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TABLE DES MATIÈRES
Frédéric TINGUELY, Ouverture
PREMIÈRE PARTIE
MICHEL JEANNERET
LE MOMENT DE PROTÉE (1550-1630)
CONFÉRENCES DE TORONTO
Avant-propos
I. Corps métamorphiques
II. Identités mouvantes
Illustrations
DEUXIÈME PARTIE
TRAJECTOIRE CRITIQUE
Carlo OSSOLA, « Le savoir fera les délices de ton âme »
Max ENGAMMARE, Poésie et tradition biblique au XVIe siècle (1969) : l'émergence d'un
grand critique
Frank LESTRINGANT, Des mets et des mots, un repas festif
Terence CAVE, Dégeler les paroles en 2020 : Le Défi des signes (1994)
François LECERCLE, Abolir les frontières : Perpetuum mobile
Françoise LAVOCAT, L'indiscipline de Michel Jeanneret
Jean-Pierre VAN ELSLANDE, Versailles, ordre et chaos ou la galerie des Glaces au miroir d'un grand
critique
Dominique BRANCHER, Métamorphoses de la folie
Jérôme DAVID, Du gai savoir numérique, ou la naissance du Bodmer Lab
TROISIÈME PARTIE
DE L'AMITIÉ
Marian HOBSON JEANNERET, À qui manque Michel
Jean BALSAMO, « Passer les Monts » Un Genevois et l'Italie, l'Italie à Genève
Ariane BAYLE, Un sourire
Matthieu BERNHARDT, L'art d'enseigner
Guillemette BOLENS, La voix la plus sûre
Jean-Claude CARRON, Lettre à Michel
Teresa CHEVROLET, « Paroles gelées »
Yves CITTON, Michel Jeanneret, frayeur d'ailleurs
Antoine COMPAGNON, Pour Michel
Patrick DANDREY, Pour un portrait de Michel Jeanneret en honnête homme
Nicolas DUCIMETIÈRE, Entre amoureux des « poètes crottés »
Sylviane DUPUIS, Maître en métamorphoses
Éric EIGENMANN, La main d'un maître
Yasmina FOEHR-JANSSENS, Pour la saveur des lettres et la joie du lecteur
Nicolas FORNEROD, À bonne école
Valérie HAYAERT, « Rompre les bandelettes morales »
Thomas HUNKELER, Ethos de la présence, présence d'une ©thique
André HURST, Nous nous sommes croisés
Laurent JENNY, Labor et fides
Michel JOURDE, « Comme toujours »
Samuel JUNOD, Le Je de Michel Jeanneret
Ullrich LANGER, La valise égarée
Mary MCKINLEY, La fine humeur de Michel
Cinthia MELI, Souvnir en asymptote
Jan MIERNOWSKI, La beauté et la joie
Jacques NEEFS, La confiance comme amitié
Olivier POT, Impressions de route
Florian PREISIG, Un enthousiasme communicatif
Juan RIGOLI, Le directeur au long cours
François RIGOLOT, Michel Jeanneret, ou la critique en fête
Dorine ROUILLER, Constance et mobilité
Stefan SCHOETTKE, Le parti pris de la littérature
Radu SUCIU, Versailles, 6 septembre 2011
Alexandre VANAUTGAERDEN, Figure dressée, frêle, rayonnante
ANNEXE I. Michel Jeanneret, « La Loggia de Psyché »
ANNEXE II. Un parcours académique en quelques dates
ANNEXE III. Bibliographie de Michel Jeanneret
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Michel Jeanneret (1940-2019) fut sans conteste l’un des grands critiques de sa génération, l’un des commentateurs les plus inspirants de la littérature et de la culture des XVIe et XVIIe siècles. Des paraphrases de psaumes aux provocations des bouffons et des libertins, des propos de table à la fascination des métamorphoses et des forces chtoniennes, des ambiguïtés rabelaisiennes à la folie nervalienne, son œuvre n’a cessé d’interroger – sous mille aspects divers mais dans la cohérence d’un style –, le clair-obscur de notre pré-modernité et de ses prolongements. Pour rendre hommage à cette figure importante de l’École de Genève, il fallait un Festin critique au menu pantagruélique : on y trouvera tout d’abord deux conférences inédites prononcées par M. Jeanneret en 2018 et réunies sous le titre « Le moment de Protée (1550-1630) », puis neuf textes sur les principaux aspects de sa trajectoire critique signés par les meilleures et les meilleurs spécialistes (C. Ossola, M. Engammare, F. Lestringant, T. Cave, F. Lecercle, F. Lavocat, J.-P. van Elslande, D. Brancher et J. David), enfin une trentaine de témoignages plus personnels placés sous le signe de la gratitude et de l’amitié. Le tout agrémenté d’une riche iconographie en couleurs et complété de la bibliographie des travaux de M. Jeanneret.
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Par le régime de connivence qu’elle instaure avec son public, la littérature libertine du XVIIe siècle s’offre à un travail interprétatif où la conscience et la rigueur méthodologiques n’excluent nullement l’implication personnelle, la prise de risque. Au cœur de ce livre, le lecteur trouvera la défense et l’illustration d’une lecture complice, appliquée d’abord aux œuvres de fiction (la Première Journée de Théophile, le Francion de Sorel, Le Page disgracié de Tristan, Les Etats et Empires de la Lune de Cyrano), puis aux investigations orientales des voyageurs Bernier et Monconys. Il verra se mettre en place, et s’ajuster en fonction des études de cas, une relation critique de proximité et de disponibilité dont la spécificité apparaît aussi, par contraste, à travers la lecture rapprochée des fulminations du jésuite Garasse. Loin des commodités essayistes ou des réductions théoriques, Frédéric Tinguely fonde dans la résistance même des textes la légitimité du commentaire ; il peut dès lors revendiquer une lectio difficilior d’un nouveau genre, dans laquelle le geste critique libérerait toute sa puissance et trouverait, en définitive, sa raison d’être.
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Cet ouvrage examine dans un esprit interdisciplinaire les dynamiques de décentrement initiées par la Renaissance dans différents domaines du savoir et de la culture. Les douze études qui le composent abordent des questions de cosmologie, de philosophie, de littérature et de peinture, mais aussi de géographie, de botanique ou encore de polémique religieuse. Au fil des contributions se dessine ainsi la carte des multiples champs dans lesquels les hommes de la Renaissance se sont attachés à décentrer leur regard sur le monde. Dans leur ensemble, les analyses proposées suggèrent que la remise en question des anciens modèles, loin d’abolir la notion de centre, entraîne une prolifération de nouveaux centres et de nouvelles conceptions de la centralité. Elle génère des réactions en cascade, des équilibres instables propices aux revirements et aux recentrements. Ces mouvements n’ont pas tous une portée subversive, et certains semblent même motivés par un solide attachement à l’ordre ancien. Considérés globalement, ils dessinent néanmoins un paysage épistémologique en pleine mutation dans lequel se préparent les ruptures à venir.
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François RIGOLOT, Quand le géant se fait homme: Rabelais et la théorie de la condescendance; Gérard DEFAUX, Rabelais's Realism, again; Dominique FROIDEFOND, La Théâtralité dans le Tiers Livre; Jean-Pierre CHAMBON, Andrieu de la Vigne, source de Rabelais?; Pierre SERVET, Barthélemy Aneau lecteur de Rabelais?; Frédéric TINGUELY, D'un prologue l'autre: vers l'inconscience consciente d'Alcofrybas Rabelais; Peter GILMAN and Abraham C. KELLER, Rabelais, the Grandes Chronicques and Jean Lemaire de Belges; Peter GILMAN and Abraham C. KELLER, The "Grosses Mesles"; Camilla J. NILLES, Reading the Ancien prologue; Kurt BALDINGER, Eon, plante énigmatique chez Rabelais, et le Pantagruélion.