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Cet ouvrage collectif important rassemble des travaux issus des recherches récentes sur l’histoire du Crédit Lyonnais. Il comprend 41 contributions, divisées en cinq parties: l’entreprise Crédit Lyonnais en elle-même, à travers ses hommes, ses structures, ses métiers, ses relations sociales et conflits du travail; le financement de l’économie; l’internationalisation de la banque, des agences de l’Empire Ottoman et d’Egypte à celles de Londres et de Genève; les rapports du Crédit Lyonnais avec son environnement (concurrence, marché financier, Etat, presse); enfin les réactions de la banque face aux épreuves de l’histoire, avec notamment une étude pionnière sur une banque sous l’Occupation. Ce recueil restitue ainsi l’image d’une banque à la personnalité marquée et toutefois représentative du système bancaire français des années 1860 aux années 1980, en associant, dans un fécond mouvement entre histoire et mémoire, des articles d’universitaires à des témoignages d’anciens acteurs de la vie de l’établissement.
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On a dit que la Banque avait financé le coup d'Etat... C'est un légende, et M. Plessis le démontre aisément, pièces d'archives en main. Mais très vite, elle a contribué à affermir le régime, soutenant les emprunts ou les industries ferroviaires. La Banque se voulait indépendante, mais elle subissait les pressions du gouvernement. D'autre part, face aux tensions monétaires, elle a dû se résigner à abandonner progressivement la traditionnelle fixité du taux d'escompte, à consentir à le modifier, et à plus d'une reprise... L'époque a vu aussi le développement de nouveaux établissements de crédits. Comment la Banque de France y a-t-elle réagi ? Certes elle a gagné la bataille contre les Pereire ; elle s'est modernisée, mais elle est restée le rempart le plus sûr contre toute aventure monétaire.
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Les "quinze régents et trois censeurs, qui sont le Conseil des Ministres", de la Banque de France et qui ainsi "disposent d'un formidable pouvoir", selon les expressions employées par Delaisi au début du XXe siècle, apparaissent déjà à Georges Duchêne en 1867 comme des "pachas" tenant entre leurs mains "le crédit et la circulation de la France". Mais ces "grands féodaux" qui, dit-on, disposaient de tant de puissance, demeurent, sauf exception, des inconnus. Quelques-uns portent pourtant un nom resté notable... On a bien souvent une certaine image du "régent moyen" : ce serait un financier austère, plus précisément un banquier protestant, s'insérant dans une longue dynastie de banquiers. Mais peut-être n'est-ce là qu'un cliché, qu'une r©putation légendaire ?
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