-
Contrairement à la plupart des œuvres du Moyen Âge, Les Quinze joies de mariage (vers 1400) n’ont cessé d’être rééditées, traduites, illustrées. Mais comment ce fleuron de la misogynie a-t-il résisté à l’épreuve des siècles ? Tout en reprenant les lieux communs sur les femmes, le clerc anonyme sait raconter avec verve les conflits quotidiens entre les époux. Le lecteur peut trouver dans les récits un intérêt historique ou les faire entrer en résonance avec son propre temps. Le cadre a beau être médiéval, les stratégies de manipulation ou les souffrances causées par une relation toxique sont terriblement actuelles. Le carcan du devoir, les soucis d’argent, le viol, le divorce et le poids du jugement social ne le sont guère moins. Aussi d’un point de vue littéraire, les Quinze Joies sont d’une étonnante modernité : l’auteur soumet, sans juger, différents cas de figure au lecteur, le laissant libre d’en rire ou de s’indigner au nom de la morale – hier comme aujourd’hui.
-
Le trickster, ou fripon divin, qui joue des bons tours et nargue la société, est un personnage récurrent des traditions littéraires européennes. Il est bien représenté dans le domaine français médiéval : Tristan, Renart et Pathelin ont ainsi passé les siècles en amusant petits et grands, alors que ce sont davantage les situations que le nom des héros qu’a retenues la tradition des fabliaux. Les deux contes à rire ici édités nous en présentent des spécimens bien contrastés : au boucher d’Abbeville, qui ne cherche qu’à se venger des mesquineries qu’il a subies et qui illustre l’expression « l’occasion fait le larron », s’oppose Trubert, dont les tours, souvent ignobles et gratuits, trahissent une propension innée à faire le mal. L’opposition des deux textes est également formelle : alors que Le Boucher d’Abbeville est un fabliau tout à fait typique, ne narrant qu’une anecdote brève, Trubert est, avec ses nombreux épisodes, un véritable petit roman comique qui anticipe le genre picaresque. Les deux récits se complètent ainsi pour donner un aperçu représentatif du thème de la ruse dans la littérature facétieuse du Moyen Age.
-
Au sortir de la seconde guerre mondiale, en 1945, Eugénie Droz fondait les Textes Littéraires Français, une collection dévolue à l’édition critique des textes significatifs du patrimoine littéraire de langue française du moyen âge au XXe siècle. Accessibles, dans un petit format maniable, chaque édition est accompagnée d’une introduction, de notes, d’un glossaire, si nécessaire, et d’index. Cet appareil critique exigeant accueille l’érudition des meilleurs spécialistes pour éclairer la genèse des œuvres et, quelle que soit leur époque, livrer au lecteur contemporain les explications les plus minutieuses sur le contexte historique, culturel et linguistique qui les a vues naître. Depuis soixante-dix ans, la collection a accueilli, outre quelques édicules, plus de 600 monuments littéraires français.
-
Cet essai voudrait être descriptif et synthétique, d'où son titre, au singulier sans doute trop ambitieux : la chanson de geste. A travers cette visée descriptive originale, Jean Rychner nous présente le genre épique au temps de sa maturité, apportant ainsi un éclairage indispensable au problème des origines. De ce vaste ensemble que constitue la chanson de geste, l'auteur prend le parti de se concentrer sur neuf récits ; ce choix procurant une base de travail fructueuse: La Chanson de Roland ; Gormont et Isembart, fragment de chanson de geste du XIIe siècle ; La Chanson de Guillaume ; Le Pèlerinage de Charlemagne à Jérusalem ; Le Couronnement de Louis, chanson de geste du XIIe siècle ; Le Charroi de Nîmes, chanson de geste du XIIe siècle ; La Prise d'Orenge ; Le Moniage Guillaume. Les deux rédactions en vers du Moniage Guillaume, chansons de geste du XIIe siècle ; Raoul de Cambrai, chanson de geste.
-
Dernier ouvrage du grand romaniste trop tôt disparu, la présente recherche ne concerne pas les sentiments et les pensées en eux-mêmes, mais leur narration, c'est-à-dire leur expression par le narrateur, à la 3e personne. Les sentiments seront les états d'âme (bonheur, joie, douleur, tristesse, crainte, colère, etc.) et les signes extérieurs qui les manifestent. Sous le terme générique de pensées seront envisagées la réflexion, l'opinion, l'appréciation, la connaissance et la mémoire. Les mots mêmes de "sentiments, de "pensées", de "manifestations" se référeront le plus souvent à leur expression plutôt qu'à leur sens. Les discours de 3e personne sont ceux que mentionne ou que résume le narrateur, sans les reproduire tels qu'ils sont censés avoir été prononcés.
-
Sally BURCH-NORTH (ed.),
R. L. CURTIS (ed.),
A. H. DIVERRES (ed.),
P. B. GROUT (ed.),
Albert HENRY (ed.),
R. C. JOHNSTON (ed.),
P. JONIN (ed.),
Alexandre MICHA (ed.),
D. A. ROSS (ed.),
Jean RYCHNER (ed.),
Barbara Nelson SARGENT-BAUR (ed.),
Michael A. SCREECH (ed.),
I. SHORT (ed.),
J. TATTERSALL (ed.),
D. B. TYSON (ed.),
Madeleine TYSSENS (ed.),
Jeanne WATHELET-WILLEM (ed.),
Z. P. ZADDY (ed.)
Articles of R.L. Curtis, A.H. Diverres, P.B. Grout, A. Henry, P. Jonin, R.C. Johnston, A. Micha, S.B. North, D.A. Ross, J. Rychner, B. Nelson Sargent-Baur, I. Short, J. Tattersall, D.B. Tyson, M. Tyssens, J. Wathelet-Willem and Z.P. Zaddy.
-
-
-
Au sortir de la seconde guerre mondiale, en 1945, Eugénie Droz fondait les Textes Littéraires Français, une collection dévolue à l’édition critique des textes significatifs du patrimoine littéraire de langue française du moyen âge au XXe siècle. Accessibles, dans un petit format maniable, chaque édition est accompagnée d’une introduction, de notes, d’un glossaire, si nécessaire, et d’index. Cet appareil critique exigeant accueille l’érudition des meilleurs spécialistes pour éclairer la genèse des œuvres et, quelle que soit leur époque, livrer au lecteur contemporain les explications les plus minutieuses sur le contexte historique, culturel et linguistique qui les a vues naître. Depuis soixante-dix ans, la collection a accueilli, outre quelques édicules, plus de 600 monuments littéraires français.
-
L'édition du Lais et des Poèmes variés de François Villon constitue la suite et le complément de celle du Testament que les mêmes éditeurs ont donnée en 1974 dans la même collection. Comme elle, elle comprend deux volumes vendus séparément.
Le volume de Textes contient des études sur la tradition textuelle du Lais et des Poèmes Variés, et, en bas de page, des apparats complets. Le texte du Lais a été entièrement repris sur la base du manuscrit de Coislin, suivi également dans l'édition du Testament. Les Poèmes variés sont donnés dans un groupement nouveau, d'après la source jugée chaque fois la plus fidèle.
Le Commentaire justifie l'établissement du texte et propose les explications nécessaires à sa compréhension littérale, qu'il s'agisse de faits externes (biographie, histoire, histoire littéraire, civilisation matérielle, etc.) ou de difficultés concernant le sens des mots, les constructions grammaticales, la versification, les intentions stylistiques, le cheminement de la pensée, la composition des huitains et celle des poèmes à forme fixe. Il tente de situer les Poèmes variés dans la vie du poète et motive leur regroupement selon leurs dates présumées et leurs affinités thématiques. Des Questions de versification complètent l'étude parue dans le Commentaire au Testament.
Tenant compte des études parues jusqu'à ce jour sur le sujet, cette édition voudrait être une base de départ solide pour une lecture approfondie de l'oeuvre.