des fées » et Contes de vieilles
Rupture et articulation avec la tradition orale
La construction d’un archétype fondateur
III. Le rattachement du conte à l’instruction : prémisses classiques
Récit enjoué et morale utile
Des contes audibles par des enfants
IV. Frontières du conte
Griselidis sur papier bleu
Mutations
Chapitre 3 : De Straparola à Perrault.Une dynamique transformationelle
I. Dans le réseau des contes en Europe (1550-1698)
Analogies et écarts . 119 Interdiscours et interlecture
II. Dissémination et distribution du récit bref
La vitalité du récit bref
Le conte merveilleux est-il issu de la nouvelle-aventure ?
III. Les XIII Nuits de Straparola-Larivey
Venise, une ville pour contes de fées ?
Du temps que Le Piacevoli Notti s’exportaient
IV. Lo Cunto de li Cunti (Il Pentamerone)
Un « auteur » multiple, une « oeuvre » plurilingue
L’organisation des V Journées
Une construction en abyme
Postérité et circulation de l’oeuvre
V. Recompositions « à la mode des fées »
Comment se mitonnaient les contes de fées français
Changement de « cadre »
L’organisation des Histoires ou contes du temps passé
Le rejet de la gravité
DEUXIÈME PARTIE: ENQUÊTE SUR DES CHATS PLUS FINS QUE LEURS MAÎTRES
Chapitre 4 : Le Chat botté, un récit démultiplié
Au croisement de deux dynamiques : une dette à rembourser et une ascension à réaliser
II. Ascension et renversement de fortune : « Costantino Fortunato »
Une double thématique et un double héros
Les trois temps de la Bonne Fortune
Un parcours typique des sots fortunés
L’échange de bienfaits
III. L’échange : « Cagliuso »
L’échange en cinq actes
L’échange et ses connotations érotiques
En guise de transition : logique de la variation et logique de l’étagement
Chapitre 5 : « Le Maître Chat » de Perrault, un récit étagé
I. Trois niveaux de lecture
II. Le niveau structural dans « Le Maître Chat »
Des fonctions couplées et des actions qui « riment » entre elles
Décrochages et méta-discours
III. L’image à l’épreuve des bienséances : le niveau figuratif dans « Le Maître Chat »
Le « vocabulaire » figuratif
Le filtre des bienséances
Le dilemme des mondains
IV. Le discours des images : un réseau souterrain d’oppositions et de correspondances
Poches vides / pleines
Le Manchon de peau : arrêt sur image
Posture allanguie / dressée
Le corps dénudé / paré de Carabas
V. Un imaginaire de l’écorchement ?
Réminiscences antiques : Lucien et Apulée
Déshabillages dans le conte
Déshabillage forcé et vol : deux scènes virtuelles
Le conte, un genre autorisant l’impertinence ?
VI. Le niveau symbolique
Penser la contradiction
Des pré-contes philosophiques
Bilan
TROISIÈME PARTIE : ENQUÊTE À PARTIR D’UN CHEVEU D’OR
Chapitre 6 : La Belle aux cheveux d’or déclinée en europe
I. De Tristan à Livoretto et à Avenant
Textes et thèmes en présence
Des récits complexes
II. La fable de « Livoretto / Livoret » : une histoire de « rétablissement » ?
Le départ du lieu natal . 297 Les courtisans envieux . 298L’aventure périlleuse et le dénouement . 302 Réceptions et échos pluriels . 307III. Une version originale de La Belle aux Cheveux d’Or : le conte pieux n°143 du Mayse bukh . . . . . . . . . . . . . . . . . 309 Les liens avec la littérature midrashique . 311
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L’ajout d’un prologue pieux
L’expédition
IV. Entre conte, légende et exemplum
Un « éco-type »
Les circuits de diffusion
Venise et Bâle : la question des points de contact
V. La récriture galante de Mme d’Aulnoy
La féminisation
Le paradigme visuel
Une relecture galante et satirique
Chapitre 7 : Le motif de l’animal serviable et ses mutations
I. Une dynamique d’aide et de dette
Figures et fonctions de l’animal serviable
L’épreuve
Modalités du contrat
Dérives galantes et burlesques
Des fourmis et des hommes
II. Le portrait de l’animal serviable : un creuset où se mêlent différents héritages
Apologues et fables antiques
La postérité du répertoire oriental
La complexité de l’héritage biblique et talmudique
III. Les animaux serviables : un motif critique à la Renaissance et à l’âge classique ?
« La substance unitaire du tout »
L’accentuation de la différence
L’homme, « un animal si digne » (Straparola-Larivey)
Railleries d’un fabuliste
Conclusion
Remerciements
Bibliographie
Index . 445445
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Cérémonies spectaculaires et hautement symboliques, les entrées solennelles célèbrent et mettent en scène l'arrivée dans une ville d'une figure d'autorité, qu'elle soit ecclésiastique ou politique. A travers de longues processions marquées par des étapes précises dans les rues de la ville au cours desquelles un décor souvent très élaboré est créé, se déploie toute la culture des sociétés urbaines tant sur le plan politique qu’artistique.
Grâce à des exemples inédits puisés, sur plus de trois siècles, dans le Centre-Ouest (Poitou, Aunis, Saintonge) qui regroupe des régions au cœur de l'espace royal français, le présent ouvrage entend témoigner de la richesse et de la diversité de ce rituel. Des documents nombreux et originaux (des journaux de raison aux pièces financières, en passant par les annales, les récits anonymes et autres pièces délibératives des corps de ville), permettent de mieux cerner les multiples enjeux de ces manifestations de souveraineté, et de comprendre comment, entre Moyen-Âge et Renaissance, s'affirme le pouvoir symbolique des États.
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