Renaissance
-
L'étendue du savoir linguistique et littéraire de Rabelais a toujours marqué les esprits, de ses amateurs lecteurs comme de ses exégètes subtils des Cinq Livres. À côté de l'admiration pour son génie créateur, ont coexisté des zones d'ombre, des énigmes irrésolues, des doutes concernant la publication de ses œuvres.
L’analyse rabelaisienne est sans fin et toujours renouvelée, propre à cet auteur majeur de la langue et de la littérature françaises. Ce nouveau volume des Études rabelaisiennes est le résultat d'un travail d'équipe mené lors d’un colloque qui s’est tenu à Turin, puis à Torre Pellice, en 2015. Les différents intervenants ont fait dialoguer différents savoirs allant de la philologie à l'histoire, de la critique littéraire à la philosophie, mais encore des francisants et des italianisants, des érudits des langues classiques et des langues orientales, des historiens de l'art et de la culture. Le résultat est concluant, alors qu’un index permet de se repérer et de travailler avec ce nouveau volume.
-
Anne Rolet Introduction. Les renaissances de l’envie
Les mots de l’envie : l’héritage antique et médiéval
Anne Rolet - Prologue 1. Démêler les affects envieux
Sophie Van Laer - Inuideo, inuidia : une allusion au « mauvais œil »
Étienne Wolff - Le De livore (AL 636 Riese) parfois attribué à Virgile et sa tradition jusqu’à la Renaissance
Définir l’inuidia à la Renaissance
Anne Rolet - Prologue 2. Penser l’envie et la jalousie à la Renaissance : quelques théoriciens à l’œuvre
Laurence Boulègue - Ambiguïté des passions mimétiques inuidia et comites chez Agostino Nifo (De Amore, 1531)
Virginie Leroux - Poétiques de l’inuidia
Inuidia ou l’empire du paradoxe
Anne Rolet - Prologue 3. L’envie : fléau intérieur, mal social ou moteur de l’histoire ?
Rachel Darmon - Les paradoxes d’un corps à interpréter : les représentations de la jalousie dans la littérature symbolique, de l’allégorie au portrait médico-moral
Nicolas Correard - Les deux faces de l’inuidia chez Alberti : le malum maximum et l’origine du sens critique
Sylvie Laigneau - « Je t’aime moi non plus » : amitié, rivalité et inuidia chez les lettrés du sodalitium Lugdunense
Karine Durin - Commenter Pline en Espagne à la Renaissance : sine disputationum strepitu ?
Richard Cooper - Inuidiae Encomium : les Éloges paradoxaux de Caspar Dornau (1614-1619)
Remédier à l’inuidia : de l’expérience intime à la transfiguration littéraire
Anne Rolet - Prologue 4. Remèdes ou esquives ?
Laure Hermand-Schebat - Les réponses de Pétrarque à l’inuidia : autour des Épîtres métriques II, 10 et II, 17
Déborah Boijoux - Entre rumor acerbus et liuor edax : Antonio Urceo-Codro, un poète philologue face à l’inuidia à la cour des Bentivoglio (Bologne, fin du XVe siècle)
Anne-Hélène Klinger-Dollé - « L’inspiration naturelle », une posture d’auteur en réponse à l’inuidia des lettrés dans la correspondance manuscrite de Charles de Bovelles (1479-1567)
Catherine Pézeret - Non carmina liuor : Étienne Dolet face à l’inuidia dans le recueil des Carmina (1538)
Anne Rolet - Epilogue. Et in Arcadia ego…
-
-
La maison de Coligny-Châtillon a presque tout connu en moins de deux cents ans : l’élévation, la gloire, le déclin, la condamnation, les honneurs, l’humiliation, l’exil, la précarité, le prestige, la vengeance et la renommée.
Ce livre poursuit trois ambitions. Retracer tout d’abord, le plus précisément possible, les parcours des membres de cette maison bien connue mais paradoxalement peu étudiée. Analyser ensuite leurs engagements politiques et religieux, d’en restituer les mécanismes, d’en étudier les formes, d’en saisir la portée et d’en dresser les conséquences. Comprendre, enfin, ce qui a pu conduire, en l’espace de six générations, ces hommes et ces femmes des montagnes bressanes jusqu’à la nécropole royale de Saint-Denis, en passant par le gibet de Montfaucon.
-
TABLE DES MATIÈRES
Perrine GALAND-WILLEMEN et Loris PETRIS
Introduction
Abréviations
Richard COOPER
Le nouveau chancelier jugé par les ambassadeurs à la cour de France : les dépêches de Girolamo Della Rovere (1560-1562)
Michel MAGNIEN
Le plomb et les sceaux : les publications poétiques de Michel de L’Hospital chez Fédéric Morel (1558-1560)
David AMHERDT
Les épîtres de Michel de L’Hospital : des sermons laïques ?
Nathalie DAUVOIS
Michel de L’Hospital, les solidarités toulousaines et le modèle du sermo horatien : modèle satirique / modèle philosophique
George Hugo TUCKER
Poétiques et esthétiques de l’humilité chez Michel de L’Hospital et Joachim Du Bellay, imitateurs d’Horace et de Tibulle
Véronique FERRER
Michel de L’Hospital, Carmina, I, 7: quelques réflexions autour de la poésie chrétienne
Laure CHAPPUIS SANDOZ
Des pierres et des mulets : mise en scène narrative dans l’Iter Nicaeum (Carmina, V, 9)
Ruth STAWARZ-LUGINBÜHL
Le « Discours de Monsieur le chancelier de L’Hospital à ses amis » : Nicolas Rapin, traducteur de l’épître Ad amicos (VI, 2)
Rosanna GORRIS CAMOS
Affectus plena: Michel de L’Hospital, « celuy que j’ayme, honore et estime comme mon pere et milieur ami »
Jean VIGNES
Michel de L’Hospital et Jean-Antoine de Baïf
Jean BALSAMO
L’Hospital et Montaigne ou Montaigne contre Michel de L’Hospital ?
Lettres inédites de Michel de L’Hospital éditées par Loris Petris
14bis. [1559], 5 septembre, [Charles de Guise] à Michel de L’Hospital, [Villers-Cotterêts]
14ter. [1559], décembre, François II à Michel de L’Hospital, Chambord
43bis. 1564, 31 juillet, Pierre Séguier et Guy Du Faur à Michel de L’Hospital, Paris
77bis. 1571, 2 juillet, Michel de L’Hospital à Madeleine de L’Hospital, Butte de Chaumont
Tableau synoptique des Carmina
Illustrations
Index
Table des illustrations
-
Le quatrième tome des Mémoires-Journaux du règne de Henri IV tenus par Pierre de L’Estoile relate de bonnes nouvelles ! En 1598, la paix avec l’Espagne et la signature discrète de l’édit réglant la coexistence entre huguenots et catholiques, en 1601, la paix avec la Savoie, le mariage de Henri IV, bientôt suivi de la naissance d’un Dauphin : une paix qu’on n’avait pas vue depuis 1562, une naissance qu’on n’avait pas vue depuis 1548, signes d’une rénovation des forces nationales par la pratique et par le symbole. La politique extérieure s’estompe, exceptées la conspiration d’Essex ou la mort d’Elizabeth, laissant place aux mécontentements dispersés, des tentatives de régicides aux rivalités dans la faveur du roi, qui n’empêchent pas la vie du royaume de se dérouler selon les catégories d’une rubrique mondaine : amours, mariages, naissances. L’écriture du Journal peut enfin jouer de la variété : morts subites, événements étranges ou prodiges retiennent l’attention, avec quelque mélancolie mêlée d’ironie.
-
-
Sommaire : ARTICLES – D. BJAÏ, « Bonas litteras [juris] studiis admiscere (Érasme). Les débuts de l’humanisme à Orléans » ; F. ELSIG, « Deux volets de 1515 et une piste parisienne » ; R. Jimenes, « François Ier et l’Imprimerie royale : une occasion manquée ? » ; O. PÉDEFLOUS, « La dernière bibliothèque de Nicolas Bérauld. Livres et sociabilités lettrées dans les années 1530 » – NOTES ET DOCUMENTS – É. RAJCHENBACH, « Nicole Le Jouvre,un poète en Berry » ; C. LASTRAIOLI, « De nouvelles épitaphes infamantes contre Gaspard de Coligny par Bolsec et d’autres » ; D. CORDELLIER et C. DECU TEODORESCU, « Une enluminure de Geoffroy Dumonstier sur un dessin de Jean Cousin » ; I. VILLARROEL FERNANDEZ, « La forma textual de la primera edición hispana de las Comoediae Plauti (Alcalá de henares, 1517-1518) » ; J. DUPÈBE, « Note sur le médecin Pierre Pena et sa famille » – COMPTES RENDUS.
-
C’est par l’intermédiaire de leur catalogue que les premiers cabinets de curiosités se sont fait connaître dans toute l’Europe. Pris entre le bruit du monde et les grandes orgues de la « littérature », ces livres sont pourtant méconnus, délaissés par la critique.
Or, leurs mots, leur langue, leurs stratégies éditoriales, rien n’est indifférent aux auteurs conscients des enjeux d’une production qui passe les frontières génériques. Écrits pour le lecteur affamé de narrations épiques comme pour l’érudit en quête d’observations savantes, entre lieu de mémoire et éloge du bizarre, ces textes prétendent patrimonialiser les curiosités, tout en rendant expressive l’intensité de leur présence.
Cette étude est la première à affronter la question d’une poétique de la curiosité. À la lumière de textes inédits ou nouvellement traduits, elle analyse la complexité de ces « légendes » chargées de penser, classer et faire parler les objets inertes, ouvrant une réflexion sur les premiers cartels de nos musées.
-
Une traduction fictive est un texte qui, directement écrit dans une langue, se présente comme traduit d’une autre, réelle ou imaginaire. Peu étudié jusqu’à la fin du XXe siècle, le cas n’en est pas moins fréquent, illustré par quelques romans célèbres : Don Quichotte, les Lettres persanes, le Manuscrit trouvé à Saragosse, Le Château d’Otrante. Longtemps on a tenu pour négligeable la fiction de la traduction, la considérant comme un procédé inoffensif, un amusant artifice littéraire. Convention souvent assumée de manière explicite par les auteurs qui y recourent, le phénomène n’a encore été que peu envisagé dans sa dimension historique. C’est donc à retrouver les raisons de l’émergence d’un tel motif dans le genre romanesque – à partir des premiers romans du XIIe siècle jusqu’à l’œuvre de Cervantès – et à décrire les moments de sa formalisation topique que ce travail se consacre.