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Marie-Madeleine Fragonard,
Préface
Frank Lestringant,
Olivier Millet, d’Aix à Bâle et à la Sorbonne
Bibliographie des travaux d’Olivier Millet
PREMIÈRE PARTIE
REGARDS SUR LES AUTEURS DE LA RENAISSANCE
I. LE DÉBUT DU SIÈCLE
1. Marot
Jean-Charles Monferran,
Sur les « facetieux Epitaphes » de Clément Marot. Réflexions sur Jean Le Veau et ses compères, à partir d’un florilège marotique (Lyon, B. Rigaud et J. Saugrain, 1557)
2. Marguerite de Navarre
Isabelle Garnier,
Simon Du Bois, Antoine Augereau et les premières éditions imprimées de Marguerite de Navarre : nouveau stemma, nouvelle chronologie (1532-1534)
Gary Ferguson,
« Branche, fleur, fueille et fruict » : Marguerite de Navarre, le péché et le pardon vers 1530-1535
Vanessa Oberliessen,
Subversions du pétrarquisme chez Marguerite de Navarre
Sofina Dembruk,
Les quiproquos de L’Heptaméron brisés par les sens : pour une lecture « sensuelle » des nouvelles navarriennes
II. LA PLÉIADE
1. Joachim Du Bellay
Gilbert Schrenck,
L’apostrophe du « beau nom » dans les Regrets de Du Bellay
George Hugo Tucker,
Henri II Estienne’s Manuscript Annotations (circa 1570?) of Joachim Du Bellay’s French Vernacular Poetry
2. Pierre de Ronsard
Josiane Rieu,
Le pouvoir des mots dans la poésie du XVI e siècle : Ronsard
Francis Goyet,
L’expolitio dans Les Amours de Ronsard, au sonnet 19
Daniel Maira,
La proto-disposition des Amours (1552) de Ronsard : constituer un recueil poétique d’après des séries de sonnets
Daniel Ménager,
Comment lire Les Dernier Vers de Ronsard
3. Étienne Jodelle
Adeline Lionetto,
Moi qui ne suis moi. Variations sur le sujet lyrique dans la poésie amoureuse d’Étienne Jodelle
III. LA FIN DE SIÈCLE
1. Recueils collectifs et sujets transversaux
Véronique Ferrer,
La poésie du désespoir de Joachim Du Bellay à Agrippa d’Aubigné
Daniel Fliege,
Dans les abîmes insondables de la prédestination ? À propos de trois imitations françaises du sonnet « Scelse da tutta la futura gente » de Veronica Gambara par Joachim Du Bellay, Simon Goulart et Philippe Desportes
Julien Goeury,
Les Poemes chrestiens et moraux : un recueil « fin de siècle » ?
Christophe Dupraz,
À propos de quelques Octonaires de la vanité du monde d’Antoine de Chandieu : l’origine des Vers chrestiens faits sis heures auparavant sa mort du faux Pierre de Ronsard
2. Tragédies
Rosanna Gorris Camos,
Le voile de Timanthe : Jephté ou le voeu de Florent Chrestien, une tragédie de la solitude
Nina Hugot,
Le « spectacle étrange » de la mort des femmes dans La Tragédie du sac de Cabrières (Anonyme, 1566-1568)
Paul-Victor Desarbres,
L’adaptation hongroise de l’Électre de Sophocle par Péter Bornemisza : dans le sillage de Melanchthon
3. Montaigne
Alexandre Tarrête,
Montaigne et Castellion
4. Agrippa D’Aubigné
Christophe Bourgeois,
L’évidence du sens caché : Agrippa d’Aubigné et l’herméneutique calvinienne
Olivier Pot,
Aubigné ou la mythologie restreinte
DEUXIÈME PARTIE
HUMANISME, RHÉTORIQUE ET ARTS
I. CONNAISSANCES
Frank Lestringant,
Pèlerinage en bibliothèque : les Adages d’Érasme dans la Cosmographie de Levant d’André Thevet
Isabelle Pantin,
Lire le ciel dans les poèmes anciens. Le De ortu poetico et la pédagogie de Melanchthon
Marie-Madeleine Fragonard,
Les Recherches de la France contre Du Perron
II. APPRENTISSAGES
Christine Bénévent,
L’Institution du Prince de Guillaume Budé : un traité d’éducation du prince ?
Gaëlle Burg,
«À tous ceus qui font profession d’enseigner la langue francoise » : l’interprétation éditoriale d’Amadis par Claude Plantin (Anvers, 1560)
III. STYLE ET RHÉTORIQUE
Loris Petris,
« Sans rien obmectre » ni « ennuyer de papiers journaulx » : amplification et concision dans la pratique rhétorique épistolaire du cardinal Jean Du Bellay
Kees Meerhoff,
Barthélemy Keckermann orateur, ou comment l’éloquence sert à flétrir l’éloquence
Isabelle Chariatte,
La Rochefoucauld et la souplesse d’esprit
IV. INSCRIPTIONS, PEINTURE ET MUSIQUE
Sylvie Lefèvre,
Mémoire des lieux. Le jardin du Roman de la Rose ou l’inscription de la rue Saint-Jacques
Michel Magnien,
Quelques mots sur l’Ædiloquium de Geoffroy Tory (1530)
Dominique Millet-Gérard,
Et ecce angeli accesserunt, et ministrabant ei. Variations lexicales sur un thème pictural
Alice Tacaille,
Seiché de douleur : mémoire collective et chant privé aux premiers temps de la Réforme francophone
TROISIÈME PARTIE
HISTOIRE RELIGIEUSE
I. RÉFORMATEURS
Matthieu Arnold,
Martin Luther, théologien et pasteur : ses préfaces à la Bible (1522-1546)
Marie-Christine Gomez-Géraud,
Castellion et le sacré. Les choix du traducteur de la Bible nouvellement translatée
Ruth Stawarz-Luginbühl,
«Nous avons succedé en leur place, comme oliviers sauvages entés en un bon olivier ». Calvin et le destin tragique d’Israël
Max Engammare,
Calvin à l’Académie de Genève. Livres du Réformateur dans les premiers catalogues de la Bibliothèque (1560-1620)
II. CONTRE-RÉFORME
Anne-Gaëlle Leterrier-Gagliano,
« Le frère contre le frère ». La réception catholique des Discours des misères de ce temps : reprises et variations du motif de la famille éclatée
Jean Céard,
Une riposte au Psautier huguenot : le contrechant des Hymnes ecclésiastiques de Guy Lefèvre de la Boderie
III. PROPHÈTES ET SIÈCLES À VENIR
Anne Mantero,
Les écrits de conversion de Labadie : adresse publique et intériorité
Karin Westerwelle,
Charles Baudelaire, « À une Passante ». L’imaginaire dans les mots
Regina Bollhalder Mayer,
«Doux soleil de la nuit » : rêveries nocturnes dans l’oeuvre de S. Corinna Bille
Mireille Huchon,
Feux croisés sur Nostradamus : son portrait par Woeiriot
Jean-Pierre van Elslande,
Enfants de la Renaissance, promesses des temps nouveaux
Index nominum
Index locorum biblicorum
Tabula gratulatoria
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Frank Lestringant
Préface
Françoise Poulet et Alice Vintenon
ntroduction
PREMIÈRE PARTIE
LES COMMENTAIRES RÉFORMÉS DES FICTIONS PAÏENNES
Isabelle Pantin
Melanchthon et les fables païennes
Céline Bohnert
Ovidii (ut ita dicam) Chronicon : sur les textes liminaires de la Fabularum Ovidii Interpretatio de Georg Schuler (1555)
Antoine Biscéré
Dresser un « tabernacle » pour Ésope. Le prestige de la fable ésopique dans les cercles protestants allemands
Christiane Deloince-Louette
Quel statut pour la fable d’Homère ? Quelques lectures de commentateurs réformés à la fin du xvie
Ruth Stawarz-Luginbühl
La Vie de Cyrus le Grand selon Calvin : une fiction historico-théologique
DEUXIÈME PARTIE
FICTIONS ÉVANGÉLIQUES
Nicolas LeCadet
« Ce sont beaux textes d’evangile en francoys » : la place de la Bible dans Pantagruel (ch. xxx)
Adeline Desbois-Ientile
La fantasie de François Habert : variations poétiques sur le jugement de Pâris
TROISIÈME PARTIE
LA PERCEPTION DE LA MYTHOLOGIE : AUTOUR DE SIMON GOULART
Teresa Chevrolet
« Nomine mutato, narratur fabula de te » : la mythologie d’après le Theatre du monde de Simon Goulart, pasteur genevois
Olivier Pot
De la fable à l’emblème : la « mythologie blanche » de Simon Goulart
Natacha Salliot
Appartenance confessionnelle et statut de la fable dans les commentaires de La Sepmaine de Du Bartas
(1581-1585)
QUATRIÈME PARTIE
FABLE, PÉDAGOGIE ET ÉDIFICATION
Mathilde Bernard
Mythologie, fable et emblème, ou l’ambiguïté du rapport à la fiction chez Guillaume Guéroult
Mathieu de LaGorce
Se réformer avec Ovide. La Métamorphose chrétienne de Pierre Viret
Padraic Lamb
L’appât de la fable : dieux païens et prosélytisme dans les traités dévots de Stephan Batman, ministre anglican
Inès Kirschlege
rLe loup et l’agneau dans la prédication réformée du xviie siècle, ou comment combattre la raison du plus fort ?
Christabelle Thouin-Dieuaide
L’utilisation de la fable dans les sermons réformés de la première moitié du xviie siècle
CINQUIÈME PARTIE
LA PLACE DE LA FABLE DANS LA POÉSIE ÉVANGÉLIQUE ET RÉFORMÉE
Nadia Cernogora
Persistance de la fable dans la poésie protestante : l’exemple des Hieropoemes de Loys Saunier (1584)
Gilles Couffignal
Des fables antiques à la fable de la langue : Pey de Garros, poète protestant et gascon
Audrey Duru
La fonction fable et les Oeuvres d’André Mage de Fiefmelin (Saintonge, 1601)
Adrienne Peti
La relégation des fables et de l’« antiquaille » dans le roman sentimental, un topos post-tridentin
BIBLIOGRAPHIE
INDEX
Teresa Chevrolet
Le rapport des réformés à la fiction a pu être jugé uniformément critique, en cohérence avec le principe de la sola scriptura et le rejet, dans certains courants protestants, des images comme supports du culte. La virulence du Traité des scandales de Calvin contre les « contes » de Rabelais ou l’invitation de l’Uranie de Du Bartas à « laiss[er] à part [les] fables surannées » témoignent, de fait, d’une vive méfiance à l’égard d’un usage « mensonger » de l’écriture, qui inciterait à s’éloigner de l’essentiel et à se disperser dans un labyrinthe d’images immorales. Ce volume collectif entend montrer ce que cette doxa peut avoir de réducteur, en considérant dans leur diversité les attitudes des réformés par rapport à la fable, le prestige de certaines fictions chez les grands Réformateurs, le rôle de la fiction dans la pédagogie et la prédication réformées, ou encore la place que la mythologie continue d’occuper chez les poètes protestants, malgré leur volonté de promouvoir une poésie de vérité.
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TABLE DES MATIÈRES
AVERTISSEMENT SUR LA SECONDE ÉDITION
PRÉFACE DE PIERRE CHAUNU
OUVERTURE
AU RENDEZ-VOUS DES CANNIBALES
De la caravelle au radeau
Le Cannibale et après
Première partie
DU CYNOCÉPHALE AU CANNIBALE
CHAPITRE PREMIER
NAISSANCE DU CANNIBALE
Colomb découvre le Cannibale
Le Cannibale, fils de chien
CHAPITRE II
LE CANNIBALE À LA MODE
La panoplie du parfait boucher
L’héritage de Vespucci ou la vogue du Cannibale incestueux
CHAPITRE III
L’ENTRÉE DU CANNIBALE EN FRANCE
Le Cannibale, héros du folklore
Rabelais ou le Cynocéphale moralisé
CHAPITRE IV
LE BRÉSIL, TERRE DES CANNIBALES
Le Brésil est une île
Au pays des androphages
Deuxième partie
POUR UN CANNIBALISME D’HONNEUR
CHAPITRE V
LE PREMIER ETHNOGRAPHE DES TUPINAMBA
Montaigne, « Des Cannibales » et la tradition
André Thevet et le cannibalisme rituel des Tupinamba
Parenthèse Staden
De Thevet à Lafitau
CHAPITRE VI
JEAN DE LÉRY OU L’OBSESSION CANNIBALE
Un symbole universel
Le retour du refoulé : Sancerre
CHAPITRE VII
MÉLANCOLIE CANNIBALE
L’Ogre et l’amoureuse
Jean Bodin et la tristesse du Cannibale
CHAPITRE VIII
UN CANNIBALE QUI CRACHE
Montaigne ou le paradoxe des « Cannibales »
Une déclamation
Famine ou banquet
Le continent des Cannibales
Un cannibalisme de mots
Frères cannibales
Troisième partie
CANNIBALES PAR CONTRAINTE
CHAPITRE IX
CARDAN OU L’EMPIRE DE LA NÉCESSITÉ
De la haine comme nécessité
Le continent de la faim
CHAPITRE X
BRÉBEUF ET ROBINSON : LE MISSIONNAIRE ET LE COLON
Le goût du missionnaire
Robinson ou le déjeuner sur l’île
CHAPITRE XI
LE CANNIBALE DES LUMIÈRES, ROUSSEAU, BOUGAINVILLE, VOLTAIRE
Les mots du Cannibale, de Montaigne à Jean-Jacques Rousseau
L’Insulaire cannibale : Bougainville, Diderot
Malthus et l’archipel anthropophage
Candide chez les Cannibales
CHAPITRE XII
CRUELLE NATURE : DE PAUW, SADE
L’Amérique dégénérée de Cornélius de Pauw
L’Afrique fantôme de Sade
CHAPITRE XIII
CANNIBALISME ET COLONIALISME : LE CAS JULES VERNE
Le Cannibale au Canada
Le Cannibale raconté aux enfants
De l’île au radeau
ÉPILOGUE
LE RETOUR DU CANNIBALE : SWIFT, FLAUBERT, LA MEDUSE
APRÈS-DIRE
ROUEN ENCORE ET TOUJOURS
Rouenneries
Le « Conte cannibale » de Montaigne
La Boétie à Rouen
Pourquoi Bordeaux ?
Rouen définitivement
BIBLIOGRAPHIE
INDEX NOMINUM
TABLE DES ILLUSTRATIONS
1492-1592 : ce siècle conduit d’une erreur à un mythe. Erreur de Colomb qui prend les Indiens Caraïbes pour des sujets du Grand Khan ou, pire, pour des cynocéphales, des hommes à tête de chien. Mythe du Bon Cannibale qui, dès 1580 avec Montaigne, renvoie à la face du colonisateur européen les turpitudes d’une civilisation avide de gain. Partant du mot, que Colomb invente, ce livre montre comment le Cannibale des Antilles et du Brésil est devenu en quelques décennies l’incarnation d’un tabou majeur de l’Occident chrétien. Le renversement paradoxal auquel procède Montaigne transforme cette figure repoussoir en modèle positif. Le libre Cannibale, ancêtre du Bon Sauvage des Philosophes, devient le point de référence obligé pour mesurer la barbarie des prétendus civilisés. Cependant le Cannibale tend à faire oublier qu’il mange de la chair humaine. Endossant la livrée des Philosophes et soutenant le combat des Lumières, il devient le porte-parole idéal dans la dispute anticoloniale et antichrétienne. Le Cannibale est lié à la croyance du civilisé. La critique du dogme catholique de la transsubstantiation, tel que l’orchestre la controverse calviniste, en passe par le parallèle avec l’anthropophagie des peuples d’Amérique. Là aussi le mérite du Cannibale est éclatant : s’il mange de l’homme, ce que l’Européen fait sous des formes plus cruelles, il ne mange pas son Dieu, et sa barbarie apparaît toute relative. Cette image positive se dégrade au temps de l’expansion européenne, lorsque le Cannibale, privé de voix et de message, ne représente plus qu’un appétit bestial. Figure odieuse, il suscite tour à tour l’ironie dévastatrice de Swift et les rêveries primitivistes d’un Sade ou d’un Flaubert.
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Stéphanie AUBERT-GILLET,
Irena BACKUS,
Jean Paul BARBIER-MUELLER,
Philippe DESAN,
Max ENGAMMARE,
Jean-Raymond FANLO,
Marie-Madeleine FRAGONARD,
Jean-François GILMONT,
Amy GRAVES MONROE,
Christian GROSSE,
Cécile HUCHARD,
Marie-Dominique LEGRAND,
Frank LESTRINGANT,
Olivier POT,
Ruth STAWARZ-LUGINBÜHL,
A. TOURNON,
R. ZUBER
TABLE DES MATIÈRES
PRÉSENTATION
Olivier Pot, «Quand la polygraphie devient une poétique»
PREMIÈRE PARTIE ÉLOGE DE LA CURIOSITÉ
Neil Kelly, «« Rendre commode ce qui pourroit nous nuire en beaucoup de sortes »le détournement des textes et de la curiosité chez Simon Goulart»
Frank Lestringant, «L’Osório de Goulart et ses fortunes, de Thevet à Montaigne»
DEUXIÈME PARTIE: LA SECONDE MAIN DU POLYGRAPHE ENTRE TRADUCTION, ADAPTATION ET COMMENTAIRE
Marie-Madeleine Fragonard, «Les additions à la traduction des Méditations historiques de Philippe Camerarius»
Marie-Dominique Legrand, «Simon Goulart éditeur de Plutarque: exploration de ses noteset de ses commentaires à la traduction de Jacques Amyot»
Irena Backus, «Quels témoins de quelle vérité ? Le Catalogus testium veritatisde Mathias Flacius Illyricus revu par Goulart»
TROISIÈME PARTIE: LA FABRIQUE DE L’HISTOIRELES LIEUX DE MÉMOIRE
Jan Miernowski, «La mémoire des massacres chez Simon Goulart et les origines de la fable protestant» Jean-Raymond Fanlo, «Du monument religieux à l’écriture de l’histoire: la continuationde l’Histoire des martyrs par Simon Goulart»
QUATRIÈME PARTIE: LES AMBIGUÏTÉS DE LA NATURE PARACELSISME, ASTROLOGIE, DÉMONISME
Max Engammare, «Les intérêts astrologiques de S.G.S»
Isabelle Pantin, «Les enjeux du commentaire: Goulart, Du Bartas et Du Chesne»
Cécile Huchard, «Merveille et vanité : la nature et les livresdans le Thrésor d’histoires admirables»
Amy Graves-Monroe, «Ce n’est pas sorcier: la place du surnaturel dans l’oeuvrede Simon Goulart»
André Tournon, «Le diable de Delphes et les commentaires prophylatiquesde Simon Goulart»
CINQUIÈME PARTIE : GOULART ET SES RÉSEAUX ÉDITORIAUX
Jean-François Gilmont, «Simon Goulart et ses imprimeurs»
Stéphanie Aubert-Gillet, «Une école poétique autour de Simon Goulart»
Jeltine L.R. Ledegang-Keegstra, «Simon Goulart dans les alba amicorum»
Philippe Desan, «Simon Goulart éditeur de Montaigne»
SIXIÈME PARTIE: COELO MUSA BEAT POÉSIE, THÉÂTRE ET MUSIQUE
Jean Paul Barbier-Mueller, «Trois poètes réformés à Genève : Goulart, Poupo et Du Chesne»
Olivier Pot, «‘‘Numero, ordine et pondere’’. Les Imitations chrestiennes :manifeste d’une Ecole poétique Réformée ?»
Roger Zuber, «Goulart et ses « consolations » contre la mort»
Christian Grosse et Ruth Stawarz-Luginbühl, «‘‘La Pastorale’’ (1585) de Simon Goulart: théâtreet tradition bucolique au service d’une célébration politique»
Annie Coeurdevey, «Simon Goulart, mélomane et contrefacteur»
ANNEXES
Annexe I. Les impressions genevoises de Simon Goulart
Annexe II. Les oies de l’Escalade ou quand le hasardse fait Providence
Annexe III. Couronnes et guirlandes
Annexe IV. Une synopsis du sens
Né à Senlis, réfugié à Genève dès 1561, Simon Goulart (1543-1628) est un des écrivains « polygraphes » les plus féconds de son époque. Traducteur de Plutarque, éditeur de Montaigne, adaptateur des chansons d’Orlande de Lassus, commentateur de Du Bartas, auteur d’« histoires extraordinaires », poète lyrique et satirique voire dramaturge, il fut un « passeur » entre les Réformes d’expression allemande et française. Au carrefour de plusieurs disciplines, mêlant philosophie, théologie, morale, musique, astrologie, démonologie et alchimie, son oeuvre encyclopédique qui résume les préoccupations de la Renaissance tardive oriente le calvinisme vers une sensibilité moins austère, plus « littéraire » et humaniste. Successeur de Calvin et de Bèze à la tête de la Compagnie des Pasteurs il s’engagea dans l’action politique de son temps qu’il a analysée avec sagacité en tant qu’historien des guerres de religion.
Les études réunies ici explorent pour la première fois la complexité d’une œuvre dont les « intérêts vastes comme le monde » concernent un public averti aussi bien que curieux.
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Sommaire / Table of contents : F. Lestringant, « Avant-propos » ; J.- Y. Sarazin, «Images des cités antiques, médiévales et du Nouveau Monde sur les cartes-portulans du XVIe siècle» ; M.-C. Gomez-Géraud, «La Jérusalem illustrée dans les récits de pèlerinage» ; F. Lemerle, «Les villes du royaume de France à la Renaissance: entre antiquité et modernité» ; N. Dauvois, «La louenge et description de plusieurs bonnes villes et citez du noble royaulme de France (1534) de Pierre Grognet, de l’éloge au parcours» ; G. Holtz, «Une ‘‘cité autant belle, et riche, que j’en aye jamais vue’’ : la pérégrination urbaine de Ludovico Varthema (1503-1508) dans les Indes orientales» ; A. Lionetto, «Splendeurs et misères de la ville de Paris dans le Recueil des inscriptions, devises et masquarades (1558) d’Etienne Jodelle» , C. Liaroutzos, ««Voici en deux mots tout ce que je peux déposer» : le silence des pierres et la parole du chercheur dans les antiquités de villes au XVIe siècle» ; C. Roche, «Wolfgang Schmeltzl à la recherche de la Vienne céleste (1547)» ; M. Lezowski, «Portraits de Milan par Charles Borromée (1564-1584) : la dynamique rigoriste de l’écriture» , G. Oiry, «La comédie humaniste ou le siège de ville grotesque» ; N. Khattabi, «Du voix deville à l’airde cour: les enjeux sociologiques d’un répertoire profane dans la seconde moitié du XVIe siècle» ; R. Gorris Camos, «La Città del vero, une ville en papier entre utopie et hétérotopie» ; A. Tarrête, «Un portrait de Mantoue par Blaise de Vigenère (1576)» ; P. Nevoux, Le dernier des picaros espagnols sur les routes d’Europe : Estebanillo Gonzédez (1646) ou l’impossibilité d’une ville» – Varia – M.-J. Louison-Lassabliere, «L’enseignement de la danse par la métaphore macaronique» ; M. E. Severini, «Le prince et le capitaine : échos de Machiavel chez Loys Le Roy et François de La Noue» ; T. Shishimi, «La Bibliothèque historiale de Nicolas Vignier (1587): une ‘‘histoire universelle’’ au service des Français» ;
H. Baudry, «Artilleurs et philosophes : Descartes lecteur des Récréations mathématiques et Daniel Davelourt lecteur des Essais» ; B. Laroche, «‘‘La novella del Cinquecento’’ : Bibliographie pour l’Agrégation d’Etudes italiennes 2012-2013» ; C. Alduy, «‘‘Maurice Scève, Délie (1544)’’. Bibliographie pour l’Agrégation des Lettres 2013» ; J. Couleau & N. Khattabi, «Chronique musicale 2012».
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Au centre de ce livre, une rencontre insolite : celle, en plein XVIe siècle, de l’eucharistie et du Nouveau Monde. Au Brésil où huguenots et catholiques vivent quelques mois une impossible tentative de coexistence, la pomme de discorde est la présence réelle et substantielle du Christ dans les espèces de la communion. La critique de la transsubstantiation selon Calvin trouve une illustration saisissante dans l’anthropophagie active des Indiens. La déconfiture symbolique qui se transporte alors du Brésil en France, rebondit dans les Pays-Bas et en Angleterre, montre que le mystère de l’Incarnation peut être aussi pierre de scandale. Hantée par l’obsession du résidu, refoulant le corps hors du sacrement et la présence physique du Christ loin de la table de communion, la Réforme, dans ses tendances les plus radicales, veut en finir avec l’idolâtrie de la chair. C’est pourquoi elle tend à faire du sacrement un simple mémorial, du pain et du vin de purs signes sans substance. Le programme d’une religion « réformée » et délivrée à jamais de la contrainte sacrificielle va de pair avec la fondation d’une nouvelle anthropologie. Entre le corps protestant et le corps catholique le divorce est irrémédiable, incarnant, au sens fort du terme, deux manières d’être et de croire, d’agir et de sentir. C’est à reconnaître sur trois siècles une ligne de fracture que nous invite ce voyage en Eucharistie, qui, parti de l’affaire des Placards en 1534, passe par d’Aubigné, Montaigne, Port-Royal et Swift, et réserve une place particulière aux utopies narratives du Grand Siècle.
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Publiée à Genève en 1566, la Mappe-Monde Nouvelle Papistique, dont subsistent cinq exemplaires, constitue un témoignage exceptionnel de la propagande réformée par l’image. Tout à la fois art de la mémoire dressant le catalogue géographique des provinces et républiques du Pape, et satire féroce prédisant la victoire de l’Évangile sur le roi Franc-Arbitre, elle a pour auteur Jean-Baptiste Trento, réfugié italien originaire de Vicence, dont l’identité se dissimule sous le pseudonyme de Frangidelphe Escorche-Messes.
La Mappe-Monde Papistique se présente simultanément sous la forme d'une estampe et d'une Histoire ou « livre déclaratif » de quelque deux cents feuillets. Formée d'un assemblage de 16 planches gravées sur bois et typographiées par Pierre Eskrich, ou Cruche, ou Vase, la Mappe-Monde proprement dite (135 cm x 176 cm environ) comporte sur son pourtour un commentaire réparti en 133 rubriques imprimé sur 12 planches complémentaires. La construction allégorique est assez complexe : à l'intérieur de la bouche du diable largement ouverte, la ville de Rome, dont la muraille est bien reconnaissable, est livrée à l'assaut des Réformateurs armés de bibles enflammées et soutenus par les « canons de la Parole de Dieu ». Le Purgatoire et l'Enfer, où trône le Pape, sont représentés dans les angles inférieurs.
L’édition critique et commentée du texte de la Mappe-Monde et de l’intégralité de l’Histoire est précédée d’une introduction substantielle éclairant la genèse de l’œuvre et la personnalité de son auteur, aussi bien que celle de l’artiste. Elle est suivie de l’inventaire systématique des légendes de la carte, au nombre de neuf cents environ, relevées dans l’ordre des planches. La Mappe-Monde est reproduite ici d’après les exemplaires de Sondershausen pour l’ensemble monté et colorié, de Florence et de Londres pour les 16 planches particulières qui la constituent. Une bibliographie critique, un glossaire de la langue de Trento, riche en italianismes, et plusieurs index complètent l’ouvrage.
Frank Lestringant est professeur de littérature de la Renaissance à l’Université de Paris-Sorbonne. Il a notamment publié chez Droz : André Thevet, cosmographe des derniers Valois (1991) ; Le Huguenot et le sauvage (3e éd., 2004) ; Le Livre des îles. Atlas et récits insulaires, de la Genèse à Jules Verne (2002), ainsi que deux éditions critiques d’œuvres du cosmographe André Thevet.
Alessandra Preda est professeure de littérature française à l’“Università degli Studi” de Milan. Ses travaux concernent les rapports entre France et Italie à la Renaissance. Elle a publié Ilarità e tristezza. Percorsi francesi del Candelaio di Giordano Bruno (1582-1665), Milan, Led, 2007.
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Venant après Les Singularitez de la France Antarctique (1557) et La Cosmographie universelle (1575), l'Histoire de deux voyages, dont le manuscrit est conservé à la BnF sous la cote Fr. 15454, est la dernière version, la plus ample et la plus complète, du Brésil d'André Thevet, cosmographe des rois de France. Thevet fait bien plus que livrer son expérience personnelle, en vérité restreinte à l'hiver 1555-1556, lorsqu'il était l'aumônier du chevalier de Villegagnon en baie de Rio de Janeiro. Il livre un fonds documentaire unique constitué pour l'essentiel au temps de la colonie française et recueilli auprès des "truchements" installés dans le pays, complété ensuite sur le rapport des marins normands, bretons et saintongeais qui fréquentaient le littoral du Nordeste brésilien dans les dernières décennies du XVIe siècle. Texte capital pour la connaissance des tribus perdues du littoral sud-américain, les "Toupinambaoults" de Léry et les Cannibales de Montaigne, l'Histoire de deux voyages, où ont puisé tour à tour les anthropologues Alfred Métraux, Claude Lévi-Strauss et Hélène Clastres, n'avait jusqu'ici fait l'objet que d'éditions très partielles, la dernière, par Suzanne Lussagnet, remontant à 1953. Cette première édition complète inclut les variantes d'une version préparatoire connue sous le nom de Second Voyage. Elle reconstitue en outre les liens complexes que l'Histoire de deux voyages entretient avec le Grand Insulaire et Pilotage, l'autre grand inédit de Thevet, conservé lui aussi à Paris. Comme le Grand Insulaire, élaboré entre 1584 et 1588, l'Histoire de deux voyages tend à l'émiettement des Isolari, ces atlas d'îles qui fleurirent à la Renaissance et à l'âge classique.