Gilles ROUSSINEAU
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Rédigé après 1457 et avant 1461, ce recueil de miracles en prose est une continuation anonyme des Miracles de Notre Dame de Jean Miélot. Il comporte soixante-quatorze récits qui s’appuient sur des versions antérieures en latin, puis en français. De longueur variée, ces miracles ont pour finalité d’édifier les chrétiens en montrant la bonté de la Vierge Marie, qui agit pour sauver les hommes quand ils lui font appel dans leurs prières, à une époque où le miracle fait partie intégrante de la vie quotidienne des hommes. Ces miracles concernent toutes les conditions sociales et témoignent d’une foi simple et entière dans les pouvoirs de la Vierge Marie, dont la bienveillante miséricorde est accessible à tous. Les hommes pensent ainsi pouvoir être guéris d’un mal physique ou encouragés à ne pas céder aux tentations du démon. Les récits sont bien conduits et rédigés avec soin. Leur mise en scène réserve souvent des rebondissements inattendus. Le texte en moyen français est assorti, en regard, de sa traduction en français moderne. Une table des noms propres, ainsi qu’un riche glossaire complètent l’édition.
Spécialiste de philologie française médiévale, Gilles Roussineau est professeur émérite à Sorbonne.
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Composé en vers à la fin du premier tiers du XIIIe siècle, le Chevalier aux deux épées est un roman d’aventures chevaleresques fortement imprégné de motifs arthuriens. Mériadeuc, le héros du roman, ignore son nom quand il apparaît à la cour d’Arthur et parvient à déceindre l’épée que porte la jeune reine de Caradigan. Promis par cet exploit à un destin exceptionnel, il multiplie les prouesses jusqu'à ce qu’il épouse, à la fin du roman, Lore, la reine de Caradigan, dont la détermination égale le courage. Habilement construit, le roman enchaîne les aventures sur un rythme soutenu. Une riche imagination se déploie et l’intrigue est fertile en rebondissements, avec des pauses qui laissent des temps à la description des réalités de l’époque, des cités traversées et des habits portés par les personnages. Les octosyllabes se suivent avec alacrité et rendent la lecture plaisante. La qualité de l’œuvre, qui mérite d’être appréciée à sa juste valeur, justifie une place de choix du Chevalier aux deux épées dans notre patrimoine littéraire. Pour la première fois, le texte édité est accompagné d’une traduction en français moderne. Il est assorti de notes et d’un glossaire.
Spécialiste de philologie française, Gilles Roussineau est professeur émérite à Sorbonne Université.
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Composé deux ans après le Mortifiement de Vaine Plaisance, le Cuer d’amour espris est un récit à la fois romanesque et allégorique qui raconte, sous la forme d’un songe, les aventures du Cœur. Sorti de la poitrine du narrateur par Amour, il devient un chevalier qui part à la conquête de Douce Merci, sa bien-aimée. Après bien des tribulations, il parvient dans l’île du dieu Amour, où il réussit à donner un unique baiser à Douce Merci. Mais il est grièvement blessé par ses ennemis. Douce Merci est contrainte de retourner en captivité et le Cœur va finir ses jours en prières à l’Hôpital d’Amour. Dans l’épilogue, René espère qu’il ne sera plus tourmenté par le dieu Amour, qui embrase les cœurs d’un désir douloureux. Le jeu parodique et l’humour confèrent au récit une tonalité particulière et une expression singulière et originale, qui ne manquent ni de charme ni de poésie. Le texte est illustré par la reproduction des seize miniatures de Barthélemy d’Eyck.
Gilles Roussineau est professeur émérite à Sorbonne Université.
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TABLE DES MATIÈRES
Présentation
Extrait I. Première partie : Arrivée d’Alexandre en Grande Bretagne
Extrait II. Première partie : Alexandre investit Gadifer du royaume d’Ecosse et institue les
tournois
Extrait III. Deuxième partie, t. I : Première apparition de Zéphir à Estonné
Extrait IV. Deuxième partie, t. I : Scène de sorcellerie et de sabbat
Extrait V. Deuxième partie, t. II : Retour féerique de Perceforest au Neuf Chastel après
une longue maladie qui l’a tenu dix-huit ans absent de la cour
Extrait VI. Deuxième partie, t. II : Préfiguration de la Table Ronde, l’ordre du Franc Palais est créé
Extrait VII. Troisième partie, t. II : Le paradis du roi Aroès de la Roide Montagne
Extrait VIII. Troisième partie, t. II : Première apparition de la Bête Glatissante, rencontrée
par le Chevalier Doré
Extrait IX. Troisième partie, t. II : Bétidès et les chevaliers de mer
Extrait X. Troisième partie, t. III : Le Temple du Dieu Souverain
Extrait XI. Troisième partie, t. III : Perceforest se rend au Temple du Dieu Souverain
Extrait XII. Troisième partie, t. III : Histoire de Troïlus et Zellandine, ou la Belle Endormie
Extrait XIII. Troisième partie, t. III : Perceforest rencontre la Bête Glatissante
Extrait XIV. Quatrième partie : L’île de la Singesse
Extrait XV. Quatrième partie : Le Conte de la Rose
Extrait XVI. Quatrième partie : Perceforest abdique en faveur de son fils Bétidès
Extrait XVII. Quatrième partie : La bataille du Franc Palais
Extrait XVIII. Quatrième partie : Les facéties de Passelion
Extrait XIX. Cinquième partie : L’assassinat de Jules César
Extrait XX. Sixième partie : Maronès rencontre la Bête Glatissante
Extrait XXI. Sixième partie : Olofer se rend dans l’Ile de Vie
Extrait XXII. Sixième partie : Olofer est tué par la Bête Glatissante
Extrait XXIII. Sixième partie : Arfasem retrouve ses aïeux
Extrait XXIV. Sixième partie : Baptêmes dans l’Ile de Vie
Le roman de Perceforest (XVe s.) est la plus vaste composition en prose du Moyen Age, qui a pour ambition de raconter l’histoire de la Grande Bretagne à l’époque pré-arthurienne. Gilles Roussineau, pendant trente ans, a édité les six mille pages du roman. Il était le mieux à même d’en choisir vingt-quatre extraits significatifs. Son choix a été guidé par la volonté de donner un aperçu de l’histoire qui est narrée et des thèmes qui y sont abordés, depuis le débarquement d’Alexandre le Grand en Grande Bretagne jusqu’à l’avènement du christianisme. Plusieurs extraits abordent les grands événements qui jalonnent la narration et racontent comment l’auteur a imaginé une religion nouvelle, intermédiaire entre le paganisme antique et le christianisme arthurien. D’autres relatent la création du Franc Palais, préfiguration de la Table Ronde, ou évoquent la Bête Glatissante. Certains mettent en scène le personnage de Zéphir, le démon bienfaisant qui veille aux destinées du royaume, ou évoquent des curiosités de la nature, comme les poissons-chevaliers ou la singesse qui s’éprend d’un homme contrefait et difforme, le Bossu de Suave. Enfin, trois extraits racontent des histoires indépendantes, aisément détachables du roman : le paradis du roi Aroès, la Belle endormie et le Conte de la Rose.
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Le Mortifiement de vaine plaisance, « la Mise à mort du vain plaisir », est un traité de dévotion composé par René d’Anjou en 1455. L’auteur écrit pour les simples gens lais, « les simple laïcs », sans rechercher une expression savante ou citer des autorités ardues. Sous la forme d’une fiction allégorique originale, il raconte comment l’Ame pieuse se plaint de manière émouvante à deux allégories personnifiées, Crainte de Dieu et Parfaite Contrition, du plaisir illusoire qui la tourmente sans cesse. Le martyre subi par le cœur est décrit avec âpreté et les images sont crues. Elles reflètent les mentalités de la fin du Moyen Age, la dévotion à la Croix et la hantise de la mort. L’œuvre est imprégnée de spiritualit© franciscaine et des écrits de Jean Gerson. Les allégories sont mises en scène de manière théâtrale et les dialogues sont émaillés d’images suggestives destinées à convaincre, comme dans les sermons des prédicateurs de l’époque. Trois paaboles, qui développent des sujets empruntés à la vie quotidienne, sont contées avec une verve destinée à emporter l’adhésion. Comme dans les autres écrits de René d’Anjou, le texte est indissociable de son illustration, qui fixe dans les esprits les scènes les plus émouvantes du drame qui est relaté. Le texte édité est accompagné d’une traduction en français moderne. Il est assorti de variantes, de notes et d’un glossaire. La reproduction en couleur de seize miniatures complète l’ouvrage.
’ouvrage.
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Les lignes directrices de la Sixième partie du roman de Perceforest sont principalement orientées vers le dénouement de l’œuvre. Gallafur, le petit-fils de Gadiffer, abolit définitivement les enchantements de la Forêt Darnant. Il épouse Alexandre Fin de Liesse, la petite-fille de Perceforest et d’Alexandre le Grand, et devient roi de Grande Bretagne. De leur descendance naîtra Lucius, premier roi chrétien, puis Arthur. Zéphir, le démon bienfaisant qui veille aux destinées de la Grande Bretagne, protège particulièrement le lignage de Passelion, dont le lointain descendant sera Merlin. Avec l’arrivée d’Alain le Gros, le royaume est progressivement christianisé. Gallafur2, le fils de Gallafur, se convertit à la nouvelle religion et se fait baptiser sous le nom d’Arfasen. Dans l’Ile de Vie, Perceforest, Gadiffer, Dardanon, la Reine Fée et Gallafur entendent Nathanaël, un ancien clerc de Nicodème, leur faire le récit de la Passion d’après l’Evangile de Nicodème, dont l’auteur propose une traduction très proche de la source latine. Emus par cette lecture, ils se font baptiser et demandent à revenir en Grande-Bretagne pour mourir. Arfasen fonde le château de Corbenic, où sera gardé le Graal. Il donne sa fille Guetoine en mariage à Josué, le frère d’Alain le Gros. Désormais, la Grande Bretagne est chrétienne et les aventures des chevaliers du Graal, d’Arthur et des compagnons de la Table Ronde peuvent commencer.
Sans perdre de vue son dessein initial, qui est de rattacher les héros de l’Antiquité, Alexandre, Betis-Perceforest et Gadiffer, à Arthur et aux compagnons de la Table Ronde, le romancier, dont l’imagination est toujours fertile, ne renonce pas au plaisir de raconter de nouvelles histoires, essentiellement consacrées aux amours de Gallafur, de Maronès, de Salfar et du Chevalier à la Vuivre. Il met en scène une Cour d’Amour, où la conduite de Salfar, qui a ravi par désespoir et rage d’amour la Pucelle au Cercle d’Or, est sévèrement jugée. Avec un réel sens de l’architecture romanesque, l’auteur achève magistralement le grandiose édifice en six parties qu’il avait l’ambition de construire. Sa réussite est la marque d’une richesse d’invention et d’une puissance cr©atrice exceptionnelles.
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Regnault et Janneton est une subtile et délicate pastorale de 1129 vers qui met en scène dans un cadre bucolique les amours du berger Regnault, le roi René, et de la bergère Janneton, la reine Jeanne. Le poème a probablement été écrit peu de temps après le mariage du roi avec Jeanne de Laval, sa seconde épouse, le 10 septembre 1454. Il est conservé dans un manuscrit unique de la Bibliothèque nationale de Russie, à Saint-Pétersbourg. L’œuvre a été composée pour être illustrée. Soixante-quatorze dessins à la plume rehaussés de couleurs à l’aquarelle encadrent le texte sur chaque feuillet. A l’origine, ils ont vraisemblablement été conçus par Barthélemy d’Eyck, le peintre favori de René d’Anjou. Les images suivent la narration avec une grande fidélité. L’action se déroule sur vingt-quatre heures, du matin du premier jour au matin suivant. En se dédoublant sous les traits du berger Regnault et du pèlerin-narrateur, René exprime son amour pour Jeanne de Laval, sa jeune épouse. L’œuvre est écrite avec verve et enjouement, sur un ton rendu vif et alerte par une versification habile et complexe. Une multitude de notations réalistes témoignent du goût de l’auteur pour la description de la nature et l’observation des espèces animales.
Depuis 1929, le poème n’était généralement plus attribué à René d’Anjou. A partir de critères linguistiques, biographiques, littéraires et iconographiques, Gilles Roussineau réattribue l’œuvre au roi René. Le texte édité est accompagné d’une traduction, de notes et d’un glossaire. La reproduction en couleur de seize peintures complète l’ouvrage.
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Vaste et luxuriante composition anonyme en prose rédigée, sous sa forme actuelle, vers le milieu du XVe siècle, le roman de Perceforest est une des plus belles réussites littéraires de la fin du Moyen Age. En une grandiose fresque divisée en six parties, l’œuvre évoque les aventures des lointains ancêtres d’Arthur et des chevaliers de la Table Ronde.
Les événements relatés dans la Cinquième partie se déroulent dans le temps d’une année. Les douze tournois de la Fontaine aux Pastoureaux, qui manifestent avec éclat le renouveau de la chevalerie après la destruction de la Grande Bretagne, sont organisés chaque mois. Le chevalier qui parviendra à tous les gagner successivement aura pour prix Blanchette, la fille de Blanche et la petite-fille de Gadiffer et de la Reine Fée. Dans l’architecture de la Cinquième partie, les douze tournois sont les douze piliers qui soutiennent l’ensemble de la construction. Entre ces douze piliers s’entrelacent de nombreuses aventures qui laissent, comme dans les autres parties de l’œuvre, une impression de foisonnement : assassinat de Jules César par les Ursus, amours de Passelion, aventures de Gallafur et de Norgal, interventions salutaires de Zéphir, le démon bienfaisant, histoire de Margon et de Lisane mise en vers dans le Lai de la Rose a la Dame Leale. Dans ce volume, l’imagination débordante de l’auteur n’est pas prise en défaut. On y retrouve les mêmes qualités de style et d’invention qui font l’originalité et l’attrait de cette œuvre incomparable.
Après la publication des quatre premières parties du roman, Gilles Roussineau poursuit l’édition de l’œuvre. Le texte est assorti d’une introduction littéraire, grammaticale et philologique, d’un important choix de variantes, de nombreuses notes, de divers index et d’un glossaire développé.
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