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Si le nom de Marco Polo est universellement connu, on sait moins que Le devisement du monde – tel est le titre original de l’œuvre présentant ses voyages –, autrement dit « la description du monde » est le fruit d’une collaboration entre le célèbre voyageur vénitien et un écrivain de métier, Rustichello da Pisa, qui avait choisi le français comme langue d’écriture, à l’instar de nombre d’écrivains italiens de son temps. L’œuvre a connu rapidement le succès, elle a été adaptée ou traduite en plusieurs langues, de sorte qu’elle nous a été transmise dans diverses « versions » ou « rédactions », française, toscanes, vénitiennes, latines, catalane, franco-italienne. C’est cette dernière, souvent considérée comme la rédaction de référence et la plus proche de l’original, que propose le présent ouvrage, pour la première fois sous la forme d’une édition bilingue, édition critique du seul manuscrit sous lequel elle nous est parvenue (BN fr. 1116), traduction en français contemporain. On découvre une langue déroutante et chatoyante, un français coloré de nombreux italianismes. Cet ouvrage bénéficie d’une traduction fidèle et élégante, d’une introduction et de notes substantielles.
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Le tome IV du Devisement du Monde retrace l'essentiel des déplacements de Marco Polo à travers l'empire de Khoubilai Khan. Le voyageur décrit des villes célèbres, situées à l'est, à proximité du Grand Canal, comme Dezhou, Jining ou Xuzhou. Mais surtout il nous fait descendre de Pékin jusqu'à l'extrême sud-ouest de la Chine. A le suivre on chemine vers Xian, l'ancienne cité du Premier Empereur, on atteint Chengdu, métropole du Sichuan, avant de gagner Kunming, capitale du Yunnan, aux confins glacés du Tibet et des forêts tropicales de Birmanie. On parcourt des vallées fertiles et des montagnes sauvages. On croise des ethnies singulières. Le texte apporte des informations précieuses sur les curiosités des régions traversées (ponts extraordinaires qui enjambent les fleuves, culture du vers à soie, usage de monnaies de coquillages, luttes contre des sauriens gigantesques) et sur les coutumes étranges des peuplades rencontrées (femmes qui s'offrent aux étrangers, scènes de chamanisme). Ce volume nous fait découvrir la diversité géographique et culturelle de la Chine des profondeurs.
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La Bible du XIIIe siècle constitue la première Bible française intégrale. Cette traduction d'auteurs inconnus, a pu être réalisée entre 1235 et 1260, au sein de l'université de Paris, C.R. Sneddon, chercheur anglais, avance prudemment l'hypothèse d'auteurs dominicains, se basant sur la similarité de certaines gloses avec les Postilles d'Hugues de Saint-Cher. Les manuscrits du Nouveau Testament sont les plus nombreux. Parmi la dizaine de manuscrits de l'Ancien Testament, l'auteur s'est attaché ceux de la langue la plus ancienne , pour établir le texte du Pentateuque, dont la Genèse. Il s'est appliqué à l'étude des techniques de traduction religieuse de l'époque, soulevant le problème syntaxique et stylistique du passage d'un texte "ource" à un texte "cible". Il a insisté sur la difficulté de transcrire le respect et la vénération de Dieu.