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Frank Lestringant
Préface
Françoise Poulet et Alice Vintenon
ntroduction
PREMIÈRE PARTIE
LES COMMENTAIRES RÉFORMÉS DES FICTIONS PAÏENNES
Isabelle Pantin
Melanchthon et les fables païennes
Céline Bohnert
Ovidii (ut ita dicam) Chronicon : sur les textes liminaires de la Fabularum Ovidii Interpretatio de Georg Schuler (1555)
Antoine Biscéré
Dresser un « tabernacle » pour Ésope. Le prestige de la fable ésopique dans les cercles protestants allemands
Christiane Deloince-Louette
Quel statut pour la fable d’Homère ? Quelques lectures de commentateurs réformés à la fin du xvie
Ruth Stawarz-Luginbühl
La Vie de Cyrus le Grand selon Calvin : une fiction historico-théologique
DEUXIÈME PARTIE
FICTIONS ÉVANGÉLIQUES
Nicolas LeCadet
« Ce sont beaux textes d’evangile en francoys » : la place de la Bible dans Pantagruel (ch. xxx)
Adeline Desbois-Ientile
La fantasie de François Habert : variations poétiques sur le jugement de Pâris
TROISIÈME PARTIE
LA PERCEPTION DE LA MYTHOLOGIE : AUTOUR DE SIMON GOULART
Teresa Chevrolet
« Nomine mutato, narratur fabula de te » : la mythologie d’après le Theatre du monde de Simon Goulart, pasteur genevois
Olivier Pot
De la fable à l’emblème : la « mythologie blanche » de Simon Goulart
Natacha Salliot
Appartenance confessionnelle et statut de la fable dans les commentaires de La Sepmaine de Du Bartas
(1581-1585)
QUATRIÈME PARTIE
FABLE, PÉDAGOGIE ET ÉDIFICATION
Mathilde Bernard
Mythologie, fable et emblème, ou l’ambiguïté du rapport à la fiction chez Guillaume Guéroult
Mathieu de LaGorce
Se réformer avec Ovide. La Métamorphose chrétienne de Pierre Viret
Padraic Lamb
L’appât de la fable : dieux païens et prosélytisme dans les traités dévots de Stephan Batman, ministre anglican
Inès Kirschlege
rLe loup et l’agneau dans la prédication réformée du xviie siècle, ou comment combattre la raison du plus fort ?
Christabelle Thouin-Dieuaide
L’utilisation de la fable dans les sermons réformés de la première moitié du xviie siècle
CINQUIÈME PARTIE
LA PLACE DE LA FABLE DANS LA POÉSIE ÉVANGÉLIQUE ET RÉFORMÉE
Nadia Cernogora
Persistance de la fable dans la poésie protestante : l’exemple des Hieropoemes de Loys Saunier (1584)
Gilles Couffignal
Des fables antiques à la fable de la langue : Pey de Garros, poète protestant et gascon
Audrey Duru
La fonction fable et les Oeuvres d’André Mage de Fiefmelin (Saintonge, 1601)
Adrienne Peti
La relégation des fables et de l’« antiquaille » dans le roman sentimental, un topos post-tridentin
BIBLIOGRAPHIE
INDEX
Teresa Chevrolet
Le rapport des réformés à la fiction a pu être jugé uniformément critique, en cohérence avec le principe de la sola scriptura et le rejet, dans certains courants protestants, des images comme supports du culte. La virulence du Traité des scandales de Calvin contre les « contes » de Rabelais ou l’invitation de l’Uranie de Du Bartas à « laiss[er] à part [les] fables surannées » témoignent, de fait, d’une vive méfiance à l’égard d’un usage « mensonger » de l’écriture, qui inciterait à s’éloigner de l’essentiel et à se disperser dans un labyrinthe d’images immorales. Ce volume collectif entend montrer ce que cette doxa peut avoir de réducteur, en considérant dans leur diversité les attitudes des réformés par rapport à la fable, le prestige de certaines fictions chez les grands Réformateurs, le rôle de la fiction dans la pédagogie et la prédication réformées, ou encore la place que la mythologie continue d’occuper chez les poètes protestants, malgré leur volonté de promouvoir une poésie de vérité.
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Cet ouvrage évoque le développement, à la Renaissance, d’une catégorie de fictions caractérisées à la fois par leur invraisemblance comique et par leurs prétentions philosophiques. Cette tension, qui rappelle les Histoires véritables de Lucien, s’observe notamment dans les six « fantaisies » analysées, le Momus d’Alberti, le Roland Furieux, le Baldus de Folengo, les livres rabelaisiens, les Saisons de Ronsard, la Nouvelle Fabrique de Philippe d’Alcripe. Ces études de cas sont préc©dées de chapitres théoriques, qui examinent le statut que les poétiques réservent aux fictions qui exhibent leur fausseté : loin d’être systématiquement assimilées au mensonge ou décriées comme des échecs esthétiques, elles bénéficient e la valorisation de l’invention fictionnelle, de l’étonnement et des productions de la fantaisie créatrice. Elles entretiennent cependant un rapport ambigu avec la tradition de la lecture allégorique, à laquelle elles se réfèrent tout en résistant à la domestication herméneutique.