Gilles ROUSSINEAU
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Vaste et luxuriante composition anonyme en prose rédigée, sous sa forme actuelle, vers le milieu du XVe siècle, le roman de Perceforest est une des plus belles réussites littéraires de la fin du Moyen Age. En une grandiose fresque divisée en six parties, l’œuvre évoque les aventures des lointains ancêtres d’Arthur et des chevaliers de la Table Ronde.
Précédé d’une traduction d’un large extrait de l’«Historia regum Britannie» de Geoffroy de Monmouth, qui sert de caution historique à l’œuvre, le roman commence avec le débarquement inopiné d’Alexandre en Grande Bretagne. Pour redresser le royaume, tombé en déclin sous les derniers rois bretons, le souverain grec choisit deux de ses compagnons, Betis et Gadifer, pour être l’un roi d’Angleterre, l’autre roi d’Ecosse. Il institue les tournois, nouvel exercice chevaleresque. Betis, qui libère les forêts d’Angleterre hantées par Darnant et ses complices, prend le nom de Perceforest. Une religion nouvelle, interm©diaire entre le polythéisme païen et le christianisme arthurien, est prônée par l’ermite Dardanon. Des amours émouvantes d’Alexandre et de Sebille naîtra une lignée royale qui aboutira à Arthur. Du sang grec coulera dans les veines du légenaire roi breton. Tout au long du récit, le narrateur manifeste son goût pour le foisonnement des aventures, les effets de parallélisme et de symétrie, l’évocation de cortèges magnifiquement ordonnés et de tournois animés et brillants.
Après la publication des quatrième, troisième et deuxième parties, Gilles Roussineau poursuit l’édition du roman. Le texte est assorti d’une introduction littéraire et linguistique, d’un important choix de variantes, de nombreuses notes et d’un glossaire développé.
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Roman arthurien écrit en vers dans la première décennie du XIIIe siècle, la Vengeance Raguidel appartient à la tradition littéraire de Chrétien de Troyes. Gauvain, le héros principal, assure l’unité de l’œuvre. En même temps qu’elle relate sa vengeance de Raguidel, chevalier tué par l’invulnérable Guengasoain, elle raconte deux autres histoires : les aventures de la fantasque dame de Gaudestroit, éprise d’un amour éperdu pour Gauvain ; celles du héros et d’Ydain, jeune femme infidèle et sensuelle.
L’humour de l’auteur donne au roman sa tonalité particulière. Raoul de Houdenc n’hésite pas à ridiculiser Gauvain en le rendant amoureux d’une jeune fille volage. Les histoires sont contées à un rythme vif et soutenu, en sorte que le lecteur est séduit par la manière toute personnelle qu’a l’auteur de prendre une distance ironique à l’égard de ses personnages. Emule de Chrétien de Troyes, versificateur talentueux, Raoul s’est détaché des stéréotypes arthuriens pour créer une œuvre forte, attachante et originale.
L’édition du texte est précédée d’une introduction qui examine la question délicate de l’attribution du roman, l’esprit de l’œuvre, la tradition manuscrite, la langue de l’auteur et celle de la copie. Elle est complétée par un large choix de variantes, des notes fournies et un glossaire développé.
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L’événement majeur qui caractérise ce second tome de la Deuxième partie de Perceforest est le retour du roi d’Angleterre sur le devant de la scène. Après dix-huit ans d’absence, Perceforest apparaît dans toute sa majesté lors de son arrivée éclatante au Neuf Chastel. Deux grands tournois donnent aux chevaliers l’occasion de s’illustrer par leurs exploits. Un ordre de chevalerie, la compagnie du Franc Palais, est créé. Une nouvelle génération de chevaliers se distingue : Remanant de Joie, Gadiffer, Bétidès et Nestor, tous fils de rois, multiplient les prouesses. Mais Lyonnel, dont la bravoure est devenue légendaire, reste le modèle du chevalier accompli, le héros sans égal qui suscite l’admiration de tous. Le récit de son amour pour Blanche connaît de nouvelles péripéties. De son manoir invisible de la Forêt aux Merveilles, Lidoire, la Reine Fée, veille sur sa destinée et fonde le temple de la Franche Garde, qui abrite ses trophées. Enfin, Troïlus s’éprend de Zellandine et découvre les joies et les souffrances de l’amour. Le texte est assorti d’une introduction littéraire et linguistique, d’un choix important de variantes, de nombreuses notes et d’un glossaire développé.
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Poursuivant l'édition du roman de Perceforest, G. Roussineau publie, après la Quatrième partie (1987, 2 vol., TLF, n° 343) et les tomes I (1988, TLF, n° 365), et II (1991, TLF, n°409) de la Troisième partie, le tome III, qui achève et complète la Troisième partie. Cet immense roman, divisé en six parties, a été composé dans la première moitié du XIVe siècle, puis remanié au milieu du XVe siècle. Comme dans les précédents volumes, la matière romanesque est exubérante. Alternant avec la relation attendue des trois derniers tournois du Chastel des Pucelles, les aventures sont mouvementées et riches en rebondissements: quêtes et errances solitaires, enchantements, rencontres de créatures insolites, scènes et féerie. Les plus belles pages sont consacrées au récit des aventures de Troïlus et de Zellandine. Racontée avec une humour tendre et jovial, leur étrange histoire d'amour est la plus ancienne version connue du conte de La Belle au bois dormant. Cette oeuvre magnifique est aussi un monument de la langue du XVIe siècle, qu'il faut découvrir.
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Le tome I de cet ouvrage a paru en 1988 (TLF n° 365, 576 p., Fr.s. 75,-.). En voici le tome II, qui complète cette 3e partie. Cet immense roman cyclique, composé au XIVe siècle, n'a été publié - dans une version d'ailleurs fort remaniée - qu'au d©but du XVIe siècle en 6 volumes. J.H.M. Taylor en a publié la Première partie en 1979 (n° 279 des TLF) ; M. Roussineau en a publié la Quatrième (en 1987, 2 vol., TLF, n° 343). Dans la vaste tapisserie que déroule la troisième partie, les douze ournois du Chastel aux Pucelles rythment et aèrent la narration par leurs retours périodiques. Ils servent de points de repère dans l'écheveau complexe des innombrables aventures qui sont contées. - Ce texte est un monument de la langue du temps, qu'il faut découvrir.
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Cet immense roman cyclique, composé au XIVe siècle, n'a été publié - dans une version d'ailleurs fort remaniée - qu'au début du XVIe siècle, en 6 volumes. J. H. M. Taylor en a publié la Première partie en 1979 (dans nos T. L. F., n° 279). M. Roussineau en publie maintenant la Quatrième, où se manifeste l'idéal chevaleresque et héroïque. Une description d'un nouvel ordre de chevalerie, celui du Franc-Palais, créé par Perceforest, évoque la vogue des ordres de chevaleries au XIVe et XVe siècles. Perceforest apparaît comme le prince idéal, soucieux du bien commun, recevant son autorité de Dieu par l'intermédiaire... La narration, savamment agencée, inclut une série de petits contes indépendants. Ce texte est enfin un monument de la langue du temps, qu'il faut découvrir.