Renaissance
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En général, Bèze parle très peu de Genève dans ses lettres ; il admet que tout s’y déroule normalement, comme il sied à une ville-Eglise qui s’offre en modèle aux autres Eglises réformées. Mais le t. XXIII constitue une exception et une confirmation de cette règle, car 1582 est l’année de la " guerre de Raconis ", soit la première tentative du nouveau duc de Savoie, Charles-Emmanuel Ier, pour s’emparer de Genève. Bèze sollicite les Eglises de France, qui envoient des troupes, cependant que les Suisses s’interposent, à la suggestion du roi de France, entre la Savoie et Genève alliée de Berne. Un arbitrage est prévu, qui fera long feu. Année traversée d’angoisses, qui n’ont pas empêché Bèze de publier le t. III de ses oeuvres théologiques (Tractationes) et une nouvelle édition de son Nouveau Testament gréco-latin cum annotationibus majoribus.
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Cette étude est basée sur la redécouverte du manuscrit original biographique de W. Musculus, retrouvé par son fils Abraham dont Reinhard Bodenmann donne une édition critique. Après avoir spécifié les circonstances de rédaction, décrit les conditions de l’apprentissage des langues (grec, hébreu et arabe), l’auteur présente une série de lettres adressées à Musculus ou écrites par lui permettant une analyse pointue des relations entretenues avec Bucer, Melanchthon, Calvin, Bullinger, Bonifacius Wolfhardt, Ambrosius Blaurer, Sixt Birk et Johannes Haller. Pour compléter cette étude, Reinhardt Bodenmann propose un portrait familial fascinant et présente plusieurs détails historiques remarquables touchant Strasbourg, Augsbourg, le Palatinat, l’Angleterre et Berne.
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Dire à demi, dire confusément, dire discordamment : telle est l'obligation particulière, dit Montaigne, qui pèse sur son projet singulier, sur son extravagant projet. Assurant le lecteur, au seuil des Essais, que son livre est "de bonne foi", ne cherche-t-il pas cependant à l'égarer, à le séduire, à le prendre "par une forme de guet-apens" comme dit l'ami Pasquier ? La vérité a, comme le mensonge, tant de visages! Il arrive que tel mensonge dise en partie le vrai, que l'omission, le déguisement, la feinte dévoilent une "vérité" que l'écrivain choisit de découvrir tout en la couvrant. Celui qui aime le jeu d'allusions propre à la poésie érotique, et qui admire le discours oblique des oracles sibyllins, celui qui avoue à l'occasion qu'on ne saurait "dire tout", celui-là sait aussi qu'il y a des paroles qui signifient plus qu'elles ne disent et d'autres qui signifient même ce qu'elles ne disent pas.
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François Rigolot: La santé des monstres: tératologie et thérapeutique dans le Quart Livre de Rabelais, 7.
William Kemp: Lesperon de discipline d’Antoine Du Saix (1532) et l’imprimeur de Pantagruel, Claude Nourry dit "le Prince", 23. Gérard Milhe Poutingon: Rabelais, Erasme et le pourceau, 39.Christophe Clavel: Rabelais et la créativité néologique. Quelques remarques sur l’absurdité d’un monstre linguistique, 59. C. Seutin: Notes sur les enchaînements dans l’œuvre de François Rabelais, 87. Philippe Walter: "Ce dixseptiesme jour du moys de mars" (Rabelais, Pantagruel, VIII), 103. Benoît de Cornulier, Rabelais grand rhétoriqueur. L’enchaînement dans l’Inscription mise sus la grande porte de Thélème (1534), 111. Louis-Georges Tin: Qu’est-ce que le Pantagruelion?, 125. François Cornilliat: On Sound Effects in Rabelais (Part I), 137.
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Le lecteur trouvera ici la totalité des patronymes, français et étrangers, cités par l'historien. Ils sont particulièrement nombreux : les membres de l'aristocratie royale et guerrière naturellement, persuadés d'être les moteurs de l'Histoire, les puissances spirituelles ennemies des Réformateurs, papes, jésuites, mais aussi, et c'est un des intérêts majeurs de l'ouvrage, des noms de roturiers ou de bourgeois qui ne figurent nulle part ailleurs, huguenots ou catholiques : Aubigné ne s'intéresse pas qu'à son camp.
Cet index comporte aussi, en italique, un certain nombre de thèmes qu'Agrippa d'Aubigné n'a pas traités pour eux-mêmes, mais qu'il aborde dans son récit et qui reviennent assez souvent pour qu'on puisse dire qu'il leur accorderait beaucoup d'intérêt.
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Après les deux premiers volumes de cette monumentale bibliographie des œuvres de Calvin (voir THR 255 et 281), le troisième volume couvre la fin du siècle (1565-1600). Lorsque Calvin meurt en 1564, l'essentiel de son œuvre écrite est déjà publié. Pour l'ensemble du siècle, nous connaissons 469 éditions de textes majeurs de Jean Calvin. Pour la période 1565-1600, il y a quelque 150 éditions, soit un tiers du total. Le rythme de publication, élevé les premières années qui suivent la disparition du Réformateur, se ralentit un peu à partir de 1570 et davantage encore au-delà de 1590. Cette production présente deux caractéristiques importantes : tout d'abord le succès que l'œuvre de Calvin rencontre auprès des publics anglo-saxon (46 titres), allemand (17 titres) et néerlandais (11 titres); ensuite, la bibliographie montre que l'Institution de la religion chrétienne pénètre l'enseignement, ce qui suscite, à partir de 1576, la rédaction de manuels scolaires bâtis autour d’elle.