Renaissance
-
-
Dans la continuité de ses travaux sur la polémique (Polémique en tous genres, Cahiers du CADGES, n) 7), le Groupe d’Analyse de la Dynamique des Genres et des Styles (XVIe-XVIIIe siècles) propose ici une nouvelle approche centrée cette fois sur la constitution, l’holution et le statut des querelles littéraires, dans leurs rapports avec les formes génériques, qui peuvent être le lieu d’épanouissement, mais aussi l’enjeu des querelles, Celles-ci portent parfois sur des genres en quête de reconnaissance ou en cours d’évolution, Ainsi la « querelle d’Alceste»), à la fin du XVIIe siècle, ne vise-t-elle rien moins que le statut littéraire de l’opéra, et en arrière-plan, mais de manière essentielle, la nature de la tragédie, tout comme deux cents ans plus tard, le conflit politique et religieux qui oppose Ronsard aux protestants se double d’un débat littéraire qui modifie significativement son écriture et la conception même qu’il se fait de la poésie. Aborder les querelles par les genres dont elles se nourrissent et qu’elles façonnent est bien une question qu’affrontent toutes les communications ici rassemblées : comment le contexte éditorial, le public, le déroulement chronologique de la querelle, induisent-il le recours à tel ou tel genre littéraire? Certaines, quand l’objet s’y prête, vont cependant plus loin et permettent de formuler l’hypothèse que les querelles littéraires pourraient elles-mémes se constituer comme genre ou comme institution. C’est sans doute sur ce point que la réflexion est particulièrement féconde, A quelles conditions une querelle littéraire peut-elle en effet se statufier en genre littéraire? Objet vivant et insaisissable, que l’on identifie comme tel alors quil est déjà largement répandu dans la République des Lettres, les querelles ne risquent-t-elle pas alors, en s’accommodant d’un corpus génériquement stable, de mettre en péril leur existence même ? Car la querelle est par définition frondse, ou si l’on préfère polèmique, non seulement dans son objet mais dans son existence méme, surtout lorsqu’elle est elle-méme une imposture, comme chez Jean de Boyssiéres. Le traitement des genres littéraires dans une querelle peut tantôt les bousculer, tantôt les renforcer. On le verra ici largement à travers des querelles célèbres ou moins célèbres, qui toutes, même si certaines d’entre elles restituent, en filigrane, d’autres enjeux, en particuliers politiques, nous plongent au coeur même de l’institution et de la vie littéraires.
-
Table of Contents : Laurence Grove and Alison Saunders, Introduction: Transmigrations ; Noël Peacock, “ Alison Adams and Stephen Rawles: A Biographical Note ” ; Julie Makinson, “ Alison Adams and Stephen Rawles: A Bibliography of Publications ” ; Mara R. Wade, “ Emblems in Context : From the Early-Modern to the Post-Modern ” ; Peter Boot, “ What is Next in Digital Emblem Studies? ” ; Pedro F. Campa, “ Old Revival and Later Survival :The Religious Emblem Book ” ; David Graham, “ ‘Born Under a Bad Sign’ : Semiotics of Gender in French Emblem Books ” ; Paulette Choné, “ À Propos d’une planche des Archetypa de Hoefnagel et d’un «estrange poisson» ” ; Ralphe Dekoninck, “ Imaginer la science : La Culture emblématique jésuite entre Ars rhetorica et Scientia imaginum ” ; Judi Loach, “ Lions with Palms, Lilies or a Leash ” ; Arnoud Visser, “ Scholars in the Picture : The Representation of Intellectuals in Emblems and Medalsn ” ; Simon McKeown, “Contemplating Work in Retirement: The Emblematic Ceilings at Stora Lassåna and Spökslottetn ” ; Michael Bath, “ The City of Dames Tapestries: Building the Housen ” ; Daniel Russell, “ Emblems, Illustration and Memory ”.
-
LES MUSÉES DU PROTESTANTISME
Marianne CARBONNIER-BURKARD et Patrick CABANEL, « Introduction » ;
De la spiritualité et de la mémoire au musée
Olivier ABEL, « Spiritualités et musées » ;
Patrick CABANEL, « Les protestants français et le ‘‘désir de musée’’ » ;
Daniel TRAVIER, « Les Cévennes, lieux de mémoire, XIXe-XXe siècles » ;
D’un musée l’autre
Gabrielle CADIER-REY, « Les musées du protestantisme en France » ;
Alain BOYER, « Les musées du protestantisme en France: aspects juridiques » ;
Marianne CARBONNIER-BURKARD, « Le Musée du Désert: un centenaire » ;
Benjamin FINDINIER, « Le Musée Jean Calvin de Noyon » ;
À Genève et dans les pays du Refuge
Isabelle GRAESSLÉ, « Le Musée international de la Réforme ou le patrimoine immatériel revisité » ;
Susanne LACHENICHT, « Musées huguenots et lieux de mémoire en Allemagne et dans les Îles britanniques » ;
Bertrand VAN RUYMBEKE, « Lieux de mémoire et musées huguenots aux États-Unis et en Afrique du Sud » ;
Conclusion
Philippe JOUTARD, « Identité huguenote, mémoire et histoire, une articulation de longue durée ».
-
Jacques Fornazeris fut actif à la cour de Savoie à la fin du XVIe siècle, où il grava des portraits et des vues topographiques d’après D. Alphani, A. Ardente, J. Kraeck ainsi que des œuvres d’architecture d’après A. Vitozzi. A partir de 1600, année où il vint à Lyon, et jusqu’en 1619, il fut non seulement graveur et dessinateur mais aussi éditeur d’estampes.
Outre des portraits, il grava surtout de grands titres-frontispices à destination d’ouvrages édités par le libraire Horace Cardon, et à destination d’une clientèle entretenue par le collège jésuite de la ville.
Il fut parmi les premiers, avec L. Gaultier et T. De Leu à Paris, à mettre en œuvre, de façon systématique, la technique du burin pour réaliser des estampes destinées aux livres. Il est, dans ce domaine, un maillon important pour comprendre le passage de la gravure sur bois à celle sur cuivre.
Ses gravures qui évoquent tout à la fois l’orfévrerie, la broderie et l’enluminure donnent à lire la synthèse personnelle qu’il a opérée, des modèles italiens et flamands.
-
Un renouveau sensible des études commyniennes, l’élargissement et la diversification de leurs champs coïncident avec le 500e anniversaire de la mort de Philippe de Commynes, faisant de cette commémoration officielle un acte de mémoire bien légitime, mais plus encore peut-être un point de départ pour des interrogations fécondes. Littéraires, historiens, juristes se rejoignent autour de quatre problématiques : une écriture commynienne hésitant entre filiations et création ; une pragmatique politique et ses rapports complexes à l’institution et au droit ; la nature et l’ampleur des réseaux tissés par un des « accoucheurs » de l’Europe ; la transmission sans rupture de l’ « éternel » Commynes, vivant et réinterprété à travers héritiers et passeurs. L’enquête est plus que convaincante : le mémorialiste gagne en relief, en épaisseur et en nuances. Et, du même coup, les interrogations prennent, elles aussi, des formes nouvelles. Ce colloque aura donc été un passionnant épisode dans une série qu’il convient de poursuivre.
-
-
Jean BALSAMO, Ronsard à Reims : à propos de deux poèmes à la mémoire du duc de Guise; André GENDRE, Ronsard et Baïf artisans du poème : le motif de la Paix; Philip FORD, La Passion lucrétienne dans la poésie de Ronsard; Bruno MENIEL, Ronsard l'obscur; François ROUGET, Pierre de Ronsard, Gabriel Buon et les autres : la fortune éditoriale des Discours; Francis HIGMAN, Au sujet de la Bibliographie des Discours de Pierre de Ronsard de Jean Paul Barbier-Mueller. POÈTES MÉCONNUS, POÈMES RETROUVÉS : Michel JEANNERET, L'homme dans l'œuvre – Vies et portraits d’écrivains à la Renaissance; Alain CULLIERE, La deuxième version poétique du Paysan du Danube par Nicolas Clément de Trèles (1571); Gilles BANDERIER, Notes sur Jean Willemin; Nicolas DUCIMETIERE, Un pasteur satiriste en Chablais : Antoine Chanorrier et sa curieuse Légende dorée (1556); Catherine MAGNIEN-SIMONIN, Ronsard pour compagnon ? Les Recreations pueriles de Pierre de Javercy (1589); Mireille HUCHON, Louise Labé et les Bibliothèques du XVIe siècle; Jean VIGNES, Les alternances de Louise. Des rimes des sonnets de Louise Labé à l’organisation de son recueil. LES MUSES À GENÈVE ET EN SUISSE AU XVIe SIECLE : Jean-François GILMONT, La poésie française dans l’édition genevoise du XVIe siècle; Olivier POT, Plaidoyer pour une Schola Genevensis de poésie – Stratégies de légitimation dans les discours préfaciels (1553-1625); Max ENGAMMARE, Le Maître des baisers : Théodore de Bèze et Bethsabée en muse (Poemata, silve IV); Alain DUFOUR, L’Helvetia gratulatio ad Galliam de Hans Wilhelm Stucki (1591) et l’idée de tolérance; ; AU-DELÀ DES ALPES; ; Jean-Marc CHATELAIN, Noms de pays : l’Italie de Michel de Montaigne; Isabelle PANTIN, L’édition Corbinelli du De vulgari eloquentia, un événement littéraire parisien ?; Roberto LEPORATTI, La Bucolica di Girolamo Benivieni : storia del testo e tradizione. HISTOIRE(S) DE BILIOTHÈQUES ET DE BIBLIOPHILES : Isabelle de CONIHOUT, La Franciade de Ronsard chez les Laubespine-Villeroy; Daniele MAIRA, Des bibliophiles aux « Ronsardistes » : collectionner Ronsard au XIXe siècle; Rosanna GORRIS, La bibliothèque de la duchesse : de la bibliothèque en feu de Renée de France à la bibliothèque éclatée de Marguerite de France, duchesse de Savoie; Jean-Daniel CANDAUX, Quel fut donc le premier en date des bibliophiles genevois ?
-
X. TUBAU, « Canon law in Juan Ginés de Sepúlveda’s ‘‘Democrates
secundus’’ » ; M. ENGAMMARE, « Un nouveau livre de la bibliothèque de Ronsard:
ses Ephemerides » ; S. FERNÁNDEZ LÓPEZ, « Las llamadas biblias del exilio en España
Sobre su difusión en la Península Ibérica según el testimonio de Pedro de Palencia y otros interrogatorios inquisitoriales » ; A.M.E.A. DE GENDT, « Virtus et Voluptas. Représentations ambivalentes des cinq sens dans les Stultiferae Naves de Josse Bade (1501) »; NOTES ET DOCUMENTS : G. BERTHON, « La dernière oeuvre de Clément Marot, Le Balladin ‘‘restitué à son naturel’’ ; G. MCDONALD, « Georgius Agricola and the invention of petroleum 351 » ; F. ROUGET, « Trois nouveaux livres de la bibliothèque d’Honoré d’Urfé. Variations littéraires sur le motif du magnétisme » ; CHRONIQUE : A. DUFOUR, « In memoriam Robert M. Kingdon » ; L.R.N. ASHLEY, « Recent Publications on Elizabethan England and Related Fields ».gland and Related Fields ».
-
Le roi Henri IV domine ce volume, comme le précédent. Il avait peine à faire admettre sa conversion aux protestants de France. Il lui vint l’idée de s’adresser à Bèze, qui savait de quel poids la politique pèse sur le destin d’un roi. Tout commence par une lettre autographe aussi charmante que vague ; le roi compte sur Monsieur de Bèze, et sous-entend : mon ambassadeur vous dira pourquoi. Cette lettre, reproduite en image, que l’on a cru de 1596 a retrouvé sa date : 30 janvier / 9 février [1594], qui lui donne tout son sens sous-entendu. En effet, Bèze se rend à Soleure pour entendre Nicolas Brûlart, seigneur de Sillery, l’ambassadeur de France. Bèze s’astreint donc à calmer les protestants français : il ne saurait être question de prendre les armes. On ne prend les armes que contre un tyran manifeste, alors que le roi Henri IV est le meilleur des monarques, un vrai don de Dieu. Bèze saura améliorer le sort des protestants de France : patientez, leur dit-il. Et de fait, l’Edit de Nantes arrivera en 1598. Ce volume contient donc un des applications des principes du Droit des magistrats. En outre, le lecteur y trouvera la menace turque contre l’Europe et la menace savoyarde contre Genève, avec encore deux documents étonnants de l’archevêque de Canterbury sur le fonctionnement de l’Eglise anglicane, destiné à convaincre Bèze de l’excellence de celui-ci, et finalement encore une série de treize lettres retrouvées du comte de Sayn-Wittgenstein à Bèze, lettres qui complètent celles qui furent publiées de Bèze au comte dans les précédents volumes.