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Après la révolte des Ciompi en 1378, la société florentine, pour qui la compétence politique est un savoir transmis de père en fils, a élaboré un ordre des générations qui exalte la sagesse des vieillards et écarte les jeunes gens de la scène politique. A la fin du siècle suivant, le dominicain Jérôme Savonarole explique aux Florentins que pour échapper aux fléaux divins incarnés par l’armée française de Charles VIII, ils doivent se détourner du modèle constitué par leurs ancêtres et imiter leurs enfants, qui ont compris le projet moral et politique de Dieu pour la cité. Sa prédication bouleverse suffisamment la hiérarchie des âges de la vie pour que la génération de la guerre, formée à la vie politique après 1494, voie dans les jeunes gens les médecins d’une cité que leurs aînés ont rendue malade par leur incapacité à s’adapter aux circonstances, leur sélection erronée des dirigeants et leur refus de confier les armes aux citoyens. Entre 1527 et 1530, le salut de la cité leur sera même confié.