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Claude Nourry, dit le Prince, est l’une des figures célèbres du livre de la Renaissance. N’est-il pas l’éditeur de cette déflagration littéraire qu’est le Pantagruel de Rabelais ? Et pourtant, la connaissance de l’œuvre de cet imprimeur-libraire n’est pas à la mesure de sa renommée. En partant de ce constat, les contributions ici réunies se sont donné pour tâche d’éclairer cette figure lyonnaise à la fois si bien et si mal connue, grâce à des recherches convergentes, portant sur son parcours, son catalogue, son matériel typographique, ses réseaux. Il en ressort un portrait aux contours plus nets, qui révèle le rôle crucial de l’atelier Nourry dans l’édition de la première moitié du XVIe siècle, ainsi qu’une connaissance plus approfondie de ses pratiques, alimentée entre autres par de nombreuses découvertes, tant sur des textes précis que sur sa production générale, avec plus de quarante nouvelles éditions que les contributeurs ont pu lui restituer.
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De son vivant déjà, Étienne Dolet (1509-1546) éveillait les passions, comme en témoignent les textes de Clément Marot passant de l’admiration fervente au rejet le plus virulent. Exécuté place Maubert en 1546, Dolet fut désigné « martyr de la Renaissance » à la fin du XIXe siècle, avant d’être au cœur des analyses de Lucien Febvre sur le problème religieux au XVIe siècle. Plus récemment, dans les années 1980, les études dolétiennes ont connu un important essor grâce aux travaux de Claude Longeon. Ces dernières années, de nombreuses publications, suscitant des échanges passionnés, ont relancé l'intérêt pour la vie et l'œuvre d'Étienne Dolet. L'année 2009 représentait donc le moment idéal, cinq cents ans après la naissance de Dolet, pour faire un état de la recherche. Le présent ouvrage réunit vingt-deux études de spécialistes internationaux de la Renaissance, auxquelles s’ajoute une très précieuse bibliographie détaillée de tous les livres écrits et publi©s par Dolet. L’ample matière du volume est organisée en trois sections : l’homme Dolet, Dolet auteur et Dolet éditeur-imprimeur. Nous souhaitons que ce volume contribue à faire oublier la légende Dolet pour mieux mettre en lumière l'héritage umaniste d'Étienne Dolet.
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Quiconque considère la résurgence du cynisme à la Renaissance pénètre un domaine vaste, mais laissé en friche par les philosophes et délaissé des littéraires. Quelques exemples suffisent à en évaluer l’étendue : reconnaître Diogène dans le Christ et faire – subrepticement – du premier des Adages un adage diogénique ; s’assimiler à Diogène roulant son tonneau pour illustrer la fabrique du Tiers Livre ; attaquer saint Augustin pour son incapacité à comprendre l’impudeur des cyniques ; souhaiter comme idéal pour l’homme de n’être " serf de personne ". Voilà quatre positions où l’on aura reconnu Erasme, Rabelais, Montaigne ainsi que La Boétie et qui persuadent que si le cynisme est bien une philosophie de la Renaissance, il a aussi été un formidable moyen de penser et de parler à neuf. Alors que le bien-dire envahit l’espace public, le dire vrai des cyniques, incisif, est apte à façonner des formes littéraires inédites et à procurer de nouveaux moyens critiques. Contre ceux qui prémunissent la morale des discours bien-pensants, Diogène n’affirmait-il pas, crânement, que l’exercice de la vertu n’est pas pour les pisse-froid, qu’on peut être obscène et vertueux, violent et pédagogue, tout en restant " joyeux entre mille " ?